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Jeux Viens à Vous Alexandre Droit

J'envisageai depuis un moment d'interviewer Alexandre Droit, et puis Emilie Thomas me l'a recommandé .
Cela m'a fait franchir le pas, avec celui qui lit chaque semaine les interviews Jeux Viens à Vous

 

J'ai connu les jeux d'Alexandre grâce à Gloobz et Dawak, deux petits chefs d'oeuvres de conneries, où il n'est pas question de parler stratégie mais de se défouler et ca parfois c'est bon, ne plus réfléchir, laisser parler les réflexes, et faire voler les verres. Voici l'un des talents d'Alexandre, faire voler les verres! 

Alexandre est quelqu'un de simple, accessible, sympathique et  que l'on sent passionné

 

Avec Alexandre, nous parlons de l'éducation nationale,  de son parcours pour en arriver à sa reconversion en tant qu'auteur et des réactions autour de lui, de ses angoisses, de Nicolas Bourgoin, de Florent Toscano et sa manière d'éditer ses jeux, des Calistes  ainsi que du futur... 

 

1) Alexandre Droit, bonjour, aurais-tu la gentillesse de te présenter? 

Bonjour Emmanuel, 

Alors, je suis né à Lyon le 11 janvier 1973. Pour faire court, j’irai directement à ma scolarité, que je qualifierais de déplorable (18 ans en 3ème !). C’est clair que je ne me suis jamais senti bien dans notre “système éducatif” ! Je préférais dessiner, aller au cinéma ou passer du temps avec les copains au bar d’à côté à jouer au baby-foot, au billard… Bref, j’avais besoin de rêver, de m’évader. 

J’ai toujours été intéressé par tout ce qui est création, artistique, artisanal… et puis j’ai toujours eu besoin de faire les choses un peu à ma manière. A l’époque, je ne voyais pas trop ce que je pouvais faire d’autre que “dessiner”. J’ai donc intégré une première école d’Art, l’école Emile Colh, où ça ne se passa pas tellement mieux d’ailleurs ! Puis une seconde, l’école Presqu’Île. C’est dans cette école de communication visuelle et de publicité que j’ai commencé à me sentir plus dans mon élément et c’est là aussi que j’ai créé mon premier jeu !

Après mon diplôme (1995 ! Aïe !), vient l’époque du service civil, puis des années de chômage, des formations informatiques, pour passer d’illustrateur, graphiste à… infographiste. A cette époque, l’ordinateur avait déjà envahi plusieurs sociétés mais commençait tout juste à rentrer dans les foyers. J’ai donc du tout “réapprendre”, alors que je n’avais encore pratiquement jamais bossé ! 

Ces 15 dernières années j’ai travaillé dans différentes agences, studios, sociétés… tout en continuant à “fabriquer” mes jeux en parallèle. En 2010, j’ai eu la chance de signer mon premier jeu (Foutrak) chez Cocktail games, puis un second (Visual panic) est sorti en 2013, toujours chez Cocktail games ! Merci la team Cocktail ! Puis Gloobz est sorti chez Gigamic en août 2014.

Allier les deux devenait compliqué. “L’aventure ludique” me passionnait de plus en plus, puis ça faisait un petit moment que ce boulot d’infographiste me frustrait et commençait à me “fatiguer” (être en bout de chaîne, juste avant l’imprimeur c’est beaucoup de speed et de stress).

En 2012, un mélange de plein de choses : décès de proches, ras le bol du boulot, cap de la quarantaine, passion grandissante pour les jeux, jeux édités, jolies anecdotes autour de ces derniers, idées pour des prochains… Bref, cette année-là, je me suis vraiment dit que l’on n’a qu’une vie et j’ai décidé aussi de me faire un peu plus confiance.

C’est suite à tout ça que j’ai quitté mon boulot d’infographiste en octobre 2013 pour me consacrer pleinement à la création de jeux. 

Depuis, j’ai eu la chance de signer plusieurs jeux, de faire pas mal de belles rencontres, de vivre beaucoup de chouettes histoires, d’entendre plein de jolies choses… En tant qu’angoissé (je me qualifie souvent de pessimiste joyeux !), je dois bien reconnaître que je me sens tout de même plutôt bien ! L’aventure ludique continue, j’espère juste la vivre le plus longtemps possible.

 

"Faire des conneries”, c’est aussi découvrir la vie, apprendre autrement…"

 

2) En somme si je comprends bien, si je t’interview aujourd’hui c’est grâce aux ratages de l’éducation nationale ?
Qu’est ce qui selon toi ne vas pas dans le système éducatif actuel pour que des jeunes comme toi puissent totalement s’en désintéresser ?
Assumes-tu une part de responsabilité ?
Enfin, que changerais-tu si tu en avais le pouvoir ?


Je ne vais pas refaire le monde ici et je ne pense pas être la meilleure personne pour ça, mais je vais tout de même essayer de te répondre. 
L’éducation est à mon avis la chose la plus importante, c’est la base de tout ce que l’on sera demain.
Ce que nous inculquent nos parents et “l’école”, grossièrement, tout ce qu’on emmagasine de notre naissance à notre majorité, toutes ces premières années de parcours, sont à mon avis les plus importantes pour notre construction personnelle.

Pour revenir purement sur le “système éducatif”, actuellement, malheureusement, tu rentres dans le moule ou pas. Dans une classe de 20 ou 30 élèves, un prof, quelle que soit sa volonté, n’a pas le temps d’aider, analyser et comprendre tout le monde, il doit appliquer un programme. 
Le souci, c’est qu’on parle d’UN programme. Alors que dans cette classe, il y a 30 cerveaux différents ! Tous ces “petits humains” sont tous tellement différents : de par leur éducation parentale, leur religion, leur culture, leur éveil, leur sensibilité, leur concentration… Toutes ces différences sont des richesses, on devrait les encourager, pas les “brider” ni les ignorer.

7 jeux édités, pas mal pour un cancre ;-) 


Dès l’école, on nous apprend aussi a “être le meilleur”. On nous note, il doit y avoir un premier et un dernier. On nous dit des phrases du type : “Si tu ne travailles pas bien à l’école, tu vas finir sous les ponts”, “Si tu as des mauvaise notes, tu ne pourras pas faire ceci ou cela”… 
Toutes ces peurs, ces tensions, ce manque de confiance en soi, on se le trimballe aussi après, quand on devient adulte.

Ne devrait-on pas au contraire nous apprendre dès le plus jeune âge à être solidaires les uns des autres, à nous mélanger, ainsi que nous apprendre à penser par nous-mêmes. Ce fameux “dernier” a forcément des choses à apporter aux autres. Non ?
Les écoles Montessori, Steiner et d’autres, expérimentent des pédagogies alternatives. Je ne sais pas si toutes leurs méthodes sont bonnes, mais pour moi, il est évident que leur façon de “penser l’apprentissage, l’éducation” est déjà bien meilleure.

Tout ce laïus est peut-être un peu naïf, voire utopiste, mais je suis persuadé que ça changerait vraiment notre regard sur la vie et le monde en général.

A ta question : assumes-tu une part de responsabilité ? Oui, évidemment ! En même temps, quand tu n’es qu’un gamin, tu as tellement d’énergie, d’envies, d’interdits… Tu bascules plus facilement “du côté obscur” ! Pour ma part, il ne fallait pas me bousculer beaucoup pour faire des conneries ! Mais bon, “faire des conneries”, c’est aussi découvrir la vie, apprendre autrement…

 

3) Tu as créé ton premier jeu très tôt, mais ton premier jeu édité n’est pas si ancien, que s’est-t-il passé durant toutes ces années ?
Tu as continué à créer des prototypes, à hanter les festivals, à harceler les éditeurs ?
Raconte nous stp ton parcours jusqu’à Foutrak, ton premier jeu édité


Pour le coup, mon premier jeu était un pur hasard. A l’époque, je ne pensais pas qu’en 2005, grâce à lui, je commencerais à en faire d’autres. Et encore moins que grâce à ceux-ci, on se parlerait aujourd’hui !

Comme je te le disais précédemment, en 1994, je fais des études à l’école Presqu’Île. Créer un jeu de société, c’était le thème de cette fin de 2ème année (représentant 50% de la note globale pour passer en 3ème année, il fallait donc assurer !). Nous avions aussi quelques règles à respecter : interdiction de faire un jeu de questions, obligation de travailler en binôme et environ un mois et demi pour rendre un “produit” le plus finalisé possible.

Voilà comment est née ma première collaboration avec l'ami Laurent Ruptier (co-auteur sur Foutrak). C’est donc à cette occasion que nous créerons un jeu en bois, un jeu de pions, un jeu… plutôt tactique… que nous appellerons (avec beaucoup d’originalité !) “Taktik” ! Grâce à ce jeu, nous finirons premiers de la promo et passerons en dernière année. Et c'est ce même jeu qui nous réunira dix ans plus tard !

2005, chômage et… créations ! 
J’ai eu mon diplôme ! J’ai travaillé en tant qu'infographiste, le temps a passé. Je suis de nouveau au chômage mais, je ne suis pas le seul, Laurent aussi ! “Tu te souviens de Taktik ? Et si nous essayions de créer des jeux en attendant de retrouver du boulot !” Bon, il faut se rendre à l’évidence, Taktik n’était pas aussi bon que ça ! Du coup, on est partis sur d’autres idées. Pendant 8 mois, nous n’allons faire plus que ça et nous créerons 6 jeux.

Nous sommes contents de nos jeux, mais notre “culture ludique” étant proche de zéro, nous nous posons pas mal de questions : sommes-nous crédibles, nos jeux existent-ils déjà, sont-ils suffisamment intéressants, pouvons-nous mieux faire…? Pour le savoir, nous commençons à rencontrer plusieurs personnes de cet univers, testons nos jeux entre amis, dans les bars, les cafés jeux… Testons encore et encore, modifions… 

Fin 2006, après environ 1 an et demi de “chômage” et de créations de jeux (à l’époque je ne voyais pas encore ça comme un “vrai métier” !), je retrouve du boulot en tant qu'infographiste. Parallèlement, je continue à faire tourner nos jeux et commence à travailler seul sur des nouveaux. 

Puis, un beau jour de 2010 (oui, il faut être patient !), grâce à Thierry Gislette (gérant du magasin Descartes à Lyon), Foutrak arrive tout droit dans les mains de Matthieu d’Epenoux (dirigeant de la société Cocktail games), qui nous annonce peu de temps après qu’il souhaite l’éditer. Le jeu sortira en juin 2011. 

Question harcèlement, hier comme aujourd’hui, je ne crois pas avoir harcelé les éditeurs.

Mathieu d'Epenoux, le fil rouge des interviews Jeux Viens à Vous ;-) 


À part quelques rares exceptions, je ne donne pas de prototype à un éditeur tant que je ne l’ai pas beaucoup fait tester ainsi qu’approuver par tout un panel de personnes : amis et copains auteurs, éditeurs, patrons et vendeurs de magasins spécialisés, joueurs “occasionnels”, joueurs “expérimentés”, ludothécaires… Par approuver, j’entends que les retours soient positifs à plus de 70%. Ca peut paraître un peu flou, mais entre ce que l’on me dit, mon ressenti et l’expérience de toutes ces années, je crois maintenant avoir une bonne vision de ce que vaut mon jeu. Même si, évidemment, je peux me tromper !

Je fais toujours ce travail en amont. Après, quelle que soit ma motivation, je ne maîtrise plus grand-chose ! J’ai fait de mon mieux. Si le jeu plaît tant mieux, s’il ne plaît pas tant pis. Je ne vais pas chercher à influencer qui que ce soit.

Chaque éditeur fait avec ses propres paramètres… et n’oublions pas que la concurrence, bien que plutôt sympathique, reste rude ! 
Mon jeu intéresse ou pas, un point c’est tout ! Je sais que les éditeurs voient passer beaucoup de protos et qu’au final ils en éditent assez peu. J’ai déjà eu la chance d’être édité 7 fois, d’autres vont sortir en 2017, je suis bien conscient d’être un privilégié.

 

"La sécurité sociale, ça marche comment dans ce cas?"

 

4) Comment tes proches ont vécu ce changement de cap du métier infographiste à celui d’auteur de jeu ?
Quelles ont été les réactions ?

J’avais envie d’arrêter depuis un bon moment déjà et l’aventure Foutrak est venue ajouter une couche à mon ras-le-bol.
J’ai commencé à en parler autour de moi à cette période. En sachant que de toute façon, c’était beaucoup trop tôt, et étant pleinement conscient qu’il était quasiment impossible de vivre du jeu en tant qu’auteur.

Grosso modo il y a deux types de réactions. Pour faire simple, je dirais qu’il y a “les raisonnables” et “les fonceurs” !

Les raisonnables sont beaucoup plus nombreux ! Faisant plutôt partie de cette catégorie, je les comprends ! 
Le problème des raisonnables, c’est que tous te disent ce genre de phrases : “Tu sais, tu as un vrai métier, tu devrais le garder et continuer de faire ça à côté”, “Mais qu’est-ce que tu vas devenir après ?”, “Tu as 40 ans, après pour retrouver du boulot, ça ne va pas être simple !…” 

Il y aussi “les raisonnables de l’extrême” ! Ma mère ! Forcément, c’est une maman et comme beaucoup de mamans, elle s’inquiète pour son fiston ! Mais là, d’une manière extrême ! 
“Qu’est-ce que tu vas devenir ?”, “Et comment tu es payé ?”, “La sécurité sociale, ça marche comment dans ce cas?”, “Et il faut que tu penses aussi à la retraite !”… 
La pratiquant depuis toujours, j’ai commencé à la préparer en 2012 au cas où, un jour, je passerais à l’acte !

Bref, au final, même si la plupart de ces phrases sont plutôt protectrices, elles n’encourageaient pas trop l’angoissé que je suis ! Il faut dire aussi que le monde qui nous entoure ne nous motive pas trop à prendre des risques (moi, pessimiste ? Hum…mais non !).

Les fonceurs, je n’en ai pas croisé des masses. Mais eux, l’avantage, c’est qu’ils te motivent à fond ! Ce qui est plutôt cool. En même temps, ce n’est pas eux qui tentent l’aventure ! Alors du coup, que faire ?

Étant donné qu’il n’y a que moi qui étais réellement concerné par ma propre situation et bien, j’ai choisi de mixer un peu les deux ! Je me suis donc transformé en “fonceur raisonnable” !

Du coup, j’ai pris le temps. Quand j’ai arrêté mon boulot en octobre 2013, je ne savais pas trop où j’allais (qui peut le savoir ?), mais j’étais serein.

Depuis ce temps-là, j’ai rencontré beaucoup de gens “comme moi”. Toutes ces rencontres m’ont boosté, je me suis fait un peu plus confiance aussi…

Aujourd’hui, je ne regrette rien, bien au contraire ! Je ne peux que remercier tous ceux qui m’ont permis d’y croire, à commencer par Fabienne, ma compagne. Sans elle, je ne sais pas si j’aurais passé tous ces caps.

 

5) Justement, que ferais tu si un jour tu devais arrêter le métier d’auteur ? A l’âge par exemple de 50/55 par exemple où retrouver un métier est très compliqué? Penses-tu avoir les capacités pour retourner dans ton ancien métier ?
En aurais-tu l’envie d’ailleurs ?

50/55 ans, waouh ! Difficile de voir si loin !
Cette année, mes droits d’auteur m’ont permis de continuer à faire des jeux et si j’en crois ce que me disent certains de mes éditeurs, je devrais être tranquille aussi l’année prochaine.
Ça nous amène donc à 2018. D’ici là, je ne sais pas si mes anciens jeux continueront à se vendre ni si les nouveaux “marcheront”, c’est forcément le flou total !
Alors, ce que je ferai dans 1, 5, 10 ou 15 ans, je n’en sais absolument rien !

Au sujet de mon ancien boulot, ça me paraît déjà difficile aujourd’hui ! C’est un domaine où il y a beaucoup de demandes et peu d’élus. C’est aussi un métier qui évolue constamment : il faut toujours être au point techniquement, il faut aussi suivre les tendances, travailler toujours plus vite…

Julien Prothière et Alexandre 


Vu la conjoncture actuelle, je ne crois (malheureusement) pas qu’il y ait beaucoup de patrons qui embauchent des infographistes de 50 ou 55 ans ! Le pire, c’est que je les comprends, dans le sens où il est plus logique pour eux de prendre un “petit jeune”, pour plein de raisons : il sera plus malléable, plus technique, aura plus de “niaque” et n’aura pas les mêmes prétentions salariales ! 
La seule arme que j’ai, c’est l’expérience. Et d’expérience justement, je ne crois pas que j’intéresse/rai encore grand monde !

Est-ce que j’en ai encore envie ? A l’heure actuelle non. Plus tard, pourquoi pas, si l’on me propose des projets “intéressants”. 

Si mon métier d’auteur ne me nourrit pas suffisamment, que faire ? Je crois que je travaillerais “autrement” dans le monde du jeu : j’adore cet univers, sa créativité, son dynamisme, être au contact des autres, échanger, partager des moments autour d’une table, voir les gens s’amuser… Il y a plein de choses sympas à faire !

 

6) Tu parlais de Fabienne ta compagne, c’est quoi la vie d’une femme d’auteur de jeu ?
Les bonnes et les mauvaises choses ?
Que supporte-t-elle ? L’angoisse de la carte blanche ? Les protos ratés ? Les déplacements en festivals ? Te suit-elle d’ailleurs parfois? 


C’est avant tout la femme que j’aime, pour plein de raisons (je te préviens tout de suite, je ne vais pas t’en dévoiler beaucoup !).

Par contre, je peux te dire que c’est une “vraie” joueuse ! Nous nous sommes d’ailleurs rencontrés dans un café-jeux. Avant d’être ensemble, on se croisait de temps en temps dans ce lieu.
Je faisais tourner mes protos et elle, elle jouait ! Contrairement à moi qui aime essentiellement les “petits” jeux (pour moi plus d’ 1 heure c’est long !), elle, elle joue pratiquement à tout (sauf les très gros, pour elle plus de 2 heures c’est long !). C’est ainsi que quelquefois, on s’est retrouvés à la même table pour tester mes jeux ou jouer à d’autres.

Pour commencer, quand tu fais des jeux, partager ta vie avec une joueuse, c’est cool ! C’est ma première testeuse ! D’ailleurs à ce propos, elle est incroyable, elle est toujours partante pour essayer mon moindre proto ! Je crois que beaucoup d’auteurs n’ont pas cette chance ! 

Fabienne est aussi une fonceuse, pleine d’énergie, toujours souriante, bonne vivante, motivante… Elle croit plus en moi que moi ! Quand j’ai la chance de signer un jeu, je crois qu’elle est encore plus heureuse que moi ! 
Elle m’aide aussi sur beaucoup de choses : premièrement sur la rédaction des règles (ce qui n’est pas rien, elle est bien meilleure en orthographe, mais moi, j’suis plus fort au baby-foot !), sur “l’analyse” et la compréhension des contrats (en plus, elle est super forte en anglais !), sur des animations, certains festivals… C’est sûr que sans elle, tout serait moins… tout !

                         Fabienne, la compagne d'Alexandre


Est-ce qu’elle me supporte ? Je vais lui demander…
Elle me dit que je suis “absolument génial !” Non… Ah bon…

Plus sérieusement, je crois que ça va… Après, comme tout le monde, j’ai des hauts et des bas… 
Effectivement, “l’angoisse de la carte blanche” est de temps en temps présente, et à l’inverse, j’ai du mal à décrocher quand je bloque sur un proto ! Et puis au final, je ne maîtrise pas grand-chose, je “dépends” des éditeurs… 
De manière générale, je pense que quand tu crées, il est difficile de faire une distinction entre vie pro et vie perso. Rajoutes à ça les animations (plutôt le soir) et les festivals (toujours le week-end !), c’est certain, le jeu prend beaucoup de place dans notre vie.

En fait, si, je dois être parfois pénible. Mais bon, comme elle est parfaite (presque !) elle ne me le dit pas ! 

 

 

7) Aurais-tu une anecdote drôle ou en tout cas marquante que tu as vécu en festival ou en animations à nous raconter ?

 

Alors ça, des anecdotes, j’en ai plein et je crois sur tous mes jeux ! 
La plupart du temps, elles concernent surtout Gloobz. Beaucoup d’enfants (mais pas que !) adorent les figurines, certains dorment avec, ont leur Gloobz favori, les emmènent à l’école, en perdent un en route…! Maxim Cyr, l’illustrateur, et la team Gigamic ont vraiment fait un boulot incroyable sur ce jeu. 

La majorité de ces anecdotes sont amusantes, une chose est sûre, toutes me touchent et me motivent énormément. Quand je doute, il me suffit de penser à toutes ces petites histoires, et c’est reparti, je suis “boosté” pour des mois !

Si toutes me touchent, une en particulier m’a vraiment bouleversé. 

En mai 2015, j’étais à Dieppe sur un petit festival très sympathique. Les ludothèques du coin et les organisateurs avaient beaucoup aimé Gloobz et l’avaient énormément mis en avant. 

A un moment, un monsieur de l’organisation est venu me voir et m’a remercié pendant au moins 30 secondes, sans que je sache vraiment pourquoi !
Son discours était proche de celui-ci (évidemment, ce n’est que ma retranscription) :
“Je tenais à vous remercier, vraiment, merci beaucoup, c’est fou, vous n’imaginez pas ce que vous avez fait pour moi, pour ma famille, vraiment, je ne vous remercierai jamais assez, c’est incroyable ce que vous avez fait pour nous. Grâce à vous, mon petit-fils a retrouvé le sourire et toute la famille a passé un magnifique moment, merci, vous ne vous rendez pas compte…”

Tournoi Gloobz au Ludopole 


Puis, comme souvent sur les salons, on est venu nous interrompre. J’étais forcément un peu déstabilisé et intrigué par ce discours, mais je n’ai pas su tout de suite pourquoi j’avais eu droit à cette si surprenante déclaration.

Et puis, le lendemain, j’ai enfin pu discuter de nouveau avec ce monsieur, qui m’a dit les choses suivantes : 
“Mon petit-fils est très malade, c’est très dur pour lui et pour notre famille… Ça faisait des mois que nous ne l’avions pas vu sourire ni entendu rire… et puis nous avons joué à votre jeu et nous avons passé un merveilleux moment, pendant ces instants, nous étions tous heureux…”

Comment réagir à de tels propos… Tu es forcément au bord des larmes et en même temps, tu te dis que c’est incroyable… comment un jeu peut déclencher tant d’émotions ? J’étais partagé entre une grande tristesse et une certaine fierté. Je pense souvent à cette histoire, elle a changé quelque chose en moi. Elle m’a bouleversé, mais elle m’a aussi renforcé et motivé comme jamais.

 

"Le fait de ne pas avoir de statut, donc de ne pas être reconnu en tant qu’auteur, n’aide pas non plus trop à mon épanouissement personnel !"

 

8) Tu me disais dans ta première réponse être quelqu’un d’angoissé.
L’angoisse est par définition indéfinissable mais c’est plutôt quelque chose de liée plutôt à ton activité professionnelle ou à ton existence d’être humain en général ?

Je pense que c’est un peu héréditaire (maman, si tu me lis !), que forcément, le parcours de chacun fait que tu l’es plus ou moins, voire pas, et surtout, que le monde qui nous entoure n’arrange pas les choses. 
Non mais, tu as vu ce qui ce passe autour de nous : Donald Trump, son futur gouvernement, Daesh, la guerre en Syrie et ailleurs, la politique française actuelle et à venir, qui pour le coup fait carrément peur, le chômage, les burn-out de ceux qui ont “la chance” de bosser… Franchement, ça me paraît difficile d’être totalement zen ! Non ?

Après, niveau boulot, même si je suis heureux et conscient d’être un “chanceux”, je sais aussi que ma situation est fragile. Comme je le disais précédemment, je “dépends” des éditeurs, d’une année sur l’autre, je n’ai qu’une vague idée de ce que je vais percevoir en droits d’auteur, et puis, le fait de ne pas avoir de statut, donc de ne pas être reconnu en tant qu’auteur, n’aide pas non plus trop à mon épanouissement personnel !

 

9) Souhaiterais-tu nous parler de deux personnes du monde ludique, l’une pour ses qualités professionnelles et l’autre pour qualités humaines ?

 

Aïe ! Ça y est ! J’ai lu toutes tes interviews et je redoutais cette question… C’est vraiment dur de ne citer que 2 personnes, le monde du jeu est tellement vaste… Il y a plein de personnes que j’apprécie, que ce soient des éditeurs, des auteurs, la “tribu” des CAListes, des gérants et employés de boutiques spécialisées, des ludothécaires, des bénévoles…
Mais ok, étant donné que ce n’est pas plus simple de citer tout le monde, je vais “jouer le jeu”. Par contre, je ne vais pas faire de distinction entre “les qualités professionnelles et humaines”, car pour moi, bien que différents, ils ont tous deux… les deux !

          Les CAListes


Alors forcément, pour ceux qui me connaissent un peu, je ne vais pas être très original. Je vais parler de deux personnages que je vois souvent, qui avec le temps sont devenus des amis et avec qui je partage, dans le désordre, un peu tout ça : idées, jeux, humour, valeurs, bières, voitures, festivals, vins, hôtels et parfois même… des pizzas…!  
Tadam ! Voici messieurs Nicolas Bourgoin et Florent Toscano !
Par qui je commence ? Allez, par ordre alphabétique.

Nicolas, pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est le “papa” de Mimtoo chez Cocktail games, Démoniak chez Ravensburger, Djumble chez Asmodee et plus récemment Cortex chez Captain Macaque (co-créé avec Johan Benvenuto, un autre pote Caliste !).

Je dirais qu’avec Nicolas, nous partageons grosso-modo la même vision du jeu. A la base, nous ne sommes pas des “vrais joueurs”, nous ne sommes pas tombés dans “la marmite des Kubenboa” quand nous étions petits ! Mais attention, ça ne veut pas dire non plus que nous ne jouons qu’à des jeux qui font “pouët” ! Je m’explique ! Même s’il est vrai que nous aimons surtout les jeux d’ambiance, nous apprécions aussi des jeux “plus subtiles”, comme 7 Wonders ou Splendor par exemple. 

Pour faire simple, je dirais que ce qui nous plaît, ce sont plutôt les jeux épurés, faciles d’accès, jouables par toute la famille. Le côté intergénérationnel compte aussi beaucoup pour nous. Et il est vrai que nous aimons entendre et voir les gens rire à la table ! 

Moi qui aime les jeux épurés, je dois reconnaître que Nicolas est particulièrement doué dans ce domaine. La plupart de ses jeux sont expliqués en moins d’une minute. Et croyez-moi, pour les avoir présentés et vus joués un  bon nombre de fois, ils marchent à tous les coups ! Je suis impatient de voir son “Treasure Rush” (anciennement “Tornado”), qui sortira l’année prochaine chez Blue orange. De tous ses jeux, je crois que c’est mon préféré.

De temps en temps, je me mets dans la peau d’un éditeur. Parmi les protos que j’ai vus passer ces dernières années, je crois qu’il y en a seulement 3 ou 4 que j’aurais aimé éditer. Une chose est sûre, “Tornado” et “Le Bois des Couadsous” de Blaise Muller auraient été les 2 premiers.

“Le Bois des Couadsous” édité par les Jeux Opla, Les Jeux Opla gérés par Florent Toscano ! Quelle transition !

Florent, pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est l’auteur et l’éditeur, dans l’ordre, de : Pom pom, Migrato, Hop la bille, Il était une forêt, Lincoln, Hop la puce, La Glace et le Ciel et Hop le J’ton !
Il est aussi l’éditeur de mon jeu “Pollen” et de ce fameux “Bois des Couadsous” !

Je dirais qu’avec Florent… bon, passons, tout comme Nicolas… je l’ai déjà dit…
Pour certains, Florent est un héros ! Je ne sais pas si je le qualifierais ainsi, mais pour commencer, il faut bien reconnaître que sa “démarche éthique” est irréprochable.
Tous ses jeux sont fabriqués intégralement en France et en éco-conception. Rien pour ça, moi je dis “respect” ! 

                              Alexandre, Nicolas Bourgoin et Florent Toscano


Une autre chose qui me plaît énormément, c’est sa vision éditoriale. À l’heure où tout est photoshopé, plus ou moins “calibré” et où le monde du jeu est de plus en plus compliqué à suivre, Florent lui, ne cherche jamais à être “in”. Il fait les choses à sa manière, son plaisir l’emporte toujours sur la pseudo “mode” et autre “logique économique”. Sa gamme, c’est vraiment lui, ses passions et ce qui lui parle : la nature, la Bd et “notre Histoire” (l’enfance, le passé, le terroir, la nostalgie…).

S’il peut être perçu par certains comme un “ovni”, pour moi, bien au contraire, il est “décalé” juste comme il faut ! Conscient du monde qui l’entoure et en même temps, toujours fidèle à lui-même.
Si ses jeux sont peut-être un peu moins épurés et un peu moins “pouët” (quoi que ?), je les apprécie tout autant. Eux aussi sont faciles d’accès et jouables par toute la famille. Il y a aussi ce petit côté nostalgico-poétique qui n’est pas fait pour me déplaire.

Et puis, de notre rencontre à tous les 3 est née la CAL, La Compagnie des Auteurs Lyonnais. Et ça, à mes yeux, ce n’est pas rien. Au début nous étions 3, maintenant nous sommes 35 ! Je trouve ça vraiment chouette que tous les “créatifs” du jeu puissent se connaître, travailler ensemble, échanger, partager… De ces rencontres sont nés plusieurs jeux (Pollen, Aquatika, Cortex, Wopono, Bubblee pop…), un nouvel éditeur (Octoko), une nouvelle association (Ambiances & Jeux), une nouvelle structure d’animation (ELUDD)… Et je sais de source sûre (!) que ce n’est qu’un début…

 

Les invités connaissent mes questions, ca ne va pas du tout ça ! ;-)


10) Tu nous parlais de Florent Toscano. 
Penses-tu que les autres éditeurs devraient prendre exemple sur ce type de méthodes d’édition ? Le monde ludique doit-il selon toi se responsabiliser et cela passe-t-il par des jeux plus chers ou des marges moins grandes ? 


Alors, avant toute chose, même si je vois globalement comment tout cela fonctionne, n’oublie pas que je ne suis pas éditeur. 
Du coup, je n’ai certainement pas toutes “les cartes en mains” pour répondre “correctement” à ces questions. Je vais essayer d’être bref et d’aller à l’essentiel.

Comme je le disais précédemment, pour moi, la façon de faire de Florent est remarquable, il est donc forcément bon de s’en inspirer !
Mais Florent part aussi du principe que si ce n’est pas faisable en France, il ne le fait pas.
C’est un choix qui se respecte, mais qui limite pas mal sa gamme au niveau du matériel. 
Vous n’êtes donc pas près de voir de “gros jeux” avec plein de matos chez les Jeux Opla ! Est-ce que c’est gênant ? Évidemment, non ! 

Maintenant, si la majeure partie de la “production ludique” est faite en Chine (et un peu dans les pays de l’est aussi), on sait tous que c’est pour des questions de coûts.
Est-t-il possible d’arrêter d’importer ? Non, je ne crois pas ! Le paysage ludique changerait sacrément et à mon avis, ce n’est pas près d’arriver.
Et pour être complètement honnête, ça ne me dérange pas tant que ça (il y aurait tellement de choses à changer…).

Ce que je trouve dommage, c’est le côté “systématique”. C’est plutôt sur ce point que nous devrions tous nous responsabiliser.
Après 15 ans d’infographie, je crois connaître pas mal le monde de l’imprimerie. En fonction du matériel, je suis persuadé que certains jeux pourraient être faits chez nous (ou plus près de chez nous) et aussi qu’en mutualisant, on pourrait envisager d’autres possibilités. 
Si par exemple un éditeur fait fabriquer plusieurs jeux en même temps chez le même imprimeur, les coups de production baissent forcément. 
Et si plusieurs éditeurs font fabriquer plusieurs jeux au même moment chez ce même imprimeur, ils baissent encore plus, c’est une évidence !

            Pollen


Attention, je suis conscient que ce n’est pas si simple. Que les coûts en Chine sont particulièrement bas, que ce n’est pas logique non plus, pour des questions purement techniques, qu’un jeu soit fait à plusieurs endroits et que si on parle de matériel, un dé par exemple, ça coûte cher !

Mais oui, il y a des choses à faire ! Pour ça, il faut avoir envie, communiquer et mutualiser nos compétences. 
Je crois que la maxime favorite de Julien (Prothière) est pas mal pour l’occasion : “Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin”.


11) Tiens en parlant de jeu, quel est celui qui manque implacablement selon toi à Jeux Viens à Vous ? 
http://manuvotreserviteur.wixsite.com/jeuxviensavous/jeux-


Tu n’as ni Compatibility, ni Qwirkle et ça, c’est mal ! Voilà deux jeux simples d’accès, efficaces, malins et intergénérationnels… la totale ! Tout ce que j’aime ! Tu dois absolument les avoir !

D’un côté plus “égocentré”, il te manque 4 des miens ! Ce qui n’est pas grave ! Par contre, ce qui est dommage, c’est que tu n’as aucun de mes 2 jeux “sérieux” ! Pas de “Pollen” ni d’“Aquatika”. Ça va se payer ! ;)

Aquatika, François Koch, l'éditeur, L'illustrateur M. Texier et Alexandre, l'auteur. 



12) Imagine une soirée ensemble, mais nous ne nous connaissons pas ou très peu, je te propose de jouer à 3 jeux dans le but d’apprendre à se connaître, lesquels me proposes-tu et pourquoi ? 

Et bien voilà une bonne façon de te faire découvrir “Compatibility” (si tu ne le connais pas ?) ! On pourrait jouer ensemble pour voir si nous avons un peu les mêmes trucs en tête ! 
J’aime bien faire des “binômes polémiques”, du style : les “jeunes” contre les “vieux”, les hommes contre les femmes, un couple contre un autre… Histoire de se charrier avant même le début de la partie ! On pourrait jouer ensemble contre nos compagnes, voilà un bon moyen de briser la glace et de mieux faire connaissance.

Ensuite, je resterais dans le même esprit et poursuivrais avec “Dixit”. Moins fun que “Compatibility”, mais plus subtil et plus poétique.

L’avantage de ces deux premiers choix, c’est qu’ils peuvent vraiment être joués par tout le monde. 

Si on est plusieurs, pour poursuivre dans les jeux “brise-glace et créateur de lien” je finirais tout simplement par un bon vieux “Time’s up” !
Par contre, s’il est tard, que tout le monde est parti se coucher et qu’il n’y a plus que nous, et bien je te proposerais un jeu à deux. Peut-être l’occasion de te faire découvrir Pollen ou Aquatika ?
Sinon, j’aime beaucoup tous ceux-ci, je te laisse choisir l’un d’entre eux : Les Cités perdues, Quarto, Tayü, Jaipur, 7 wonders duel, Haru Ichiban ou Bubblee Pop.

Hum… tu as proposé à tous les autres de boire un verre et pas à moi ! Ça, c’est moche ! Sache qu’il y a de grandes chances que ces parties de jeux soit accompagnées, pour moi, d’un verre de rouge ou bien, en fonction de l’heure, de rhums arrangés (oui au pluriel !) ou d’un bon Cognac ! A voir… non mais ! 


13) Au fond, que t’as apporté le jeu au fil de toutes ces années, à part évidement un travail ?

Une autre façon de créer ! Quand gamin tu rêves de dessiner, de cinéma, que tu écoutes de la chanson à texte, que tu écris des chansons, des poèmes…
Tu te dis que ça va être difficile de faire autre chose qu’un “boulot artistique”, un “métier passion”.

Les années passent et petit à petit, tu arrives à faire un peu ce que tu veux, tu dessines… 
Tu imagines que tu vas faire plein de jolies choses et puis finalement, tu passes une grande partie de ta vie d’infographiste à faire des trucs redondants et pas très passionnants, comme de la pub pour une chaîne de supermarchés par exemple…
Longtemps, tout ceci ne m’a pas trop dérangé, l’humain ayant toujours été ma principale motivation. Si le boulot n’était pas top mais que ça le faisait avec les collègues, ce n’était pas grave. Et puis, au bout d’un moment, l’humain n’a plus suffi.

Le jeu est arrivé et il m’a passionné, j’ai pu créer autrement. Sans chef(s), sans horaires à respecter, sans speed… A ma façon…

J’ai rencontré une “nouvelle famille”. Plein de gens sympathiques, talentueux, aux parcours incroyables, qui à un moment ou à un autre, eux aussi se sont fait confiance. Toutes ces rencontres m’ont enrichi, boosté, tout comme toutes ces anecdotes que les gens me racontent autour de mes jeux… Tellement de choses positives me sont arrivées depuis, ce serait trop long…

Avant, je travaillais 35 ou 39 heures et j’avais l’impression d’en faire 50. Maintenant quel que soit le nombre d’heures que je passe à créer, à tester, en animation ou autres, je n’ai pas vraiment l’impression de travailler ! Alors, forcément, j’espère juste une chose : que ça va durer. 

Les Gloobz sur la plage

 

14) Le jour où tu devras quitter le monde du jeu, d’une manière ou d’une autre, que souhaiterais-tu que l’on
retienne de toi ?

Je crois que je me contenterais d’un : “Il était sympa et ses jeux étaient cool !” Une phrase de ce type m’irait bien !

 

15) Malheureusement, c’est déjà la fin de cet entretien, Alexandre, en prenant en compte, ta vie professionnelle et personnelle, es-tu heureux ?

Hum… l’angoissé que je suis, croit que “oui” ! C’est bon signe !

 

Merci Alexandre pour ta disponibilité et ta gentillesse 

 

La semaine, je m'entretiendrai avec 

 

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