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Jeux Viens à Vous Yahndrev 1ère partie
A l'occasion de cette fin d'année, je vous propose de rencontrer la personne qui m'a le plus ému jusqu'ici : Yahndrev, l'auteur du célèbre site Vidéorègles.
Mon entretien avec Yahndrev a été une réelle et belle surprise
Un homme gentil, consciencieux, simple, drôle, intelligent, touchant et vrai.
Il est certainement l'invité qui s'est le plus livré, parfois de manière troublante, émouvante.
Dans cette première partie, nous évoquons essentiellement Vidéorègles et de sa relation avec les éditeurs, des youtubeurs, d'une anecdote dû à sa célèbre voix, ainsi que de son licenciement ubuesque et dramatique.
Mais qui est vraiment Yahndrev?
1) Yahndrev, aurais-tu la gentillesse de te présenter?
Bien sûr, Emmanuel. Je te remercie d'avoir pensé à moi et suis ravi de répondre à tes questions. J'ai beaucoup apprécié tes interviews précédentes. Espérons que je serais à la hauteur des autres intervenants.
J’ai 42 ans, je suis ludothécaire depuis plus de 20 ans et je vis dans la région Bordelaise avec ma compagne, professeur des écoles, ... et nos chats.
Je suis actuellement en poste à temps complet dans une petite ludothèque municipale que je gère seul sur une petite commune éloignée des grands centres urbains. J’interviens aussi épisodiquement sur la formation universitaire bordelaise des futurs ludothécaires aux sujets de la transmission des jeux et de leur classement en ludothèque.
Mais, si j’ai l’honneur de répondre ici à tes questions et commence à être un peu connu dans le microcosme ludique francophone, c'est avant tout pour mon site et mes "vidéorègles". ^^
Depuis maintenant plus de 8 ans, je réalise effectivement sur mon temps libre des vidéos destinées à expliquer le fonctionnement de jeux de société plus ou moins récents de façon didactique et immersive. Une simple poursuite de mon métier via internet. Ces vidéos explicatives, que j'ai baptisé assez vite "vidéorègles", sont mises en ligne sur des hébergeurs vidéo et sont compilées et classées sur mon site Videoregles.Net créé en 2013 à l'initiative d'un fan de la première heure, Bicou. Auparavant, elles étaient partagées sur mon blog, Dans la Tête de Yahndrev, que j'avais initialement débuté pour mettre en ligne des petites BD humoristiques sur mon travail de ludothécaire ainsi que des articles de conseils sur les jeux de société.
Ces dernières années, principalement grâce au soutien des fans qui me suivent et m'encouragent, j'ai beaucoup augmenté mon rythme de parution de nouvelles vidéorègles et je viens de passer la 500ème depuis peu au moment où j'écris ces lignes. Ce deuxième "travail" occupe désormais la plupart de mon temps libre.
2) Tu me disais en off, avoir mis du temps à répondre à cette première question car tu es très perfectionniste.
J'imagine que c'est la qualité principale qui a fait le succès des vidéorègles.
Est-ce que cette qualité peut se transformer en défaut, cela te fait-il parfois "bloquer" sur une vidéo?
Te fixes-tu d'ailleurs un temps maximum pour une vidéo ou un quota mensuel à produire?
Mince ! Tout le monde va donc savoir que ma première réponse a été longuement réfléchie alors qu’elle parait bien banale… Pression ! ^^
Je ne sais pas si « perfectionniste » est le mot exact. Ce qui est sûr, c’est que je ne suis jamais complètement satisfait de mon travail, quel que soit le domaine. Je doute beaucoup de moi avant de me lancer. C’est effectivement au final plus un défaut qu’une qualité, bien que l’on puisse au moins être sûr que je fais toujours du mieux que je peux.
Au niveau des vidéorègles, je suis aussi mon premier critique et les erreurs que je continue à commettre régulièrement dans les explications m’atterrent lorsqu’on me les signale. Mais ça aide à garder la tête froide et à ne pas se considérer pour meilleur qu'on est. ^^
Lorsque je tourne, cela prend effectivement un certain temps car je réfléchis beaucoup à ce que je vais dire entre chaque prise. Je refais souvent les rushes quand ils ne sont pas bons. Cette méthode de tournage par bouts au lieu de faire l’explication d’une traite en laissant tourner la caméra augmente logiquement la durée nécessaire pour faire mes vidéos. Elle permet cependant d’être plus précis et de rythmer l’image par des plans qui ne restent pas fixe.
Mais comme tu le souligne, mon temps disponible n’est pas extensible et je tourne quand même sous la pression du chrono qui tourne. Je me prévois en général, par jour de tournage, deux heures à trois heures maximum (au-delà je n’aurais de toute façon plus de salive). Ce n’est pas toujours possible suivant la complexité du jeu et je tourne parfois sur plusieurs jours. Souvent, je commence tranquillement en refaisant plusieurs fois les rushes jusqu’à avoir celui qui me convient, et plus la limite de temps arrive, plus j’accélère en passant sur les petits détails et erreurs. C’est pourquoi je dis plus souvent n’importe quoi en fin de vidéorègle, lorsque j’ai déjà 2 heures de tournages derrière moi, qu’au début. ^^ Ensuite, le montage prend aussi quelques heures…
Pour le quota, je me suis fixé jusqu’à deux parutions de vidéorègles par semaine sur ces dernières années en essayant d’alterner entre jeux simples et plus complexes. Comme j’essaie de poster une vidéo le mercredi et une autre le samedi, ça me donne effectivement des impératifs de tournage qui m’obligent à être régulier et ne pas « bloquer » en tournage et montage. Si je constate des erreurs en montage, tant pis ! Je n’ai pas le temps de retourner pour corriger, même si ça m’est parfois arrivé.
Un rythme assez infernal à tenir et que je vais surement relâcher un peu maintenant que la 500ème est tournée. Une par semaine c’est déjà beaucoup car les rédactions de fiches, les fabrications de visuels, les liens à placer sur les sites ludiques et les posts sur les réseaux prennent aussi beaucoup de temps supplémentaire. Trop de bons jeux sortent et ma liste de jeux à faire s’allonge désormais plus vite que mon temps disponible. Ça me contrarie car j’aimerais pouvoir tout faire. D’autant plus que pendant les premières années j’arrivais à traiter tous ceux que je recevais des éditeurs me faisant confiance.
Mais « à l’impossible nul n’est tenu »… Du moins tant que je ne pourrais pas faire de cette activité mon travail principal. Ce qui semble encore largement hors de portée.
Yahndrev, l'homme qui se cache derrière sa caméra
"ce rythme demande effectivement pas mal de sacrifices personnels"
3) J’imagine qu’il faut une volonté de fer pour tenir ce rythme incroyable
Tu répondais justement à un commentaire par ceci « pas sûr d’arriver aux 1000 même avec optimisme »
Pourquoi ? Tu commences à ressentir une certaine lassitude ? Fatigue ?
Pensais-tu parvenir à en vivre peut être plus rapidement ?
Qu’est ce qui te motive encore pour te donner ce courage?
En fait, le calcul est simple. L’année dernière avec ce rythme soutenu, j’ai tourné 59 vidéorègles. Pour arriver à la 1000èmeen sachant que je suis à la moitié, il suffit donc de diviser 500 par 59 pour constater qu’il me faudrait 8 ans et demi pour y arriver. Il peut s’en passer des choses en 8 ans. J’aurais alors 50 ans et comme je le disais plus haut, j’envisage mal pour le moment de pouvoir tenir ce rythme de parution. Difficile de se projeter raisonnablement aussi loin. C’est juste un constat réaliste de dire qu’il y a peu de chance que cet objectif se réalise à coup sûr. Même si je l’espère quand même. ^^ Je préfère cependant me concentrer sur l’objectif de la 600ème. C’est déjà pas mal ! ;)
Après, ce rythme demande effectivement pas mal de sacrifices personnels et comme tout le monde, j’ai de temps à autre des « coups de pompe ». Etant d’une nature passionnée et touche à tout, j’ai parfois envie de me consacrer à d’autres envies comme l’écriture, la recherche sur le classement des jeux, le dessin, la création de jeu, la photo, la critique littéraire...etc. Je m’étonne moi-même lorsque je me retourne pour voir le boulot de fou abattu sur les vidéorègles. J’avais extériorisé un peu cette fatigue et mes ras-le-bol passagers en faisant un poisson d’avril annonçant l’arrêt des vidéorègles en 2015. Les nombreux messages de tristesse des joueurs m’ont alors touché en me faisant prendre conscience que j’étais devenu incontournable dans l’esprit de plus de personnes que je ne l’imaginais. Du coup, je me dis aussi que je n’ai pas le droit d’arrêter. C’est quelque part devenu aussi un devoir que je m’impose ^^
Je ne me rappelle plus si j’ai espéré gagner complètement ma vie avec les vidéorègles dès le début. C’est surtout à un moment où j’ai eu une période de chômage de plus d’un an que j’ai commencé à penser plus sérieusement au financement. Au départ de ma vocation de ludothécaire il y a la passion des jeux et l’envie de la partager au plus grand nombre. On ne fait pas ce métier pour bien gagner sa vie. Du moins financièrement. L’idée de passer par internet pour étendre encore le nombre de personnes touchées par une des rares choses que je sais faire bien (expliquer et conseiller des jeux) est venue assez naturellement. C’est ensuite le succès grandissant et les encouragements qui m’ont poussé à en faire toujours plus, et du coup, penser à me faire rétribuer à la hauteur du temps que j’y consacre. Il faut bien vivre et ce n’est pas le salaire d’un ludothécaire, à peine plus haut que le smic, qui permet de se dégager des contingences matérielles. C’est donc devenu un « petit boulot » qui rapporte nettement moins que le temps qu’il demande mais qui commence à arrondir de mieux en mieux mon modeste salaire. Bien sûr, je commence souvent mes journées de tournages en me disant « Un jour, je serais riche et célèbre !». Mais c’est la méthode Coué pour m’encourager à continuer. ^^
Si on me proposait demain un salaire universel assez correct pour vivre sans souci du lendemain, je signerais tout de suite pour me consacrer à 95% aux vidéorègles en enlevant toutes les publicités du site et des vidéos. Mais je me console en me disant que les plus grands créateurs de jeux mettent des années à vivre de leur travail, quand ils le peuvent. Il est donc assez normal que les professions annexes ne s’en tirent pas mieux. Ce ne serait pas très juste car sans les créateurs et les éditeurs, nous ne serions rien.
Ce qui continue à me motiver, c’est l’augmentation lente mais constante du trafic, mais aussi la reconnaissance croissante du milieu et les encouragements des personnes qui me suivent. Lorsque je regarde mes statistiques autour de 1500 visionnages de vidéorègles par jour, je me dis aussi que je n’aurais jamais pu expliquer autant de jeux dans ma petite ludothèque, même en travaillant 24 heures sur 24. C’est toujours vertigineux et ça ne cesse de m’émerveiller de savoir qu’en ce moment même je suis en train d’expliquer en même temps une 15 aine de jeux différents partout dans le monde. Ça mérite bien que je passe plus de 20 heures par semaine à continuer à alimenter le nombre de titres disponibles à l’explication, non ? ^^
Une autre motivation est aussi l’impression, surement un peu exagérée par l’activisme des passionnés sur le net, que ce loisir culturel de niche se développe et que je n’y suis pas pour rien. J’essaie toujours de rester le plus accessible possible dans mes vidéos en pensant avant tout à celui qui découvrirait son premier jeu de société moderne en les visionnant. Je crois, moins modestement, que ça paye pour un certain nombre de nouveaux joueurs.
Enfin, lorsque je regarde de temps en temps les productions des autres « youtubeurs » ludiques francophones, je suis assez rassuré quant à la qualité, l’originalité et l’utilité de mon travail de vulgarisation, à tous les niveaux. C’est aussi toujours une motivation de se persuader qu’on fait mieux que tous les autres. La modestie n’empêche pas d’avoir une bonne part d’égocentrisme lorsqu’on se lance dans de tels projets. Ce doit être le cas de la plupart des créatifs. ^^ Le jour où ma fréquentation baissera, il sera toujours temps de me demander si continuer est pertinent. Mais ces vidéorègles déjà tournées ne seront pas perdues tant que les jeux qu’elles présentent existeront. Et même s’ils disparaissent, je crois que l’apport culturel et historique est aussi important. Reste cependant à savoir si les vidéos ne disparaîtront pas bientôt avec l’évolution des technologies ! ;)
Le studio Vidéorègles
4) Tu parles de « youtubeurs », regardes tu le travail de gens en particulier que ce soit dans le monde ludique ou pas d’ailleurs ?
Non, ça m’arrive extrêmement rarement et juste pour voir un peu comment les autres se débrouillent. J’ai de toute façon toujours eu du mal à bien comprendre les explications orales, même en live. C’est peut-être pour ça que je n’explique pas trop mal. Je pense que ça m’aide à identifier plus facilement les points de règles qui peuvent être mal compris et qui doivent être soulignés.
En jeux, je suis donc de la vieille école et j’ai toujours préféré découvrir les titres directement par la lecture des règles. C’est même un plaisir toujours intact pour moi de découvrir ainsi un jeu sans avoir vu une image ou lu une ligne de son fonctionnement. ^^ Je sais. Je suis atteint… mais un jeu c’est avant tout un ensemble de règles dictées par son auteur. Le lien le plus direct que l’on puisse avoir avec ses idées passe par la règle écrite. Si elle est correctement rédigée, bien sûr. C’est la « substantifique moelle » d’un jeu. ^^
De plus, le visionnage d’autres vidéastes risquerait de me faire reproduire inconsciemment des façons de faire. Je préfère m’y prendre à ma façon avec le moins d’influences extérieures possibles. C’est surement pour cela que mes vidéorègles étaient assez spécifiques au début dans leur format par rapport aux classiques gars en tee-shirt geek face caméra devant leurs étagères de gros jeux classées verticalement. ^^ Je n’aime pas beaucoup l’uniformisation, quel que soit le domaine.
Mon style semble cependant désormais devenu aussi un genre, car je découvre peu à peu que de plus en plus de vidéastes amateurs s’en inspirent et réutilisent même parfois le mot vidéorègle pour leur propre compte. Si j’en suis flatté (enfin, surtout pour la première catégorie), je trouve parfois un peu dommage de ne pas voir plus de styles différents. Je suis sûr qu’il y a des choses à faire.
Quant aux avis personnels filmés, ça ne m’intéresse pas plus que ceux écrits par une seule personne. Je trouve que c’est souvent trop subjectif et égocentré pour être pertinent. Je préfère lire les longs débats de joueurs sur les forums ou, désormais de plus en plus, sur les réseaux sociaux. Je regarde parfois les Tric Trac TV avec des invités intéressants ou pour me rendre compte de l’ambiance qui peut se dégager sur une partie d’un jeu dont j’ai lu les règles sans encore y jouer. Mais c’est très rare aussi : Je n’ai pas le temps.
Je ne regarde pas non plus d’autres genres de « youtubeurs ». J’ai l’impression que la plupart sont orientée humour nombriliste pour les moins de 25 ans, toutes clonées sur le même modèle. Et j’ai bien conscience d’être devenu un vieux con rétrograde en disant ça. « De mon temps, on regardait des sketches originaux de Les Nuls ou de Les Inconnus à la télé et on découvrait les 20 jeux qui sortaient par an dans des magazines papier, bande de d’jeuns lobotomisés! Et parfois même sans aucune image, boudiou ! » ^^
Mais, blague à part, il doit surement y avoir des artisans vidéastes comme moi qui font de belles choses originales et intéressantes dans d’autres domaines. Je n’ai juste pas eu pour le moment, de temps à consacrer à leur découverte.
Quand j’ai un peu de loisirs autres que jouer avec des amis, je préfère donc regarder de bon vieux films, parfois quelques séries ou animes et beaucoup, beaucoup de documentaires historiques ou scientifiques. Ou encore mieux, lire un bon gros roman SF ou fantastique, un journal, le dernier Science & Vie ou une bonne BD.
"Quand on fait un métier de passion comme le mien, dur de respecter ce code."
5) Dans ton blog, tu évoques justement ton licenciement, une situation ubuesque.
Je n’ai lu que la partie où tu évoques la mise à pied, je n’ai pas trouvé la suite, peux-tu raconter comment cela s’est terminé et que retiens tu de tout ce que cela peut engendrer pour un homme et sa famille ?
Oui, j’ai été licencié pour faute de la ludothèque Interlude de Bordeaux fin 2008 début 2009 entre Noël et Premier de l’An pour avoir filmé et partagé sur mon blog la vidéo d’une soirée jeu sans avoir demandé d’autorisation. Cela après 10 ans de travail au côté de sa directrice depuis la création pour la faire passer d’une petite ludothèque avec 2 ludothécaires jusqu’à une énorme structure de référence avec une équipe de 6 personnes au moment où j’ai été remercié. J’ai fait l’erreur de croire qu’en me donnant à 200% pour ce poste j’avais une part importante dans son succès et que cela m’autorisait a avoir mon mot à dire sur l’orientation de celle-ci. D’autant plus que sa directrice n’a jamais eu aucune compétence d’animation. Elle n’aime même pas jouer ! Paradoxal pour une direction de ludothèque, non ?
Nos rapports se sont donc dégradés assez rapidement mais ce n’est pas une surprise au vu des problèmes relationnel qu’elle a toujours entretenu aussi bien avec les salariés qu’avec les partenaires. Tous ceux qui ont travaillé avec elle en témoignent. Je suis celui qui aura tenu le plus longtemps puisque les autres ludothécaires ont démissionnés les uns après les autres.
Soutenue par un bureau d’association n’ayant pas non plus beaucoup de légitimité mais étant verrouillé par des statuts opaques, elle a donc cherché et trouvé un moyen de me virer. Malgré le fait que j’ai argumenté avoir fait cette vidéo pour encourager d’autres amateurs à venir sur ces soirées jeux (pour lesquelles je m’étais battu longuement contre l’avis de la directrice), signalé que tout le monde m’avais vu filmer lors de la soirée (dont un membre du bureau) sans élever d’objection, retiré la vidéo du net dès qu’on m’avait signalé le problème qu’elle pouvait éventuellement poser, contacté la grande majorité des personnes ayant participé à la fameuse soirée jeu (je précise que c’était tous des adultes) sans en trouver une seule qui aurait porté plainte pour cette histoire de vidéo, le licenciement a été acté en me refusant même de remettre les pieds à la ludothèque.
Suite à un an de procédures prudhommales particulièrement éprouvantes pour moi (une bonne dépression), avec une protection juridique pas vraiment à la hauteur au vu de mes finances face à l’avocat de la ludo (copain d’un membre du bureau) le jugement a prononcé le bon droit de l’asso. Sans cependant m’obliger à payer les gros dommages et intérêts financiers demandés par elle…
J’aurais alors pu faire appel, avec à la clé au moins un an supplémentaire de procédure. C’était au-delà de mes forces et de mes finances et j’avais besoin de me reconstruire et de retrouver rapidement un travail.
Une situation qui a donc été traumatisante, et que j’évoque encore aujourd’hui avec affectation, mais qui est malheureusement assez classique dans le monde du travail. Comme quoi les associations à vocation sociales n’ont rien à envier aux entreprises commerciales qui virent leurs employés malgré leurs états de service, leur investissement et les sacrifices consentis pour leurs développements.
La leçon a cependant été dure à prendre et à digérer. C’est à ce moment-là que mon activité sur les vidéorègles à fait un boum. Surement aussi pour me prouver à moi-même que j’avais des qualités et me raccrocher à quelque chose en cette période de chômage forcé et de grande déprime. J’ai aussi créé une association ludique pendant cette période avant de trouver un poste dans la ludo municipale où j’officie aujourd’hui.
Je retire de cette expérience qu’il faut se ménager un peu dans son métier lorsqu’on est salarié et ne pas s’investir forcément à 150% comme j’ai pu le faire sans avoir de vraies garanties d’évolution de carrière. J’essaie de me rappeler chaque jour que je ne suis pas marié avec mon employeur et de faire une vraie séparation lorsque je quitte mon lieu de travail. Je crois que je serais moins naïf si jamais ça se passe mal un jour et que si je me retrouve à nouveau devant les prud’hommes je me défendrais seul plutôt que de prendre un jeune avocat d’assurance juridique.
Mais bon… Quand on fait un métier de passion comme le mien, dur de respecter ce code. Pas plus tard que ce dimanche matin, je suis passé sur le forum des asso de la commune où je travaille pour discuter avec un maximum d’entre elles et faire connaitre un peu mieux les activités de ma ludothèque… en dehors de mes heures de travail. On ne se refait pas facilement! ^^
Encore caché!
"Je ne suis surement pas un bon commercial…"
6) Revenons-en à Videoregles.Net , comment se passe ta relation avec les éditeurs ?
Es-tu rémunéré pour faire certaines vidéos ou reçois tu « simplement » des jeux pour les expliquer ?
Est-ce que l’on t’a déjà demandé de faire une vidéo d’un jeu qui ne te plaisait pas ou dont tu n’avais tout simplement pas l’envie d’en parler?
Certains ont-t-ils été froissés que tu ne parles pas assez de leurs jeux ?
Ma relation avec la majorité des éditeurs n’a jamais été aussi excellente. Mais ça se passe bien pratiquement depuis le début. J’avais commencé les vidéorègles avec des exemplaires de jeux personnels ou de la ludothèque. J’ai assez vite demandé aux éditeurs francophones s’ils pouvaient me faire parvenir des exemplaires de leurs jeux pour que je puisse en réaliser les vidéorègles. J’ai pu jusqu’à peu tourner quasiment la totalité des jeux que je recevais et assurer aux éditeurs lors de mes demandes que tous les jeux reçus finiraient pas être traités.
Depuis environ deux ans, ce n’est malheureusement plus possible pour moi, même avec deux tournages par semaine, pour essayer de suivre le rythme de sortie. Alors qu’au début je recevais 2 titres par éditeur lorsque j’en demandais 10, j’en reçois aujourd’hui 10 quand j’en demande 2. ^^ Je dois avoir actuellement plus de 80 titres en réserve qui attendent, pour certain depuis plus d’un an. Ca me désole, mais c’est ainsi et il va falloir que je me résigne à en faire disparaitre un certain nombre de ma liste sans jamais pouvoir les faire. A moins que j’arrête toute demande pendant 2 ans pour me consacrer à rattraper le retard… ^^ Mais je ne suis pas sûr d’y arriver et il faudrait que les éditeurs acceptent d’arrêter de sortir d’excellentes nouveautés en permanence pour m’aider un peu !
J’ai eu parfois quelques propositions de paiement pour des vidéos, dont une pour faire des explications régulières sur format court imposé directement par l’éditeur. Plus un travail publicitaire, qui m’aurait obligé à me consacrer entièrement à ça car il aurait fallu que j’écrive mes textes et que je prépare plus encore en amont pour obtenir un format calibré et professionnel. J’ai longuement réfléchi avant de faire une proposition de prix qui dépassait de beaucoup ce que l’éditeur pouvait se permettre d’offrir. Ça ne s’est donc pas fait, mais je ne regrette finalement pas car je préfère l’éclectisme que je me permets aujourd’hui sur les jeux traités.
Pour les vidéorègles, j’hésite à demander une participation financière car cela m’engagerais à traiter obligatoirement ces commandes. Et si je demande une participation à l’un, il faudra le demander à tous dans un souci d’équité. L’autre problème que ça soulève c’est que les petits éditeurs, avec des trésoreries limitées au niveau communication, seraient moins enclins à pouvoir être présentés. Je préfère donc rester quasiment gratuit pour les éditeurs, à part le cout de quelques exemplaires par ans et de leur envoi, et me garder le droit de faire ceux que je peux. Je ne suis surement pas un bon commercial… mais rien ne dit qu’ils accepteraient de toute façon, vu la part encore réduite des budgets de com de la plupart.
Pour les petits éditeurs qui font l’effort de m’envoyer leurs exemplaires souvent uniques sur leurs fonds, j’essaie la plupart du temps de présenter tous ceux qu’ils m’envoient. Je me sens donc quelque fois obligé de faire des vidéorègles de jeux qui ne me plaisent pas beaucoup. Mais ce n’est pas vraiment par rapport à un ressenti ludique. Lorsqu’on est un bon ludothécaire on ne présente pas que les jeux qui nous plaisent mais ceux qui sont susceptibles de convenir au public demandeur. Ce qui m’agace et qui ne me donne pas envie de promouvoir un jeu, c’est surtout les règles incompréhensibles et mal écrites.
J’ai parfois l’impression qu’avec la multiplication des explications en vidéo, certains jeunes auteurs et éditeurs ne passent pas assez de temps à peaufiner leurs règles écrites. Erreur grave, car un jeu c’est avant tout des règles ! Bien avant le matériel et le design. En plus, voir des fautes de français me hérisse. Encore pire lorsque c’est directement sur le plateau ou les cartes de jeu. Je trouve honteux de vendre un produit sans faire vérifier ce point. Ce n’est clairement pas professionnel et même déplorable pour l’image du milieu que ça renvoie au public. Quand on se bat depuis des années pour faire valoir l’aspect culturel du jeu, ça énerve. Si les BD étaient truffées de fautes, le 9ème art aurait-il pu gagner la légitimité qu’il a aujourd’hui ? On me rétorquera que j’en fais aussi, et même à l’oral. Mais la différence c’est que je ne vous la vends pas, ma vidéorègle ! Croyez bien que si je passais à un format payant, j’écrirais mes textes et les ferais vérifier par des personnes meilleures que moi en français pour être sûr de faire le plus pro possible. Juste du respect pour l’acheteur.
Bref. J’ai désormais décidé de ne plus me forcer à faire les vidéorègles des jeux qui me posaient ce genre de problème. J’ai aussi eu une fois le cas d’un jeu au thème trop limite pour moi. J’ai clairement dit à l’éditeur que je ne le ferais pas et que je pouvais lui renvoyer son exemplaire en lui précisant le pourquoi de mon choix. Il l’a bien pris et ne m’a même pas demandé le renvoi. Il faut dire que j’ai quand même tourné ses autres titres. C’est aussi l’avantage de ne pas être rétribué. Je dis non quand je veux.
Donc, tout va bien et si au début j’envoyais beaucoup de demandes pour peu de réponses, aujourd’hui ce sont les éditeurs eux-mêmes qui prennent contact pour me proposer leurs jeux. Mais il en reste encore parmi les connus avec lesquels les rapports sont plus difficiles qu’avec d’autres. Je suppose que l’intérêt leur parait minime ou que la mise à disposition gratuite de leurs règles de jeu, même à l’oral, leur parait encore dangereux en terme de vente par rapport aux exemplaires étrangers du même titre. J’ai même encore eu droit récemment de l’un d’entre eux à un « nous n’avons pas vocation à être des distributeurs de jeux gratuits » suite à une petite demande. Ça fait toujours plaisir de voir que le boulot de vulgarisation et de pub gratuite effectué est à ce point bien considéré ! ^^ Tant pis ! Je continue à demander de temps en temps en espérant qu’ils finissent par changer d’idée, mais ça ne semble pas gagné dans l’immédiat. Dommage…
Ah mais zut!
Je n’ai donc jamais eu de plaintes pour le moment d’éditeurs qui se seraient sentis trahis ou pas assez représentés. Je pense que la plupart se rendent bien compte qu’avec une 40aine de titres faits en vidéorègle sur les quelques 1000 jeux qui sortent par an, c’est déjà pas mal d’en avoir 1 ou 2 à soi dedans, même pour le prix dérisoire de quelques jeux en plus qui ne seront pas forcément traités. Je crois franchement que c’est « donné », d’autant plus que les vidéorègles restent « ad vitam eternam » en ligne, continuent à faire des adeptes et sont aussi un bon SAV de substitution. Je leur permets même aujourd’hui de placer directement des lecteurs des vidéorègles de leurs titres sur leurs sites respectif s’ils le souhaitent. Que demander de plus ?
"Je plains toujours les petits nouveaux qui sont bombardés de conseils du genre « Agricola », « Dungeon Lord » ou « Horreur à Arkham » "
7) Comment fais-tu avec les jeux des éditeurs ne souhaitant pas te donner des jeux mais que tu considères comme « des jeux indispensables » à vidéo règles ? »
Tu les achètes par tes propres moyens, tu fais l’impasse ? Y-a-t-il d’ailleurs des jeux qui te semblent indispensables et comment fais-tu la sélection ?
Si vraiment je le trouve incontournable je le réalise avec un exemplaire du stock de la ludothèque, car il en fera normalement partie, vu que je gère aussi les achats de jeux de celle-ci. Mais si c’est un jeu qui n’a pas vraiment sa place dans la ludothèque (hors catégorie de public, trop de matériel et risqué pour le prêt, trop cher…etc), je la ferais avec un exemplaire acheté moi-même. Mais au vu du nombre de jeux que je reçois des éditeurs qui « jouent le jeu », ça m’arrive de plus en plus rarement. Enfin, sauf pour les vieux classiques édités par Hasbro. Remarque, je n’ai jamais essayé de les contacter pour demander si ce serait possible. Qui sait ? J’ai peut-être un apriori ?
Pour la sélection, comme je le disais plus haut je contacte les éditeurs épisodiquement en leur demandant des exemplaires de leurs derniers jeux. Je préfère si possible sélectionner les jeux qui ont déjà un peu de succès, ce qui prouve qu’ils auront une certaine longévité, mais les exemplaires disponibles pour la com sont en nombre limités chez les éditeurs et quelques mois après, il y a souvent des ruptures. Il faut donc attendre une réédition. Ce choix de s’intéresser aux jeux qui durent est aussi une conséquence de ma production limitée. Passer du temps sur un jeu qui disparaitra définitivement des étals dans 6 mois n’est guère intéressant pour moi. Cependant, difficile parfois d’identifier ceux qui ont une chance d’être encore là dans quelques années. La durée de vie des nouveaux titres tend à diminuer face à la production galopante. J’essaie cependant de deviner ceux qui deviendront les futurs classiques dont on parlera encore dans dix ans. Je me trompe assez souvent mais chaque année je fais une petite liste des « étoiles ludiques » qui me semblent être au-dessus du lot.
Pour le choix éditorial général, j’essaie de rester éclectique et d’alterner à chaque parution entre les petits et gros éditeurs ; les publics enfants, ados et adultes ; les styles de jeu ambiance, comptoir et stratégie ; les nouveautés et les jeux plus anciens ; les plus accessibles et les plus élitistes ; les plus demandés par mes visiteurs et les plus confidentiels à découvrir ; etc… Un vrai casse-tête à chaque fois que je dois choisir le prochain à tourner ! ^^
J’essaie cependant de toujours garder à l’esprit que le cœur de cible est le public qui découvre. Celui qui est tombé sur mon site un peu par hasard en cherchant un cadeau de Noël pour un enfant, celui à qui on a offert un titre ou qui se l’est acheté parce que la boite lui plaisait et qui n’a rien compris en lisant la règle, celui qui est tombé sur un jeu jamais ouvert dans le grenier. La plupart des sites ludiques s’adressent en priorité au « geek » passionné. C’est intéressant lorsqu’on a déjà un bon pied dans ce milieu depuis longtemps, mais pour s’assurer que cette passion du jeu de société ne disparaisse pas avec nos générations de premiers passionnés qui ont en majorité entre 35 et 55 ans, il est essentiel de penser aux plus jeunes et à ceux qui n’ont d’autre référence que les petits chevaux et le Monopoly. Il est bon de rappeler que c’est plus de 99% de la population. Les caisses de résonnances que constituent les sites spécialisés et les réseaux sociaux où l’on croise en permanence les mêmes passionnés qui se renvoient la balle à tendance à nous faire croire que nous sommes des millions d’adeptes alors que rien n’est plus faux.
J’aime donc à croire que dans notre microcosme ludique, je suis un de ceux qui tient en permanence la porte ouverte. Dans ce petit milieu un peu fermé et spécialisé, on a tendance à croire que le jeu se porte bien et pour longtemps mais c’est surtout parce que les passionnés de la première heure qui ont découvert le jeu de rôle et le jeu de société dans leur jeunesse ont autour de 40 ans et qu’ils ont de l’argent. Ce ne sont pas majoritairement les jeunes qui font les gros succès des kickstarters ludiques jouant sur le côté retro-geek et récoltant des milliers d’euros avec très peu de participants. Si nous n’assurons pas l’initiation des jeunes qui ont l’âge que nous avions quand nous sommes tombés dedans, c’est un loisir qui ne survivra pas au rouleau compresseur du jeu vidéo.
Je plains toujours les petits nouveaux qui sont bombardés de conseils du genre « Agricola », « Dungeon Lord » ou « Horreur à Arkham » lorsqu’ils posent une question à la communauté pour acquérir leur premier titre. Combien d’entre eux n’y reviendrons jamais après avoir échoué sur la règle ou après avoir été jetés par leur famille ou leurs amis suite à un essai de partie catastrophique ? Voilà pourquoi je préfère en priorité parler des jeux les plus ouverts à tout public. N’oublions pas qu’un jeu de société ne se pratique normalement pas seul et que pour y jouer, il faut aussi pouvoir le sortir avec le plus grand nombre. C’est assez triste de lire de plus en plus souvent des demandes pour des modes solo sur des jeux de société. Enfin, le passionné n’aura guère de problèmes à lire la règle ou à trouver d’autres personnes ressources pour découvrir son dernier Chvatil de 20 pages. ^^ C’est nettement moins évident pour la famille et son premier titre, même si c’est un jeu pour enfants. Je le constate tous les jours en ludothèque depuis 20 ans. C’est aussi pourquoi j’ai pour projet de réaliser plus de vidéorègles de jeux classiques. Je pense que j’ai plus de chance de toucher un public qui ne connaîtrait pas la richesse des jeux modernes par l’intermédiaire d’une recherche sur le Monopoly ou le Uno. On n’attire pas les mouches avec du vinaigre, comme on dit ! ^^
Yahndrev,sors de derrière ce paravent!!!
Mais, attention ! Je n’oublie cependant pas que ceux qui me suivent régulièrement et me soutiennent sont plutôt de gros joueurs qui me ressemblent en terme d’âge et d’intérêt ludique. Je les remercie grandement de m’encourager à poursuivre, depuis le début pour certains, et je tiens à leur faire savoir qu’ils peuvent se rassurer : je continuerais à présenter aussi de bon gros jeux complexes. ^^
8) Es-tu un régulier des festivals, des rencontres de joueurs?
As-tu une anecdote marquante, drôle ou émouvante avec un joueur, un auteur, un éditeur à nous raconter?
Pour les gros festivals, non. Je n’en suis pas un fan absolu, même si j’ai apprécié tous ceux auxquels j’ai eu la chance de participer.
Je n’ai par exemple encore jamais fait celui de Cannes et ni la « messe » d’Essen, ce qui semble beaucoup étonner les joueurs. ^^
J’ai fait le FLIP de Partenay plusieurs années. Je suis allé quelques fois au Festival Alchimie du Jeu de Toulouse, ai fait un tour sur un Asmoday à Paris et je suis aussi allé une fois au Ludinord de Lilles à la suite d’une invitation des sympathiques organisateurs et pour y tenir une petite table ronde sur mes vidéorègles. J’ai aussi pas mal participé à des manifestations ludiques dans ma région, mais plus souvent en animateur bénévole qu’en visiteur.
Ce peu de présence sur ces festivals et salons spécialisés tiens à plusieurs choses : mon vrai métier m’autorise à prendre peu de congés, surtout en dehors des vacances scolaires ; je n’ai pas les moyens de me payer de longs voyages (et si jamais j’en avais l’occasion, je préfèrerais les faire sur des destinations plus touristiques); je ne suis pas prêt de mettre les pieds dans une bombe volante (oui, les avions…) et je suis aussi un poil agoraphobe.
De plus, comme je le disais plus haut j’ai toujours préféré découvrir les nouveaux jeux en lisant la règle après les avoir déballés. Aujourd’hui, il n’est plus vraiment nécessaire d’aller sur les festivals pour découvrir des jeux introuvables comme c’était le cas il y a 20 ans. Si un excellent jeu sort à l’autre bout de la planète, internet nous permet d’en être tenus au courant très vite, il finira fatalement par être édité en France et sera certainement bientôt trouvable chez mon « ludiquier » de proximité sans que j’ai besoin d’aller le chercher moi-même. Je n’ai jamais eu la passion de « la primeur d’un jeu en avant-première exclusive joué avant tout le monde avec son goodies introuvable signé par l’auteur». Je préfère découvrir, même des années après sa sortie, un excellent titre plébiscité et réédité dans une version parfaite (voir souvent, améliorée) plutôt qu’une nouveauté, même pas encore en boutique, sur une première édition pas toujours bien éditée et dont on ne sait pas si elle ne sera pas oubliée définitivement dans quelques mois.
Je le tiens! Vite une photo! ..... Ah mais.....mais .... zhrurbrlfswk,zekzf !!!!!!!
De plus, mon cercle d’amis joueurs est désormais en charge d’enfants en plus ou moins bas âge, ce qui limite leurs possibilités de m’accompagner, et ma femme n’est malheureusement pas assez joueuse pour avoir envie de me suivre jusqu’à des heures indues dans ces gros salons. Aller en festival en solo est toujours un peu moins marrant si on veut jouer. Comme personne ne connait ma tête, qu’on ne voit jamais dans mes vidéos, j’y suis aussi assez incognito, et donc peu sollicité si je ne me présente pas. ^^ Mais bon, ma « notoriété » est encore assez confidentielle et beaucoup, même du milieu, n’ont jamais entendu parler de moi ou mes vidéos. Quelque part, c’est tant mieux car je ne sais jamais trop quoi dire lorsque des « fans » me disent qu’ils adorent ce que je fais… passé les mercis réciproques. Je suis un ancien timide qui se soigne (merci le jeu) mais je fais parfois des rechutes.
Il reste alors le grand plaisir de jouer avec des inconnus, mais c’est quelque chose que je fais pratiquement chaque semaine en ludothèque.
Enfin, comme j’ai une préférence pour les gros jeux qui font réfléchir, je préfère les découvrir et y jouer tranquillement en petit comité qu’assis par terre ou serré entre deux tables dans une ambiance ultra bruyante avec des règles balancées à la va vite par un auteur ou animateur épuisé. Si je vais sur un festival c’est donc en priorité pour discuter avec des auteurs, lier des contacts avec les éditeurs, partager des points de vues avec des illustrateurs, des animateurs, des collègues ludothécaires ou autres professionnels. Mais même ça, et malgré l’accessibilité des acteurs ludiques, ce n’est pas toujours facile dans la frénésie des gros salons.
Mais bon. Il faudra quand même que j’aille une fois à Cannes, rien que par curiosité. On verra si ça peut se faire en 2017. Je vais mettre des cubes en bois jaunes de côté ! ^^ Mais si jamais les organisateurs me lisent, je ne refuserais pas une invitation VIP avec voyage offert, place au jury, champagne et montée des marches... Quoi? On peut plus rêver en public?
...Oups! ... Pardon. Revenons-en à nos moutons ;)
Pour les rencontres de joueurs c’est plus sympa. J’organise évidement des soirées jeux sur ma ludo. Mais j’y explique et conseille souvent plus que je n’y joue vraiment. Je participe occasionnellement à des rencontres d’autres association de ma région dont des week-end ludiques où chacun apporte ses jeux et où on joue du matin au… matin. ^^ Toujours du fait de mon manque de disponibilité, je ne peux cependant pas en faire autant que j’aimerais et les vidéorègles me forcent aussi de plus en plus à « jouer utile » en programmant mes parties de jeu en fonction des tournages que je dois faire. C’est le prix à payer de toute professionnalisation d’un loisir. Difficile pour moi aujourd’hui de passer 2 heures à découvrir un jeu que je ne prévois pas de traiter pour mon site. Et c’est encore plus vrai pour les tests de protos… et même si ce sont les miens. ^^
Pour la petite anecdote : J’étais une fois sur une soirée et jouait sur une des tables. Régulièrement, un joueur d’une autre table proche, et faisant dos à la nôtre, se retournait, l’air perplexe, en nous dévisageant. Comme j’étais concentré sur le jeu, je ne me suis pas aperçu tout de suite de son manège. Il a fini par m’aborder à la fin de nos parties et me demander : « Heu… Je crois que je vous connais, mais je n’arrive pas à retrouver d’où. » . Comme j’ai peu la mémoire des visages, il nous a fallu un petit moment pour comprendre qu’il avait reconnu ma voix car il regardait souvent mes vidéorègles. En cours de jeu, il entendait ma voix derrière lui et il n’arrivait pas à se concentrer. Ca le perturbait, sans savoir exactement pourquoi. ^^
La suite, la semaine prochaine!
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