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Jeux Viens à Vous Philippe Tapimoket 1ère partie
Après 2 semaines de maladie, Jeux Viens à Vous revient pour vous présenter un homme qui connaît la maladie, l'endure chaque jour et qui doit rigoler intérieurement lorsqu'on lui présente ses voeux.
C'est homme c'est Philippe Gallois alias Tapimoket, le bloggueur entre autres du grimoire de l'alchimiste, de Vin d'jeu, le créateur du groupe des ludistes francophones, mais surtout depuis quelques temps l'auteur de jeux : Blackwood, Ikan...
Contrairement à d'autres invités parfois sur la défensive, Philippe, lui, s'est confié pleinement, sans arrière-pensée.
J'ai d'abord hésité à poser certaines questions mais j'ai franchi le pas, nous avons évoquer son métier de bloggueur, d'auteur, Bruno Cathala, Linomoket, mais le dialogue entre l'infirmier que je suis et le patient a continué sur sa maladie, le milieu hospitalier, son état de santé parfois très précaire, et ce qu'il endure, son obésité et le regard des autres...
En relisant cet entretien pour la publication, j'ai eu honte de m'être plaint sur facebook de mes déboires de santé des dernières semaines.
Bien évidemment j'avais perdu un poids conséquent, été incapable de m'occuper de mes enfants mais je n'en étais pas à subir cela depuis des mois, des années...
Merci Philippe de m'avoir rappelé la chance que j'ai.
Cette première partie possède une émotion très forte que j'aimerai vous faire partager si vous avez quelques minutes...
1) Bonjour Philippe, aurais-tu la gentillesse de te présenter ?
Bonjour, je m'appelle Philippe Gallois, Tapimoket étant mon alias. Mais tout le monde m'appelle Philippe Tapimoket par habitude. Il faut dire que c'est ainsi que je me présente.
Je sens la déception chez certains d'apprendre que mon vrai nom n'est pas celui-là. Ceci dit, c'est très amusant de recevoir un colis libellé à mon pseudo durant mon absence à la maison. Ça me permet de passer d'excellents moments à la poste lorsqu'il me demande : "Vous avez une pièce d'identité ?" :)
Je suis né le 11 Mai de l'an de grâce 1965... 1965 ! Une date super importante !!
Non, non... ne cherchez pas sur Wikipédia ! Il ne s'est rien passé à cette date là. Si c'est une date importante, c'est justement parce qu'il n'y avait rien, ou pas grand chose en matière ludique, c'est à dire, lorsque j'étais en âge de jouer à des jeux de société. En dehors du 7 familles, du Nain jaune et du Monopoly, c'était nada !
Ainsi, j'ai pu découvrir toute l'évolution des jeux. Il faut bien comprendre aussi que les ordinateurs n'existaient que dans les films de science fiction ou sur le pentagone avec de gros rouleaux de bandes magnétiques qui tournaient au fond de l'intrigue. Donc pas de jeux vidéos non plus, et encore moins d'internet ou de consoles...
Et pourtant, je jouais, je jouais énormément. Je ne me rappelle pas avoir eu un moment où le jeu ne m’intéressais pas. Je jouais aux petits soldats, au train électrique, bien sûr. Mais, très jeune, je jouais volontiers aux cartes avec mes parents et n'hésitez pas à sortir un Monopoly pour une partie avec le frangin alors que je n'avais que 6 ou 7 ans.
Bon... vu le choix.... On se contentait de ça, voir même, on trouvait ça génial. Je me rappelle de parties qui duraient 4 heures car on autorisait les dettes.
Mais les premiers jeux de société ont commencé à montrer le bout du nez. De mes souvenirs, je me souviens de Risk et Mastermind en premier jeux. Je jouais à ce dernier avec des copains de rue, assis quelque part à la sauvette... C'était du classique, mais , en même temps, c'étaient les seuls jeux que l'on pouvaient trouver. Bien entendu, il y a eu, ensuite, des jeux phares qui m'ont énormément marqué et laissé des souvenirs forts.
2)Tu me parles de jeux, que de jeux... mais Philippe Gallois au-delà des jeux de société, a t-il une famille ? Des enfants ? Toi que l'on voit partout et tout le temps dans le monde ludique, pourrais-tu nous raconter ce que tu es et fais en dehors du jeu ?
Bien sûr que j'ai ma petite famille. J'ai deux grands enfants qui volent de leurs propres ailes, Dimitri et Logan. Aujourd'hui, ils sont grands et chacun travaille. Comme ils sont éloignés, je les vois rarement, hélas. Les deux ont réussi leurs études et font ce qu'ils rêvaient de faire, l'un dans la recherche scientifique et l'autre en robotique. C'est ce que je désirais le plus, c'est à dire qu'il fasse un métier dont ils ont vraiment envie et qu'ils soient heureux dans leur vie.
Après un divorce, je vis à ce jour avec Carine alias Linomoket, ma concubine, une personne formidable qui me soutient dans tout ce que je fais, aussi bien dans le développement de mes projets, les festivals, mais aussi dans mes soucis. J'ai vraiment de la chance d'être avec elle. Elle s'adapte à tout et me surprend beaucoup par sa force, même si des fois je la vois fatigué... Faut dire que l'on a un rythme effréné avec le monde ludique. Sans elle, je me demande comment j'aurais pu faire.... Non, je crois que cela aurait été impossible d'arriver où j'en suis.
Quand à moi, si je parle autant de jeux, c'est que ce domaine, depuis un an, occupe la quasi totalité de mon temps. En effet, il y a un an, j'ai choisi de quitter mon Job pour diverses raisons notamment suite à de nombreux ennuis de santé qui ont achevé ma motivation dans ma profession. Aujourd'hui, je suis sans emploi, mais je partage ma passion et cela m'offre une petite place dans le monde ludique. Le jeu m'a permis de résister face à de nombreux soucis. C'est l'un des meilleurs remèdes que je connaisse pour oublier les ennuis, et même la douleur... C'est magique.
Autrefois, j'ai travaillé comme programmeur dans une boite du Nord, d'où je suis originaire. Suite à son rachat, je me suis alors retrouvé dans la Marne, où j'ai continué ma carrière jusqu'à devenir chef de projet, un poste qui j'ai gardé longtemps. J'y ai appris énormément de choses que j'utilise encore aujourd'hui, et je faisais partie des murs, comme on dit. Puis tout a dérapé en 2015, où j'ai joué au billard une dizaine de fois en moins d'un an...(Celui des salles de chirurgie). Mais ce fut une révélation. Bonne ou mauvaise, je ne sais pas. Mais quelque chose me disait que je devais aussi arrêter, laisser la place aux plus jeunes.
C'est très difficile d'avoir sans cesse l'impression de rattraper le train, et lorsque vous y parvenez, Paf ! Vous tombez de nouveau malade et tout est à refaire... Lorsque cela vous arrive plusieurs fois de suite, vous avez l'impression que votre vie vous échappe. Et plus cela se répétait, plus je me sentais épuisé, démotivé, soucieux du prochain problème. Oui j'ai craqué... Mais je n'en pouvais plus.
Ce doit être mon côté "fier" qui a agit, et je ne voulais pas devenir un boulet dans la société. Chaque déplacement me coûtait cher. Alors que je combattais à mon travail pour tenir et je combattais aussi ma santé pour revenir, mais je n'arrivais plus à trouver de force si des imprévues me tombaient dessus. Je ne voulais rien laisser voir, car je n'avais pas envie de devenir une gène. C'est idiot me diriez-vous, mais je suis comme ça.
Alors, j'ai choisi de partir....
Ce fut un déchirement car je quittais des personnes qui comptaient énormément dans ma vie, des personnes que je voyais tous les jours, des personnes que je connaissais depuis très longtemps. C'était vraiment triste, mais c'était nécessaire pour moi, mais aussi pour eux et le bien de la société. Oui, c'est bête, mais ma conscience m'interdisait de faiblir là bas... Si c'est pour tomber, je préférais le faire dans la discrétion. là aussi, je dois beaucoup à Linomoket qui m'a soutenu dans ces moments difficiles.
Moment de complicité avec Linomoket
3)Le monde du jeu t'as permis de retrouver une nouvelle famille ? A part au FLIP, j'ai l'impression de te voir partout ! Que t'apportes ce milieu ludique ? Un challenge de réussite et une reconnaissance en tant qu'auteur ? Des connaissances ? Un bol d'air en dehors de l'hôpital ?
Oh non, je ne suis pas partout, mais j'aimerais bien ! Etre à tous les festivals et rencontrer un maximum de joueurs, ce serait le pied ! Je pense que cette impression que tu as, provient probablement de l'effet des réseaux sociaux où, là, effectivement je suis assez présent dans le monde ludique. C'est d'ailleurs un détail amusant, car je me méfiais de ces réseaux alors que mes enfants l'utilisaient. J'avais alors créé un compte pour voir ce qu'il s'y passait, comment ça marchait et aussi pour surveiller mes deux grands... C'est un domaine où il se passe parfois des dérapages.
Et finalement, c'est moi qui l'utilisait le plus. Je jouais depuis très longtemps, mais j'avais besoin de m'exprimer, de partager un moment de bonheur après une partie, donner un avis... Vous savez, c'est un peu comme quand vous sortez d'une salle de ciné et que vous avez envie de raconter, autour de vous, l'histoire et les sensations d'un film qui vous a touché ou transporté.
Mais la réalité, c'est que je participe au mieux à une bonne dizaine de festivals, les plus connus mais pas tous et d'autres plus modestes où je peux me rendre... Après, si tu me vois partout, c'est peut être toi qui me suit de trop:-)
Ce que m'apporte le monde ludique ? ...La réponse est dans la question, en fait... ça me rapporte "un monde". Je ne cherche pas spécialement la réussite et, celles et ceux qui me connaissent bien, savent que je suis très gêné ou surpris si l'une de mes actions remporte un succès. Je ne cherche pas non plus de la reconnaissance, mais plutôt une forme de perfection. Ainsi, un avis négatif ou un problème sont synonyme, pour moi et avant tout, d'une erreur possible de ma part. Certes, je vais peser la réaction et me dire parfois, que le problème ne tient pas debout, mais, avant tout, je vais d'abord me remettre en cause et trouver une solution tout de suite ou pour éviter que cela se reproduise une nouvelle fois. Je pense que c'est un défaut (ou une qualité) que j'ai acquis avec mon ancien job de chef de projet. J'essaye de penser à tout, mais on n'est jamais à l'abri d'un oubli ou de devoir passer à l'improvisation. Ce perfectionnisme me rend même parfois insupportable. Donc, c'est bien un défaut, finalement...
La création de jeux tient plus d'un rêve que je voulais accomplir. Là, on peut parler d'un challenge, mais surtout envers moi même et non envers d'autres personnes. J'ai toujours eu ce côté créatif. Quand j'étais gamin, mes loisirs préférés étaient le meccano, la construction. Je me souviens que je découpais des cartons pour en faire des châteaux où l'on pouvait actionner des portes, des fenêtres et des ponts levis à l'aide de ficelles. Puis, je jouais dans mon coin pendant des heures avec tout ça... J'aimais aussi expérimenter des trucs. Parfois ça allait loin ! Je me rappelle avoir fait sauter le fusible général du quartier où j'habitais... Énorme ! (La punition aussi). La création de jeux est une suite logique à mon parcours. Comme dirait l'expression : "Ça, c'est fait..."
Si je cherche la réussite ? Je dirais oui, mais pas vis à vis du public. Je cherche juste la réussite de ma création pour un plaisir personnel. Maintenant, je sais que l'on me considère comme auteur, mais comme je le dis souvent, je me sens bien loin de personnages comme Bruno Cathala, Stephan Feld, Bruno Faidutti, etc qui sont de vrais auteurs... Je sais qu'en disant cela Bruno C, va encore s'insurger, mais c'est ainsi que je le pense.
En revanche, si on aborde le fait que d'avoir des connaissances est important pour moi, alors là, c'est clairement oui ! J'adore croiser du monde ! Des acteurs du monde ludique, bien sûr, mais tout autant les joueurs ! Pour moi, connaître des joueurs est indispensable. J'ai absolument besoin de leur présence, de les voir rire ou réfléchir, de leur parler. J'adore jouer, mais j'adore surtout faire jouer. Je me sens vraiment utile dans ces moments là. Ça peut paraître idiot, mais apporter du bonheur, c'est aussi essentiel que de soigner un malade par exemple. C'est un vrai besoin, un devoir même !
Je sais, je peux paraître ridicule et vous avez le droit de vous moquer de moi... Mais j'éprouve tant de satisfaction lorsque des amis ou des personnes ont passé un bon moment, avec moi, autour d'un jeu, mais aussi après une discussion ou autour d'un repas...
Oui, voir le bonheur chez les autres, voilà ce que je cherche. Et c'est ce bonheur qui forme mon "monde" ludique.
4 A) Tu nous parlais de Bruno Cathala, est-ce un modèle pour toi justement? Que voudrais-tu nous dire de celui qui reste encore un mystère pour moi ?
J'avoue le connaître assez peu finalement, du moins personnellement, je veux dire. Comme toi, je le connais par ses nombreuses créations de jeu, mais sur le plan personnel, je ne sais que très peu sur lui...
J'ai très peu discuté avec lui, en fait. Je me souviens de notre première rencontre. C'était aux balivernes, une boutique à Lorient où il se rend régulièrement. Il y avait une soirée spéciale "Cathala" où il venait présenter Mister Jack Pocket. Je m'approchais de la Star, un peu timide. On a discuté un peu.
Je ne sais pas comment l'expliquer, mais en quelques mots, j'ai ressenti une personne très sympathique, ouverte, et simple.
Nos rencontres furent toujours brèves. La dernière fût de quelques secondes encore, à Essen. Là bas, je lui remettais le trophée du "Grimoire de l'Alchimiste", un blog personnel où je rédige. Là encore une fois, j'avais remarqué l'homme simple et sympathique. Alors qu'une bonne centaine de fans attendaient leur dédicace, il pris le temps de parler avec moi, et de faire une photo souvenir...
Enfin, la boucle se forme, puisque ma dernière rencontre s'est passée de nouveau aux "Balivernes" à Lorient. Mais il est tellement occupé, que, là aussi, nous avons finalement peu discuté et nous avons présenté au public VIP nos jeux respectifs.
L'homme qui reste pour moi encore à ce jour un véritable mystère
Je ne peux pas l'affirmer complètement, mais Bruno semble une personne très humble malgré son succès. Et au fur à mesure des mois qui passent, je n'entends que des louanges à son sujet et c'est, non seulement, un véritable passionné du jeu, mais aussi une personne qui défend et conseille les auteurs de jeux.
Dernièrement, je l'ai entendu raconter qu'il était important pour lui de se consacrer à son public. Sur ce point de vue, je suis entièrement d'accord. Il consacre environ une heure par jour à répondre à des questions sur des forums et les réseaux sociaux, tout au moins dès qu'il le peut. De ce côté là, on a un point commun. Je pense aussi qu'il faut être proche de son public, lorsqu'il s’intéresse à ce que vous faites. Tout le monde n'a pas cette vision...
Oui, je suis un admirateur de Bruno, et non, je ne le connais pas assez... A regret d'ailleurs...
Excuse moi Manu, mais Bruno restera toujours un mystère pour toi avec mes réponses.
"C'est toujours un moment formidable pour moi également."
4 B) Y a t-il des personnes par leur travail ludique ou par leur approche personnelle qui t'ont marqué ces dernières années ?
Ça peut paraître étrange, mais je suis plutôt comme "Droopy", tu sais comme le chien de Tex Avery qui fait toujours la même tête, même lorsqu'il lui arrive un truc génial. J'ai, par exemple, réalisé mes premières Tric Trac TV et mes proches, autour de moi, étaient excités ou inquiets de savoir si tout allait bien se passer. Bref c'était l'effervescence, mais pas pour moi... Pourtant, j'aurais dû flipper non ? ... C'était vraiment étrange, mais je m’inquiétais plus de savoir où j'allais me garer plutôt que de passer devant les caméras.
Pourtant, malgré cette sorte d'impassibilité, j'ai quand même eu quelques moments très forts. Mais comme Droopy, tout le monde n'y a vu que du feu, sauf ma compagne qui me connait trop bien. L'un d'eux était d'avoir fait tester un de mes prototypes à Philippe Mouchebeuf, l'auteur de Fief. C'était exceptionnel, car Fief faisait partie des jeux qui ont déclenché ma passion ludique dans les années 80. Je devais être au lycée à l'époque et je jouais régulièrement avec quelques amis. Les jeux étaient très moches, tout plat, tout en carton et, pourtant, c'était les prémices de ce que sont les jeux d'aujourd'hui. Je ne l'avais pas reconnu, et c'est seulement après une partie que l'on m'a dit à qui j'avais affaire... Je crois que Droopy a rougi à ce moment là. Mieux encore ! le lendemain, on faisait une partie de Fief ensemble !
Le reste, c'est plutôt une succession de moments de bonheur. Certes, j'aime bien qu'on me dise que mes articles ou un de mes jeux est super. Mais c'est encore plus fort, lorsque je vois une personne heureuse quand je lui dis que j'ai trouvé son jeu super bien. Je ne le dis jamais sans le penser réellement. Mais lorsque je vois mon interlocuteur éprouver du bonheur, c'est toujours un moment formidable pour moi également.
5)Tu parlais de tes problèmes de santé.
5 A) Je sais en tant qu'infirmier, que se retrouver dans un lit dépendant du corps médical peut entraîner une grande souffrance et un stress important. Comment as tu vécu tes hospitalisations?
Ha ha ha ... D'habitude quand on appuie sur le bouton "Santé", je réponds très vite par un "Joker" ou par une autre question qui me détourne de cette conversation. Mais bon, je vais quand même prévenir tout le monde, puisque cette fois, j'ai choisi de te répondre.
Votre attention, s'il vous plait !
Chers lecteurs, si vous désirez lire quelque chose complètement dénué d'humour, passez à la suite. Dans le cas contraire, passez à la question suivante (la 6)
Quoi toujours là ? Bon, vous l'aurez voulu !
Donc, à ta question, la réponse est évidente. Se retrouver à l'hosto, ce n'est jamais amusant. Si on se trouve là bas, c'est qu'on a un truc qui ne tourne pas rond (même plusieurs dans mon cas). Je vous rassure, le cerveau n'a rien, j'ai toutes mes facultés... Mais sachez quand même, que de se retrouver à l'hosto, ce n'est jamais amusant. Si on s'y trouve, c'est qu'on a un truc qui ne tourne pas comme il le devrait. Mais je vous rassure, mon cerveau n'a rien, aucune séquelle... Mais si on retrouve...
Plus sérieusement, je fais plutôt dans le rare. J'ai ce côté collector pour les jeux déjà, mais ça marche aussi avec les ennuis de santé. Ainsi, lorsqu'on m'annonce "Ce que vous avez est rare, ce n'est même pas un cas sur 100 000", on vous gave alors d'antibiotiques pendant des mois. Puis, plus tard, on vous annonce, "Non, vraiment rien à faire, il faut opérer". Et quand on passe sur le cas sur 1 000 000, on se dit qu'on n'a vraiment pas de bol.
Bon tout cela aurait pu bien se terminer, mais malheureusement ça vous laisse des douleurs pour le restant de vos jours, des douleurs invisibles, lancinantes. et des gènes au quotidien. Celles qui vous font revenir plusieurs fois sur le billard tout en continuant à être gaver d'antibiotiques... Et plus tard, quand d'autres médecins vous apprennent que, finalement, l'opération n'était peut être pas nécessaire, ça vous fait tomber de haut.
Mais j'ai aussi reçu les extensions ! D'autres problèmes graves qui n'ont aucun rapport avec le premier, mais qui sont venus bousculer les agendas anesthésiques. On endort, on n'endort pas ? Mince, c'est urgent ! On décale ça, on repousse ceci, mais pas trop. Tiendra ? Tiendra pas ? Bref je suis devenu un casse tête bien pire qu'une partie de Terra Mystica où la victoire se joue à un point.
Forcement, on le vit très mal et c'est là qu'on perd ses repères et l'espoir. Hier vient de passer, aujourd'hui on s'en contente, et demain, on espère. Voilà comment on le vit. Bref, je ne vais pas rentrer dans les détails, mais ce fût imprévu, difficile, douloureux, acharné et stressant. J’espérais, même, que quelque chose lâche... Mais cet imbécile de corps a, hélas, tenu. Heureusement, le cerveau n'a rien...
Quoi ? je vous l'ai dit déjà ?... Ah bon...
PS : Merci, de me parler plus fort à l'oreille droite... Quoi ? Non ce n'est pas une blague ! Cherchez pas !
Le problème de Tapimoket c'est qu'il voit de drôle de Docteurs!
"Tu comptes vraiment vivre vieux ?"
5 B) Pourrais-tu nous expliquer ce que cela à changé dans ta façon de voir la vie, et peut être même le futur?
Chers lecteurs, vous n'êtes toujours pas à la question 6, la suite n'est pas toujours amusante...
Je vois que vous insistez pour lire des trucs pas drôles du tout. Ok ! Vous l'aurez voulu...
Lorsqu'un problème de santé important arrive exceptionnellement, on essaye de l'oublier en se persuadant que c'est juste un mauvais passage. On se fait soigner, on se prend quelques jours de repos. On reçoit des messages et la visite des proches. Mais quand ça se déchaîne, tout change. On se dit que ça va mal, que le sort s'acharne sur vous. Ça dérape car les antibiotiques n’agissent plus, alors vous revenez en urgence avec 42 de fièvre alors que vous venez juste de sortir (le nom barbare est septicémie). On vous isole, le temps de trouver le bon antibiotique qui va agir après la centaine que vous avez déjà absorbé. Puis c'est encore un autre problème, puis un autre... Vous n'osez même plus en parler, de peur qu'on vous trouve ennuyeux. On finit par se cacher. On n'annonce plus à personne que vous vous retrouvez encore une fois à l'hosto.
J'avais honte, moi qui aime tant être celui qui fait rire. Je n'étais plus celui "qui ne va pas bien", mais j'étais celui qui "ne va jamais bien" ...
Je ne voulais plus voir personne. Je n'avais plus de goût à rien. Je refusais même de faire un jeu de société avec ma compagne durant les séjours à l'hôpital. Même pas un "bâtisseurs du moyen âge", c'est pour dire ! Elle m'a dit que je devais vraiment être mal, si je refusais de jouer... Heureusement, elle a fait preuve d'un remarquable soutien. Car au delà de la douleur physique, le moral était en chute libre.
Mais je ne voulais pas que mes proches se sentent obligés de me voir et revoir ... Ça me gênait. Alors je demandais à ma compagne que je ne souhaitais plus que cela se sache et de ne prévenir personne lorsque je me retrouvais encore une fois malade.
Lorsqu'on est coincé dans une chambre, soit on se tape la petite maison dans la prairie, ou encore "les chtis à la villa presque parfaite des anges marseillais", soit on cogite sur son sort. Moi, je ne suis pas fan de Charles Ingalls, il me fatigue à couper tout le temps du bois, quand aux chtis machin-truc, je ne voulais pas trop perdre de QI. Alors, je cogitais...
Et finalement, mon esprit m'a susurré en mon moi intérieur : "Mais mon pauvre, avec ce que tu viens d'avoir, tu comptes vraiment vivre vieux ?". Et chaque jour, encore aujourd'hui, en me levant, je sais que je vais avoir mal. Mais le principal est de savoir si j'aurais moins mal qu'hier ou si ce sera pire.
Entre deux séjours, je reprenais le travail. C'était un poste où j'avais des responsabilités. Mais je devais lutter pour ne pas laisser voir que j'avais mal. Je redoutais ces journées où il fallait résoudre d'importants problèmes, alors qu'un marteau piqueur me martelait la tête. Je redoutais les réunions où l'attention est nécessaire, alors que je me focalisais à paraître "normal". Je redoutais les déplacements où j'avais plus peur de tenir dans les transports en commun, que de voir un client difficile.
Certes, j'avais fait des économies pour acheter une maison et y finir mes jours tranquillement. Mais ça, c'était avant. Je ne voyais pas de futur. Alors je me suis dit qu'il était temps de faire ce que j'avais envie. J'ai choisi de quitter mon travail, comme j'en ai déjà parlé et de profiter de chaque jour, pour me reposer quand ça va mal, et pour continuer à amuser les personnes lorsque ça va mieux et me laisser aller à la création ou la rédaction. Aujourd'hui, j'ai l'impression de suivre ma véritable mission. Celle de partager du bonheur, par le jeu et les mots.
J'en profite aussi pour réaliser quelques rêves. Rien de bien sorcier, mais des petites choses que j'avais mis de côté. Bien entendu, il y a la création d'un jeu, mais il y a aussi des endroits que je voulais visiter... Il me reste des souhaits mais ils sont hors de portée aujourd'hui.
Mais le top, je me répète, c'est de rendre ou voir les gens heureux. Peut être que j'ai besoin de leur bonheur, voir de le provoquer, pour y puiser le mien. Peut être une sorte de vampirisme, mais avec le bon côté de la chose... Oui ! mon futur, c'est de vivre ces moments au jour le jour, et tant pis pour la maison de mes vieux jours.
6) J'ai l'impression que la mort t'a rapproché de la vie, du plaisir de vivre.
Plaisir parfois simple que parfois l'on oublie dans notre société tant notre vie peut être si simplifiée par la technologie, la science, et puis soudain le contrecoup d'un décès ou d'une maladie nous renvoie à notre existence si courte et si fragile.
La mort m'a rapproché de la vie ? ...Mais alors, je suis déjà mort ? C'est donc ça être un zombie... :-D
Finalement, ce n'est pas si terrible...
Honnêtement, j'ai eu l'impression de passer à côté de quelque chose à accomplir. Ça peut paraître une idée noire, mais je sens que je dois profiter de la vie et qu'elle ne sera pas si longue que ça. Je n'ai pas un don de voyance, mais je le sens en moi. Je ne suis pas capable de l'expliquer de manière simple. Je dirais simplement que c'est un pressentiment et que la route est déjà tracée, mais je peux prendre quelques boucles pour en profiter encore un peu. Je devais faire alors ce que j'avais envie. J'ai toujours eu envie, par exemple, de créer un jeu et d'en faire profiter.
Il faut effectivement profiter du temps qui passe. J'ai mis de côté le plus de soucis possible et je me suis reposé en essayant d'être le plus zen possible. Le stress est quelque chose de terrible. Il peut pourrir votre vie, surtout si vous ne pouvez pas l'évacuer facilement.
Moi, je choisis, effectivement, le plaisir moral de la vie (à défaut de la santé physique). Ce plaisir existe et je le trouve d'autant plus fort, si vous vous rapprochez des autres, que vous faites preuve de gentillesse à leur égard.
Ce n'est pas facile avec tout le monde, car des personnes ne peuvent s'empêcher de faire du mal pour être entendues, remarquées par les autres, ou se croire plus importantes. C'est tellement plus facile de cette manière. Ces personnes là, j'essaye de les écarter de moi...
Au contraire, se mettre à l'écoute de ses amis et être à disposition de son entourage, est nettement plus difficile. Ça demande du temps, de la réflexion, surtout si ce proche ne va pas bien et qu'il a besoin de vous parler. Il va vous solliciter à n'importe quel moment, car il a besoin de vous parler là, tout de suite. J'avoue moi même que, parfois, j'ai l'impression de ne pas être assez disponible. Non vraiment, ce n'est pas facile, mais mon plaisir est avant tout là.
6 A) Tu parlais de voir les gens heureux. Et toi qu'est ce qui te rends heureux chaque jour ? Linomoket ta compagne ? Tes jeux qui sortent en ce moment ? Tes grands enfants ?
6 B) Le joueur de jeu de société (moi compris) peut parfois râler pour pas grand chose, un mauvais lancer de dé, un meeple qu'il ne peut poser sur la case Naissance à Agricola, un jeu qu'il n'a pas pu Kickstarter.
Cela t'énerve t-il parfois ou bien ris-tu intérieurement
T'arrive t-il toi aussi de râler encore pour pas grand chose?
Qu'est ce qui me rend heureux ?
Bien sûr, c'est avant tout d'avoir la chance d'être auprès de Linomoket, c'est la gentillesse incarnée !
Mes enfants sont plus absents depuis qu'ils ont quitté la maison. J'ai très très peu de nouvelles hélas. Cela m'attriste, en fait.
Je pense que ce qui me rend heureux, aujourd'hui, vient de l’environnement dans lequel j'ai vécu. J'ai presque envie de dire que c'est héréditaire. Mes parents recevaient beaucoup à la maison et se mettaient en quatre pour faire passer un bon moment aux invités, qu'ils soient de la famille, des amis, ou des personnes moins proches. Je me souviens de grandes fêtes en famille ou entre amis à noël. Et qu'on avait, tout au long de l'année, des amis qui passaient nous saluer ou dîner avec nous.
Linomoket toujours prête à aider Tapimoket, ici dans l'explication d'Ikan
D'ailleurs, j'organise tous les ans, en Décembre, un après midi "spécial noël" à l'Alchimiste, une boutique de Reims, où j'essaye de faire venir quelques auteurs. J'y consacre un soin particulier, selon les moyens, pour recevoir au mieux les personnes, qu'ils fassent partie des "invités d'honneur" ou qu'ils soient des visiteurs. C'est un point très important pour moi de veiller à ce que tout se passe bien et que chacun y passe un bon moment. Et là, je me demande, si je n'essaye pas, finalement, de retrouver les mêmes sensations que j'avais autrefois avec mes parents.
Bon, de nouveau, je verse dans "ce qui me rend heureux, c'est de voir les autres heureux"... Allez ! Je vais essayer d'être plus focalisé sur moi. Hummm voyons ce qui me rend heureux chaque jour ?
C'est une question difficile. Si on parle de chaque jour, c'est bien Linomoket qui me rend heureux au quotidien.
Lorsqu'elle part rendre visite à sa famille, je ressens tout de suite son absence. Mais je trouve ce "manque" nécessaire. Il me rappelle que nous sommes faits pour vivre ensemble et finalement, nous rapproche.
Ce qui me rend heureux plus ponctuellement, et en dehors du bonheur des autres, ce sont tout un tas de choses classiques, mais aussi de petites choses qui peuvent paraître insignifiantes pour d'autres. Par exemple, j'aime bien l'odeur du feu de bois. Oui, il y a plein de choses idiotes qui déclenchent en moi le bonheur. Je pense que des connexions se font dans ma tête, et ces choses sont liées à des instants où j'étais heureux plus jeune.
J'aime bien aussi visiter des lieux historiques, particulièrement la période du moyen âge, et du premier empire.
Concernant mes jeux, je pense être comme tous les auteurs. Je suis content lorsque mon jeu plait aux joueurs. Mais paradoxalement, j'ai surtout discuté avec des personnes qui n'ont pas aimé et qui n'en ont pas précisé les raisons. Cela m'aide à comprendre ce qui ne va pas, si jamais je fais d'autres jeux.
7) Toi qui réalises des articles de jeux comme moi, quand tu essayes un jeu et qu'il ne te plait pas, comment réagis-tu et réalises-tu tout de même l'article, de quelle manière t'y prends tu?
Surtout si le jeu d'un ami ou de quelqu'un que tu apprécies, quelle approche, peut être différente as tu, car on ne peut jamais être impartial dans ce cas selon moi, même avec la meilleure volonté du monde?
Je fais des articles pour moi même, à la fois sur la communauté des ludistes francophones (ce sont plus des "flashs posts" ), mais aussi sur mon blog (Le grimoire de l'Alchimiste), sur le magazine Ravage et sur le fameux site Vin d'jeu.
Dans les 4 cas, et certains le savent déjà, je ne le fais généralement que pour des jeux que j'ai choisi et donc que j'aime. Lorsque j'écris sur un jeu, les éditeurs qui me le font jouer, me demande presque toujours si ça m’intéresse, ou bien il me l'envoie sans aucune obligation. Je ne suis pas rémunérer pour ma rédaction, en dehors de conserver le jeu à titre personnel. Et crois moi, le carton ne nourrit pas . :-)
Il y n'a que Ravage qui me rémunère en tant que Rédacteur, mais j'ai toujours le choix de jeux que je souhaite développer parmi tous ceux du sommaire. Par exemple, j'aime bien écrire sur les jeux de Purple Brain, car ils sont plutôt bons et ils ont un thème fort, et me permettent de raconter un histoire à travers le jeu...
Il n'y a que sur Vin d'jeu où je parle parfois de jeux qui m'ont déplu. La grande différence est qu'il ne s'agit pas de raconter le jeu, mais de donner un avis. Je préfère ne pas pas perdre trop de temps à écrire un long texte sur un jeu qui me déplaît. Et un avis va beaucoup plus vite à rédiger.
Si tu fouilles dans mes avis, tu verras que je ne suis pas toujours d'accord avec le reste de la team Vin d'jeu et que certains hits ne m'ont pas convaincu.
Je prends soin cependant de choisir mes mots et d'étoffer ma note avec mes arguments, mes impressions et une analyse sur plusieurs parties si c'est possible. Je garde aussi à l'esprit que j'ai pu commettre une erreur d’appréciation et que mes avis ne sont pas forcement les mêmes que tout le monde. Ce qui compte pour moi, c'est que d'autres personnes se retrouvent dans mes goûts, et qu'ils se reconnaissent avec mes tendances. Ainsi, il me suivront en étant en phase avec mes goûts.
J'apprécie beaucoup de monde dans le monde ludique, mais en aucun cas je me sens obligé de rédiger. Ces personnes savent que je vais rédiger un article complet, uniquement si le jeu me plait, ami ou pas.
La team Vin d'jeu
"C'est un mal où vous devez tout calculer."
8) Tu viens de parler de manière humoristique sur Facebook de ton médecin qui te disait de manger plus.
Comment vis-tu ton obésité, les conséquences qu'il peut avoir sur ta santé et la fatigue que cela peut engendrer pour toi
Lors de mon entretien avec Croc, nous évoquions le mal que les enfants peuvent faire par les mots face à quelqu'un ayant ce genre de problème.
As-tu été confronté a des méchancetés de ce type et si oui que dirais-tu à un adolescent de 15ans qui subirait cela?
Quand on est comme moi, on le vit très mal. C'est une lutte au quotidien. C'est un handicap physique vicieux qui boucle. Il faut bouger pour ne pas souffrir, mais vous souffrez quand vous bougez. Personnellement, je fais attention à tout ce que je mange lorsque je suis chez moi. Et j'ai banni beaucoup de choses... Pourtant, j'ai envie de dire "Pourquoi moi ?" et "Pourquoi ça ne change pas ?"
C'est un mal où vous devez tout calculer. C'est idiot à dire, mais je ne peux pas aller partout, m'asseoir partout, partir en avant car vous allez transpirer, et bien d'autres inconvénients qui vous pourrissent la vie physiquement et moralement. Votre entourage n'y pense pas toujours, mais moi, je dois tout prévoir.
Il y a aussi tous les clichés et les regards pesants. Par exemple, je ne mangerais pas dans une rue, pour éviter un "Celui là est gros parce qu'il bouffe !".
Je n'ai pas à me justifier, car on se sent coupable. Et je n'ai pas de conseils à donner à un ados qui subit cela, il va devoir se débrouiller tout seul et trouver ce qui ne va pas. Si je devais donner des conseils, ce serait plutôt aux médecins qui, parfois, critiquent mais, au final, se contentent aussi de solutions clichées qui ne marchent pas toujours. Je ne suis même pas certain qu'ils se sont rendus compte que je prenais jusqu'à 18 médicaments par jour et que, peut être, ils m'ont finalement fait plonger...
Aujourd'hui, je me sens plus condamné dans mon corps à subir, que proche d'une sortie.
La seule astuce que j'ai trouvé pour éviter les pensées d'autrui, c'est de me moquer de moi même en public.
9)Tu sembles très en colère contre le milieu médical/hospitalier. Je suis évidemment du mauvais côté de la barrière. Qu'est ce que tu voudrais dire aux médecins, infirmiers, aides-soignants qui sans le vouloir (parfois volontairement malheureusement) font peut être du mal aux patients déjà dans un état de souffrance ?
Non je ne suis pas en colère... Mais effectivement, j'ai envie de dire que les personnes qui rendent visite aux médecins ou se retrouve hospitalisées, n'ont généralement pas choisi d'en arriver là. Si, certes, on est responsable de son mode de vie, on se retrouve parfois face à la douleur et la maladie malgré tout.
Il peut s'agir parfois de cas bénins, connus mais parfois devant des situations qu'on ne comprend pas. Dans tous les cas, si on est devant le médecin, l'infirmier, le pharmacien, en chirurgie, c'est qu'on a mal et qu'on a besoin d'aide.
Je préciserais simplement que nous sommes censés être des "patients" face au corps médical, et non des "clients". On a parfois besoin de comprendre ce qui nous arrive, de savoir ce qui se passe, être rassuré et ne pas simplement devenir "le rendez-vous de 17h45" qu'on se dépêche de voir car on est en retard et qu'il y a encore du monde. Quand on fait un incident cardiaque devant son médecin et que celui-ci vous répond que vous devriez aller aux urgences, puis vous laisse partir... Je me dis qu'il y un loupé, non ? Et la liste ne s'arrête pas là.
10) J'aimerai revenir si tu es d'accord uniquement, sur un incident qui vient de se produire sur le groupe des ludistes francophones.
Un bloggueur, dont je ne connais pas le travail, a publié une parodie d'un jeu en le détournant sur le thème de la pédophilie.
Un membre du groupe à partagé cet article, vous (les administrateurs) avez décidé de l'exclure, puis de revenir sur votre décision, n'hésite pas à me rectifier si je me trompe sur certains points d'ailleurs. Cela à créer une polémique, mais je ne souhaite pas te parler de votre décision qui a été critiqué (sauf si tu le souhaites évidemment) mais sur ce que tu as pu ressentir.
J'ai un sens de l'humour très noir, mais quand j'ai lu l'article, bien qu'il ait pu me faire sourire à certains moments, cela m'a mis mal à l'aise.
J'ai pensé aux victimes de pédophilie ou aux proches qui pourraient lire cet article.
J'ai longtemps pensé que l'humour n'avait pas à se soucier de l'autre, celui-ci étant basé très souvent sur le malheur de l'autre : Vieille qui glisse sur le verglas, pierre qui tombe sur la tête d'un homme préhistorique (cf : La guerre du feu), etc...
Bien évidemment lorsque nous rigolons de ces malheurs, ce n'est pas par méchanceté mais je crois pour évacuer des tensions, se moquer parfois de soi-même, se protéger psychologiquement... Et puis avec le temps, je me rends compte que parfois la blague, le jeu de mots, peut être une arme méchante, volontairement ou non d'ailleurs suivant les circonstances, les personnes avec qui nous sommes, la façon de l'annoncer etc... J'ai l'impression que votre réaction première n'était pas rationnelle mais émotionnelle , mais qu'elle était tout autant légitime justement par l'émotion qu'elle a pu engendrer chez vous, ou celle que vous avez pu imaginer qu'elle provoquerait envers des victimes ou des familles.
La suite et fin de l'entretien la semaine prochaine.
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Saison 1
Yves Hirschfeld
Benoit Forget
Bruno Faidutti 1ère partie
Bruno Faidutti 2ème partie
Naiade
François Haffner 1ère partie
François Haffner 2ème partie
Pierô Lalune
Timothée Leroy
Mathilde Spriet
Sébastien Pauchon
Tom Vuarchex
Vincent Dutrait 1ère partie
Vincent Dutrait 2ème partie
Christophe Boelinger 1 ère partie
Christophe Boelinger 2ème partie
Régis Bonnessée
Roberto Fraga 1ère partie
Roberto Fraga 2ème partie
Cyril Demaedg
Bruno Cathala 1 ère partie
Cyril Blondel
Bruno Cathala 2ème partie
Yahndrev 1ère partie
Yahndrev 2ème partie
Emilie Thomas
Sebastien Dujardin
Florian Corroyer
Alexandre Droit
Docteur Mops 1ère partie
Docteur Mops 2ème partie
Arnaud Urbon
Croc
Martin Vidberg
Florent Toscano
Guillaume Chifoumi
Nicolas Soubies
Juan Rodriguez 1ère partie
Juan Rodriguez 2ème partie
Bony
Yannick Robert
Docteur Philippe Proux
Franck Dion 1ère partie
Franck Dion 2ème partie
Franck Dion 3ème partie
Yoann Laurent
Carine Hinder et Jerôme Pélissier
Dominique Ehrhard
Christian Martinez
Maxime Savariaud
Véronique Claude
Shadi Torbey
Saison 2
Fabien Bleuze
Serge Laget
Djib 1ère partie
Djib 2me partie
Florian Sirieix
Farid Ben Salem 1 ère partie
Farid Ben Salem 2ème partie
Julien Lamouche
Jean-Louis Roubira 1ère partie
Jean-Louis Roubira 2ème partie
Philippe des Pallières 1ère partie
Philippe des Pallières 2ème partie
Julian Malgat Tome 1