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Jeux Viens à Vous Rémi Amy

J'ai rencontré Rémi Amy à Paris est ludique lorsque j'animai son jeu Carta Impera Victoria pour Ludonaute.
En faisant quelques recherches, j'ai pu voir qu'il était également auteur de pièces de théâtre dont le Recréateur, une pièce sur Dieu et la religion dans tous ses genres (capitalisme....). 

Curieux, et après avoir lu la pièce, je proposai un entretien à Rémi qui accepta. 

 

Le combat fût âpre entre nous mais toujours de manière élégante.

Avec Rémi Amy, nous échangeons sur la création de son jeu CIV, sa relation avec les Ludonautes, Nick Drake, ses origines syriennes mais également sur sa pièce Le Recréateur dont nous n'avons pas la même interprétation...



1) Rémi, bonjour, aurais-tu la gentillesse de te présenter? 

J'ai 34 ans, je suis franco-syrien, je ne bois pas mais je joue beaucoup ! (chacun ses vices)

Et j'aime créer : j'ai publié 2 pièces de théâtre il y a quelques années, et mon premier jeu, CIV (Carta Impera Victoria) aux Ludonautes il y a quelques mois.

 

2)Que représente le jeu pour toi ? Le fait de jouer ? Mais également de faire jouer ?

Le jeu, pour moi, c'est d'abord beaucoup de plaisir.

C'est aussi un vice : le jeu est addictif, il met le cerveau dans un état qui en demande toujours plus. C'est bien connu pour le jeu vidéo, mais c'est vrai aussi pour le jeu de plateau.

Le jeu, enfin, c'est pouvoir faire ce qu'on ne fait pas dans la vie. Dans certains jeux, par exemple, je suis un manipulateur dégueulasse, parce que les règles le permettent (et même l'encouragent si on veut gagner) alors que dans la vie, j'en serais bien incapable. Dans le jeu, je négocie sec, alors que dans la vie, je trouve ça absolument dérisoire.

 

C'est beaucoup de liberté !

 

3)Pourrais-tu nous raconter comment tu as découvert le jeu de société moderne ?

Il y a 10 ans. Jusque-là, j'avais joué à la Bonne Paye (enfant), Stratego, Risk (adolescent) et Magic (découvert à 17 ans, un peu tard !).

A 24 ans, j'ai découvert un paquet de jeux modernes grâce à des amis. Je me suis mis à jouer pas mal, avec une prédilection pour le jeu à 2 joueurs. Comme je m'emmerdais au bureau, il m'est même arrivé de jouer sur jsp.fr : à l'époque, le site internet de Jeux Sur un Plateau proposait plusieurs jeux en ligne, notamment Guerre Froide. Il fallait recharger la page web après chaque coup (on était loin de bga, mais à l'époque, c'était bien !)

 

Aujourd'hui, je joue toujours énormément.

 

4) Et comment en es-tu arrivé à CIV ?

Je joue beaucoup à de gros jeux de civilisations, comme TTA et Civilization (le jeu de plateau de 2010 avec les tuiles carrées, de Kevin Wilson).

Un été, j'ai eu une idée très abstraite : un jeu de civilisation uniquement avec des cartes, court, qui soit basé sur des effets liés à chaque domaine (religion, militaire, etc.)
Quelques semaines après avoir laissé reposer l'idée, je l'ai testée, modifiée, retestée, remodifiée, et ainsi de suite... Le plus difficile a été d'équilibrer les effets et les domaines, pour qu'aucune couleur ne domine.

 

 

A quel moment as-tu pris contact avec des éditeurs et notamment les Ludonautes ?

Quand j'ai senti que le jeu était prêt ! J'ai fait une petite vidéo que j'ai envoyée avec l'aide de jeu. Le matériel était affreux parce que je n'ai aucun sens graphique, mais ça a marché. 

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Rémi Amy teste Carta Impera Victoria avec Monsieur Propre

 

 



Tu avais une idée quelconque du travail qui t'attendait avant la sortie du jeu ?

Quel travail ?
Le travail de test, le travail de promotion ?


Franchement, j'ose à peine parler de travail... Une fois qu'on sait que le jeu va sortir, dans d'excellentes conditions, c'est un bonheur de tout faire pour le servir ! 

 

5) Comment s'est déroulé le travail avec les Ludonautes ? Tu leur as lâché le bébé rapidement ou vous avez eu de grandes discussions ensemble sur la vision que tu avais du jeu que ce soit au niveau de la mécanique, du design ou des idées fortes que tu mets dans le jeu comme l'utopie qui remplace la religion ?

On s'est tout de suite très bien entendus avec Cédric Lefebvre des Ludonautes. Je ne le dis pas pour faire plaisir, ou pour faire bien : ce n'est pas le cas avec l'éditeur d'une de mes pièces de théâtre, par exemple !

Là, avec Cédric, on s'est eus au téléphone le lendemain de l'envoi de ma vidéo et quelque chose est passé. 

Cédric a été très respectueux de la mécanique et de l'esprit de mon jeu, parce que nos critères d'appréciation d'un jeu sont en grande partie les mêmes.

De mon côté, j'ai été très souple concernant l'habillage : le titre, la manière dont le thème est amené, le choix du design en fonction du public visé. J'ai fait confiance aux Ludonautes (ce n'était pas très difficile, Colt Express ayant quand même gagné le Spiel, j'ai senti que j'étais entre de bonnes mains) et je crois que c'est indispensable.

Concernant le côté politique du jeu, la religion des temps anciens remplacée par l'utopie en Age III, je crois que Cédric l'a beaucoup apprécié, parce que là aussi, on est sur la même longueur d'ondes. C'est un détail du point de vue ludique, mais les athées et les utopistes le repèrent et m'en parlent régulièrement, ça fait plaisir !

 

6) Cela fait une excellente transition pour parler de l'une de tes œuvres : Le Récréateur.
Que souhaiterais-tu nous en dire ?

Alors déjà, c'est le Recréateur, pas le Récréateur.

C'est une comédie, mais on est très loin du boulevard ! Dieu constate que l'homme est un échec total et décide de le supprimer... Pour tout recommencer.

La pièce a gagné un prix national en 2012... Puis elle a été traduite en plusieurs langues. Elle est jouée de temps en temps par des troupes amateures ou semi-pro, mais il y a tellement de pièces qui sortent chaque année, que l'effet du prix s'est déjà évanoui.

C'est un peu comme dans le monde du jeu ! 

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                                                                  L'affiche du Recréateur (Marianne Séguin & Cie)

 

 

7) Tu apportes une vision très subjective dans ta pièce : L'athée est représenté comme le plus éclairé des hommes, l'islam tue (il utilise l'assassin), le Dalai Lama est le moins pire des religieux, le communisme semble trouvé plus de sympathie auprès de Dieu, Dieu n'existe que parce que l'homme est faible...
Quel est ton rapport avec la religion pour que tu en parles ainsi dans cette pièce ou dans CIV ?

Pardon ? Je ne reconnais pas du tout ma pièce dans ce résumé.

Je mets justement toutes les religions sur un pied d'égalité, pendant toute la pièce. Je me demande si tu l'as vraiment lue...

Le communiste de la pièce n'est pas spécialement sympathique non plus, il participe aux intimidations et au projet de meurtre. Enfin bref...

Mon rapport à la religion est simple : je suis un athée convaincu. Ma famille est chrétienne orthodoxe, pratiquante (d'une manière générale, les chrétiens d'Orient sont beaucoup plus pratiquants que les chrétiens européens) mais à l'adolescence, j'ai compris tout seul comme un grand que Dieu n'existait pas.

 

 

Je l'ai effectivement bien lu et c'est comme cela en tant que lecteur que je l'ai ressenti et interprété.

Cela semble t'ennuyer qu'on puisse se faire une interprétation autre que celle que tu as voulu donner et je trouve cela légitime, mais n'est ce pas le risque avec un sujet actuellement si sensible ?
Quels ont été les retours après coup de la pièce ? Certains ont-ils été violents ?

 

C'est la première fois que quelqu'un résume cette pièce en disant "l'islam tue". Elle a été vue par des centaines de spectateurs, lue par des professionnels, des éditeurs, des comédiens, des anonymes, et personne ne m'a jamais fait une réflexion aussi simpliste. Mais admettons que ce soit ton interprétation : je trouve quand même que le procédé consistant à jeter cette phrase lapidaire dans les 2 lignes censées résumées la pièce est très désagréable, et je tiens à le dire. Tes propos t'appartiennent.

Maintenant que j'y pense, l'adjointe à la culture du maire de Versailles a fait une réflexion de ce style. A l'époque, le Recréateur devait être joué au Théâtre Montansier, un théâtre bourgeois de 630 places accolé au Château, dans le cadre du Grand Prix du Théâtre.

Le Recréateur est une comédie satirique, et la critique des autorités religieuses qu'elle porte faisait craindre au metteur en scène et au directeur du Montansier une tentative de censure de la part de la mairie de Versailles. Il faut savoir que Versailles est le berceau des catholiques traditionalistes, de mouvances obscurantistes comme Civitas. On soupçonnait donc que la mairie, très clientéliste, nous mettrait des bâtons dans les roues. Ils ont prétexté que le personnage de l'assassin était mandaté par le personnage du Grand Mufti pour venir nous rencontrer, craignant officiellement "que nous provoquions la sensibilité musulmane" - à Versailles ! Mais lorsque l'adjointe au maire est venue nous voir, elle n'a plus dit un mot sur l'islam.

Par contre, elle a demandé que nous supprimions les références à la pédophilie catholique et que nous renommions le personnage de Mariam, jugé trop subversif pour porter le nom oriental de la Vierge Marie. Le metteur en scène a eu le courage de refuser et nous avons joué la pièce telle quelle.

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(Philippe Fretault)

 

En dehors de cette réaction très calculée, le Recréateur a toujours eu un bon accueil. C'est une pièce provocatrice, qui dénonce la lâcheté de toutes les autorités religieuses, mais justement, beaucoup de spectateurs ont dit : "C'est exactement ça qu'il nous faut en ce moment!".

Si la pièce avait eu plus de succès, nous aurions sans doute eu plus d'opposition, comme ces imbéciles qui ont balancé des œufs sur le Théâtre du Rond-Point quand Castellucci y a été joué en 2011. Malheureusement, c'est resté beaucoup plus confidentiel.

 

Quand je dis l'islam tue, c'est bien parce que c'est bien le personnage du grand mufti qui envoie un assassin en accord avec les présidents d'ailleurs mais pas des autres religieux.
L'as-tu réellement choisi sans te dire que cela apporterait un questionnement de certains spectateurs ? Quelle était alors ton idée?
Ta pièce ne présente pas de représentant juif, est-ce également voulu ?

Je préfère que chacun se fasse son idée sur la pièce (tu en as déjà raconté la moitié !)

8) Alors arrêtons de parler du Recréateur.

Tu me disais être d'origine franco syrienne. Un pays qui fait malheureusement les feux de l'actualité.


8 A) Que souhaiterais-tu nous dire de ton pays d'origine?


8 B) Est-ce que ces origines t'ont façonné dans ta manière d'être et de voir le monde ? Si oui en quoi ?

La Syrie me manque, je n'ai pas pu y aller depuis 9 ans. C'est une chance d'avoir deux cultures très différentes... Malheureusement, en ce moment, je suis privé de la moitié de moi. La petite moitié, parce que j'ai grandi en France, mais tout de même.

 

Elle t'apporte quoi de différent ta petite moitié par rapport à la grande ?

C'est une autre culture, de l'importance accordée à d'autres choses. J'imagine que ça joue dans ma capacité à prendre du recul, à avoir de l'esprit critique ?

C'est difficile de faire la part des choses. Ce serait absurde, par exemple, de dire : je suis accueillant parce que je suis syrien et cartésien parce que je suis français. Mais j'ai sans doute une certaine capacité à prendre de la distance parce que je connais deux mondes très différents.

9) Je vais te citer des personnes du monde ludique et je voudrais que tu les définisses en un mot chacun, oui un seul! 
Cédric Lefebvre, Ian Parovel, Gaetan Beaujannot, Marc Nunes, Bruno Faidutti
Marie Cardouat, Sophie Gravel, Anne Cécile Lefebvre, Matthieu d'Epenoux, Rémi Amy.

En un mot ? C'est impossible, c'est trop réducteur. J'en suis incapable. En plus, je ne connais personnellement que 4 personnes de cette liste... En me comptant !

Cela peut être sur l’image que tu as d’eux, tout simplement.

Non mais vraiment, je ne peux pas répondre autre chose. 

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Philippe Fretault

 

10) Aurais-tu une anecdote marquante drôle ou émouvante qui te soit arrivé lors d'un festival par exemple ?

Juste pour emmerder Cédric Lefebvre (l'éditeur de CIV), oui !

 

A Cannes 2018, lors de la sortie du jeu, on a organisé un tournoi de CIV à 32 joueurs. On s'est faits un petit plaisir avec Cédric : les deux finalistes devaient s'affronter sur une table finale par équipes, à 2 contre 2, l'un faisant équipe avec Cédric, l'autre avec moi. En fait, on avait pas mal joué en 1 contre 1 avec Cédric, et j'avais quelques victoires d'avance, alors c'était l'occasion de se départager... En réservant tous les lots à celui de nos partenaires qui gagnerait la finale, évidemment.

C'était sympa, cette table : les deux festivaliers avaient très envie de gagner (si près du but, après avoir éliminé 30 joueurs...) Quant à Cédric et moi, c'était juste une histoire d'ego entre l'auteur et l'éditeur, un combat de coqs entre nous. Quelle tension il y avait autour de cette table, du coup ! Chaque carte posée était choisie avec des précautions infinies par chacun de nous 4.

Et par gentillesse vis-à-vis de Cédric, je ne me permettrai pas de rappeler ici qu'il a été battu à plate couture. Mais on a surtout passé un excellent moment !

11) Pourrais-tu nous parler d'un auteur ou d'une œuvre importante à tes yeux, que ce soit en littérature, théâtre, cinéma, jeu etc... que tu souhaiterais faire découvrir ou redécouvrir à mes lecteurs ?

Nick Drake !

 

Nick Drake est un musicien folk/blues génial, parti à 26 ans. Il a sorti 3 albums de son vivant, et 2 après son mort. Pour te dire à quel point il était génial, certains morceaux de ses albums posthumes, tirés d'enregistrement amateurs restaurés, me donnent la chair de poule, malgré tous les défauts de la prise de son. C'est sans doute la "rencontre artistique" qui m'a le plus marqué.

Je sais bien que ce conseil ne sert à rien ou presque : la musique est quelque chose d'intime, qui échappe aux critères rationnels de qualité. Ce qui m'émeut ne fera pas vibrer d'autres personnes, aussi vrai qu'à chaque fois qu'on me dit "écoute ça", même si la personne a les yeux qui brillent et le coeur qui palpite, même si c'est un ami très cher, l'émotion ne se transmet pas.

Mais puisqu'on me donne l'opportunité de l'évoquer, Nick Drake.

Afin de te redonner un peu confiance, j'ai été à plusieurs reprises touché par les recommandations de mes invités.

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Philippe Fretault

12) Tu me disais en OFF, être animateur en formation.

Afin de mieux percevoir qui tu es, peux-tu nous dire dans quel domaine ?

Je suis formateur en entreprise, en communication orale et écrite : mieux écrire un rapport, mieux parler en public, dire les choses vite et bien.

13) Alors vite et bien, que penses-tu de la position diplomatique de la France en Syrie ?

Je ne sais pas ce qu'elle est depuis l'élection de Macron.

14) Le jour où tu devras quitter le monde du jeu, d’une manière ou d’une autre, que souhaiterais-tu que l’on retienne de toi ?

J'aimerais monter dans un train et voir des gens jouer à l'un de mes jeux, un jour où je ne m'y attendrais pas. L'auteur n'est rien ! Si sa création lui survit, là, c'est formidable.

15) Rémi, es-tu heureux ?

Oui !

 

Mais la vie est courte, le corps nous joue des tours, il faut se méfier ! Je mesure bien la chance que j'ai d'être heureux aujourd'hui.

Merci Rémi d'avoir pris le temps de répondre à cet entretien

        

 

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Saison 3

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Jérémie Fleury Tome 1
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