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d'événements ludiques
Jeux Viens à Vous Fabien Bleuze
C'est la rentrée!
Après des vacances bien méritées, Jeux Viens à Vous revient pour vous présenter de nouvelles personnalités du monde ludique.
Les entretiens ne paraitront plus forcément chaque semaine, afin de me laisser du temps pour d'autres projets, en préparation.
J'ai débuté les entretiens de Jeux Viens à Vous avec Yves Hirschfeld, cette saison 2 débutera donc avec son compère de toujours Fabien Bleuze qui vient se confier sur le divan De Jeux Viens à Vous.
Fabien est quelqu'un d'une grande gentillesse pouvant en 1/4 de seconde passer d'un propos sérieux à une blague savoureuse avec l'humour qu'on lui connait.
Avec Fabien, nous parlons bien évidemment d'Yves Hirschfeld qui à concocté 2 surprises spécialement pour son ami à l'occasion de cet entretien, du Monopoly, du Cluedo et de Destin le jeu pour changer de vie! De son parcours, de ses grands copains Tom Vuarchex et Nicolas Bourgoin, de Thierry Saeys, de ses chemises, de sa vision du jeu, des Blues Brothers et de Matthieu d'Epenoux avec un canular d'anthologie....
1) Fabien, bonjour, aurais-tu la gentillesse de te présenter ?
Bonjour Docteur !
Je m’appelle Fabien Bleuze, je suis né dans la deuxième moitié du XXè siècle, un jeudi 1er mai plus exactement. Date qui fait généralement réagir mon auditoire d’un « Ah c’est pour ça que t’en branles jamais une ! ». Personnellement j’aurais préféré naître un mois avant, pas que le 1er avril me colle plus à la peau, mais que les jours fériés les maternités sont plutôt pauvres en personnels et que mon premier rapport à la vie a été le choc de mon crâne mou sur le sol froid en lino gris de la salle d’accouchement #CeciExpliqueCela
Je suis Carolomacérien de souche. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas contagieux, c’est juste le gentilé des habitants de Charleville-Mézières, ville des Ardennes, le plus beau département du monde. Patrie d’Arthur Rimbaud, du Sanglier éponyme, de la salade au lard et de la défaite de Sedan #ContreNantes4à0àLaDeuxièmeMitemps. Belle région que j’ai malheureusement due quitter à l’âge de 24 ans, attiré par les lumières de la Capitale où je vis actuellement.
J’ai 1 femme et 2 enfants. Ou l’inverse #FautQuandmêmeQueJeVérifieUnJour, un chat kromeugnon, un Scénic™ gris et un abonnement à Télérama™… A moins que ce ne soit à Tricot Magazine™ #JeLesConfondsToujoursCesDeuxLà
Je fais accessoirement dans la vidéo pour gagner ma vie et plus sérieusement, un week-end sur deux, je suis auteur de jeux de société avec mon vieux complice Yves Hirschfeld™, des jeux trop rigolos comme « Taggle » ou « Comment j’ai adopté un Dragon » #EnVentePartout qui amusent petits et grands, mais surtout les grands #MaisLesPetitsAussiEnFait
Un dossier classé pendant de nombreuses années par le FBI
2) Ça représente quoi le jeu pour toi ?
A part un vague souvenir de chasse au sanglier à mains nues à l’âge de 2 ans (traditions ardennaises obligent) pas grand-chose en fait... Je dirais qu’au départ, me concernant, ça représenterait plus un passe-temps… Et puis je me souviens de tous ces bons moments passés en famille, alors je me dis que le jeu est un magnifique outil d’échanges et une machine à fabriquer des souvenirs.
Je me souviens par exemple qu’on jouait au Monopoly et aux jeux de société de l’époque (on était fin des années 70). Avec mes frangins on s’éclatait en faisant en boucle des parties de Cluedo. D’ailleurs j’ai toujours la boîte avec moi. Une cuvée de 1974 aux éditions Miro #UnCollector avec de vrais Olive et Pervenche bio de dans le temps. Pas des pions insipides comme maintenant…
Je me souviens que vers l’âge de 11/12 ans, mes parents m’avaient même offert une boîte de La Bonne Paye. C’était plus sympa que le cadeau bouquin traditionnel. Alors pour les encourager à continuer avec ce genre de surprise, j’y jouais tous les jours, même seul #ToiAussiTaspasDamis J’ai de bons souvenirs aussi des parties familiales de Destins (le jeu de la vie) et surtout de la pub télé de 1985* de MB « Et moi je me marie » qui laisse encore des séquelles dans mon pauvre cerveau fragile d’adolescent…
Destins
Fin des années 80, mode oblige, j’ai donné dans le jeu de rôle avec l’Appel de Cthulhu, puis j’ai très vite été happé par les jeux électroniques (Game&Watch Nintendo, Vectrex, Amiga 500…). Puis plus rien. Il faudra attendre la naissance de mon premier enfant pour remettre le pied dans une boutique de jeux.
Mais c’est surtout deux épisodes plutôt amusants qui vont m’embarquer dans le monde ludique. Si vous voulez je vous raconte ? #WutainÇaCestDuTeaser
3) Raconte ! Raconte !
C’est bien parce que vous insistez… Bon il faut remettre les choses dans leur contexte. Nous sommes en 1996, je suis alors journaliste pigiste pour la télévision française et j’essuie les plâtres d’une nouveauté télévisuelle : l’ « Infotainment », un genre de programme fournissant à la fois de l’information et du divertissement… Pour une émission diffusée sur France3, je suis à la recherche d’inventeurs fous ou créatifs en tout genre et à ce titre je décide d’aller traîner mes guêtres du côté de la Porte de Versailles dans les allées du concours Lépine.
A peine passé le hall de la Foire de Paris, je tombe sur des gens hilares qui tentent d’attraper un mini totem sur une table… Face à moi, Thomas Vuarchex et Pierric Yakovenko #EnPlusJeunes en train de vendre leur Jungle Speed « au cul du camion ». Asmodée n’est pas encore passé par-là… - Quand j’y repense, à ce moment précis, j’ai un peu l’impression d’être dans la peau de Forrest Gump :D - Persuadé d’avoir trouvé ici un super sujet, j’achète leur jeu, que je garde toujours précieusement #EncoreUnCollector et propose le sujet en conférence de rédaction. Bingo ! Le sujet est retenu. Sans vraiment m’en rendre compte à l’époque, je suis à l’initiative du premier « reportage télé » sur un jeu de société autre que le Monopoly… Et un jeu d’ambiance en plus… Ma mère peut être fière de moi…
Cet épisode bien au chaud dans un coin de ma tête, je continue mon petit bonhomme de chemin professionnel et me retrouve en 2005 auteur pour Ellipse (la boîte de prod de Philippe Gildas) sur différents projets de Canal +. C’est là que je rencontre pour la première fois celui qui va devenir mon autre moitié créative : Yves Hirschfeld™.
Yves c’est un incroyable touche-à-tout, un gars qui a une idée toutes les 2 secondes. Il a des cartons remplis de proto et dessins sur tout et n’importe quoi. Il est notamment l’inventeur du « suédé » bien avant l’heure avec sa série Cinematoc... Bref très rapidement on devient amis et passons notre temps à écrire des trucs rigolos en vue d’éventuelles productions télévisuelles ou cinématographiques…
Puis le temps passe… Un jour, Yves me raconte qu’en plus des livres, des pièces et des séries, il est également auteur de jeu de société et à ce titre il tente de relancer son jeu Comedia. Il a d’ailleurs pris rendez-vous avec une pointure de chez Asmodée, un certain Croc. Je l’accompagne…
Chose incroyable, Croc est impressionné de parler en direct avec l’auteur d’Ambition, un jeu co-créé par Yves en 1987 et sélectionné au Spiel des Jahres l’année suivante. Il faut dire qu’à l’époque, le monde ludique est encore confidentiel et la majorité des auteurs sont allemands. A ce moment-là on comprend que son statut VIP va nous ouvrir les portes des maisons d’éditions de jeu. On décide de collaborer. Il ne nous manque plus qu’à trouver l’idée du siècle. Chez Yves, dans un tiroir, on retrouve le proto Spikizi, un jeu illustré permettant de raconter des histoires. Ainsi naîtra Speech et le début de notre aventure ludique.
4) Yves a été mon premier invité pour mes entretiens, il s'est confié de manière sincère et touchante en ne sachant pas où je souhaitais aller exactement.
Un an après c'est toi.
Quand on cite l'un, on pense forcément à l'autre, et inversement, que ce soit pour vos jeux ou vos « bêtises » sur le web
Que voudrais-tu nous dire sur Yves ?
Je le hais !
5) Vous esquivez la question Monsieur Bleuze! ;-)
Parlons alors de votre façon de travailler.
Certains considèrent que les auteurs de jeu d'ambiance créent rapidement des jeux, n'ont pas besoin d'effectuer des réglages, que ce sont des jeux « vite fait bien fait ».
Le principal moteur de vos jeux c'est l'imagination, pour atteindre le rire comme avec Taggle ou J'aime beaucoup ce que vous dites par exemple.
Ce sont 2 points extrêmement compliqués au contraire selon moi.
Mettre en marche l'imaginaire d'un joueur et encore plus d'un joueur semble parfois très ardu avec certaines personnes moyennement réceptives, ou ayant en tout cas des barrières de protection.
Le rire, est quelque chose de très compliqué à créer également, chacun ayant un humour différent.
Les auteurs de films le disent d'ailleurs, la comédie est l'exercice le plus difficile.
5 A) Comment arrivez-vous avec Yves à mettre en marche cette impulsion de l'imagination chez le joueur, et comment affinez-vous le mécanisme du jeu, pour créer des jeux très drôles ?
Ce sont les tests sur les festivals ? Entre amis ? Entre vous ?
Certes, sans mécanique de jeu, il n’y a pas de jeu, mais penser qu’un jeu d’ambiance doit se concentrer uniquement sur son côté fun est une erreur. D’une manière évidente il faut tenter de s’éloigner des éléments répétitifs qui vont lasser le joueur et trouver le petit truc en plus qui va permettre de durer dans le temps.
Dans le cas de Taggle par exemple, nous avions une mécanique plutôt simple : je te pose une question et tu me réponds du tac-au-tac. Ce qui a sublimé le jeu, c’est en premier lieu son nom, rien de plus drôle que de « basher » son adversaire en lui criant « Ta gueule ! », c’est également le fait de s’approprier les répliques et de se persuader qu’on est le roi de la répartie, mais c’est surtout, pour nous auteur, d’avoir compris et accepté de « dénaturer » l’ensemble en faussant quelques répliques.
Je m’explique : au départ, l’association Réflexion/Réplique de notre premier prototype fonctionnait systématiquement. Une réflexion, bim une réplique = rires. C’était réglé comme du papier à musique. Du coup on ne voyait plus trop l’intérêt de se « taggleliser ». Il a fallu prendre sur nous et casser cette mécanique en rajoutant des répliques non adaptées. Du coup le bide devenait jubilatoire et donnait tout son équilibre au jeu.
Ça c’était pour la forme. Concernant le fond, nous avons choisi de rester très universels en nous inspirant des discussions du café du commerce et celles des soirées entre amis. Pile-poil entre le minimum intello et le niais mais pas trop. Nous avons évité les écueils factuels, en nous concentrant sur les références intergénérationnelles, tout en évitant les choses à la mode, c’est-à-dire les choses qui nous font rires sur le moment mais qui vont disparaître avec le temps, du genre le Minitel, les différents partis politiques ou Francis Lalanne™.
Tout le monde doit s’y retrouver et s’y reconnaître. Notre passé d’auteurs et nos gimmicks d’écriture ont fait le reste. C’est seulement une fois le jeu terminé qu’on a décidé de le tester.
D’une manière générale, nos tests se font principalement entre nous puis dans notre cercle proche. Dans un premier temps on garde ce qui nous fait marrer, puis on vire plus ou moins ce qui irrite nos épouses respectives. François, notre éditeur (ndlr : François Lang, patron des Editions le Droit de Perdre) est plutôt draconien dans ses relectures et c’est tant mieux. Il ne s’attribue pas pour autant le final-cut, mais ses remarques sont en général très justes et nous permettent de s’interroger sur certains détails de mécanique et d‘affiner l’ensemble. C’est exactement ce qu’on attend d’un éditeur et c’est pour ça qu’on l’aime tant #FrançoisFautQuonReparleDuPourcentageDeNosDroitsDauteur
Petite surprise d'Yves pour Fabien, spécialement pour Jeux Viens à Vous
"Il aura fallu attendre Matthieu D’Epenoux, entre autres, pour démocratiser le concept"
5 B) Est ce que tu as déjà ressenti ce côté hautain parfois pour les jeux d'ambiance ?
Pas de dédain ! Peut-être du désintérêt pour certains ; mais on ne peut pas plaire à tout le monde Certes avec mon copain Tom Vuarchex™, à travers la LIdJA™ (ndlr : Ligue Intégriste des Jeux d’Ambiance) on se moque « potachement » des joueurs passionnés des jeux de plateau sous prétexte qu’ils ne comprennent pas un jeu si sa règle n’atteint pas la hauteur de la collection de l’encyclopédie Universalis™ #VersionCuir plus les deux tomes symposium ET thesaurus…
Bah dis donc Doudou tu viens plus aux soirées?
Mais heureusement en quelques années les choses ont beaucoup évolué, et aujourd’hui, à part une poignée d’irréductibles, de plus en plus de Kubenboa™ s’encanaillent à coup de jeux d’ambiance. Cela dit, il faut remettre les choses dans leur contexte. C’est ce que j’expliquais plus haut.
Pendant longtemps le marché du JDS a profité de la rigueur et de la joie de vivre des auteurs allemands. Face à eux, l’un des rares jeux à brandir les vraies couleurs de l’ambiance, c’était Jungle Speed.
Il aura fallu attendre Matthieu D’Epenoux, entre autres, pour démocratiser le concept, puis d’autres éditeurs pour étoffer le catalogue et proposer des jeux comme Times Up (pas le meilleur jeu d’ambiance mais il permet de mettre le pied dans la porte) et plus tard des pépites comme MimToo, Concept ou Imagine.
Le côté hautain, voire psychorigide, c’est ce que l’on craignait en sortant Taggle à tel point qu’on avait commencé à réfléchir à une boîte où l’on ferait apparaître TAG sur une face et GLE sur une autre. Aux boutiques de choisir de recomposer ou non le nom dans leurs rayons…
Nous étions en 2010, le marché du jeu était encore très sérieux et plutôt frileux à l’époque. Les distributeurs et les boutiques allaient-ils nous suivre ?
Et puis avec Yves et François on a décidé d’assumer notre création et on a bien fait, le jeu cartonne aujourd’hui. En tout et pour tout, sur les centaines démonstrations réalisées sur les différents festivals, seulement 2 personnes ont quitté la table après notre explication, embarrassées de devoir prononcer le mot maudit en public. Encore aujourd’hui, une majorité de joueurs ne comprennent le jeu de mot qu’en cours de partie. Ce sont généralement les mêmes qui rient le plus bruyamment sur notre stand.
6) Tu as réussi à citer à notre fil rouge, Matthieu d'Epenoux à la 5 ème question, bravo !
Je vais donc pouvoir te poser la question d'Epenoux.
Imagine, nous passons une soirée ensemble, mais nous ne nous connaissons que peu, préfères-tu faire un canular téléphonique à Matthieu d'Epenoux un verre de Saint-Véran à la main, ou choisir 3 jeux dans le but d'apprendre à se connaître, et si oui lesquels ?
Allez ! Je suis joueur. Je choisis le canular téléphonique et j’appelle de suite Matthieu d’Epenoux…
https://vocaroo.com/i/s1veBp8cuyGF
7) Es-tu l’un des rares auteurs à vivre de tes créations ou comme la majorité d’entre eux, as-tu un une activité à côté ?
Etant donné les quelques centimes que l’on touche généralement en droit d’auteur, je conseille à tout nouvel arrivant sur le marché du JDS de prévoir un plan B pour payer ses frais fixes annuels :D
Evidemment j’ai un métier sérieux, mais je l’avais déjà avant de mettre un pied dans le monde ludique. Je suis toujours dans l’univers de l’audiovisuel mais loin de l’Infotainment. Dorénavant je donne dans le film institutionnel et autres interviews plus conventionnels. C’est pas beau de vieillir…
Le premier travail de Fabien en 1975, testeur de Selfie pour France Télécom
"Il y en a qui choisissent d’être sérieux et rébarbatifs toute leur vie, moi j’ai choisi au contraire de me marrer tout le temps"
7 B) Je vois une réelle dichotomie entre le sérieux de ton métier et la déconne que tu affiches dans tes jeux ou même dans tes vidéos avec Yves.
Tu n'es pas le seul à faire cet écart entre 2 activités très différentes. C'est ta manière de relâcher la pression ?
Non pas de tout. C’est n’est pas un exutoire, c’est ma façon d’être depuis que je suis tout petit. Pourquoi aurait-on un côté Dr Jekyll bien propret la semaine et une face Mr Hyde bien déjantée le week-end suivant ? Il y en a qui choisissent d’être sérieux et rébarbatifs toute leur vie, moi j’ai choisi au contraire de me marrer tout le temps. Je pense que l’on peut non seulement rire de tout, mais également le faire même dans les moments « non autorisés » tant que l’on ne blesse pas les gens avec qui l’on échange.
Attention quand je parle de rire, je ne parle pas de vanner mais juste de placer un bon mot, une blague, un jeu de mot laid, une anecdote… En fait, voyez-vous Docteur, mon vrai problème c’est que j’ai un cerveau réactif, c’est-à-dire que, dès qu’on me parle, je ne peux pas m’empêcher de chercher une vanne qui ferait mouche. C’est très fatigant pour mon entourage, mais je vous rassure, pour moi aussi, surtout lorsqu’il m’arrive de ne plus écouter mon interlocuteur parce que je suis resté bloqué sur un truc rigolo dans ma tête… Genre l’idée du siècle ou mieux une mauvaise vanne que je posterai le jour même sur Facebook…
Pour l’anecdote, a long time ago, la nuit, je gardais près de moi un petit carnet au cas où j’aurais une idée fabuleuse entre deux ronflements. Il m’arrivait souvent de me réveiller en riant et griffonner à tâtons dans la pénombre la bonne blague que j’allais pouvoir utiliser dans telle ou telle émission… Un matin je me réveille et lis sur mon carnet « Ornithorynque en Vespa : qu’en pensent les scouts ? »…
Aujourd’hui encore je ne sais toujours pas ce qui m’avait fait rire autant cette nuit-là... Belle frustration ! Alors depuis j’ai cessé de noter mes idées. Je pense que si une idée est bonne elle persistera ou reviendra le moment voulu. Ce qui explique mes posts moisis sur les réseaux sociaux #Scoop
7 C) comment gères-tu ta petite notoriété du monde ludique par rapport à ton activité professionnelle ?Roberto Fraga m'expliquait qu'il avait pu être en difficulté à certains moments.
La réponse est dans la question : « petite notoriété ». Donc je le vis plutôt bien Avec Yves, nous avons la chance d’avoir une reconnaissance des joueurs qui aiment nos bêtises. C’est-à-dire que tu as produit quelque chose de plaisant et en échange les gens viennent te féliciter et te dire qu’ils t’aiment bien. Que souhaiter de plus ?
Après, le côté people ce sont les joueurs qui le créent par défaut. Dans l‘actuel microcosme ludique les « vieux » auteurs de jeux ne sont pas nombreux et leurs sollicitations à travers des médias dédiés comme TricTrac, Ludovox ou Plato font que le public peut idéaliser les personnages parce qu’ils sont sympa, emblématiques ou référents. Mais c’est la même chose dans n’importe quel univers créatif. Personnellement nous avons quelques fans qui sont d’ailleurs tous devenus des ami(e)s. On est tous content de se retrouver. On rigole, on trinque et parfois on accepte de leur vendre à prix d’ami un de nos vêtements portés lors de tel ou tel événement mythique genre Parthenay ou Paris est Ludique #Mytho :D
Heureusement, pour ceux qui se prendraient au jeu de la notoriété à outrance, il y a des garde-fous. Je prends l’exemple du FIJ de Cannes où l’on passe 3 jours de folie sollicités par un grand nombre de joueurs. Passé le dimanche soir on redevient un type complètement lambda. On le comprend vite lorsqu’à l’aéroport de Nice, dans la salle d’embarquement, nos blagues pourries ne font plus rire personne. Et ça, ça remet les pendules à l’heure :D
8 A) Ta chemise du prochain Paris est ludique est déjà réservée ? Sinon quel est le prix ?
Haha ! C’est amusant ! J’ai envie de dire synchronicité ! Je viens justement de la commander aujourd’hui. Une superbe chemise « jeux d’arcade » à la fois sobre et colorée juste comme il faut pour la modique somme de 49€ grâce aux 10 000 bons « fidélité » de j’ai pu accumuler depuis que je suis client dans cette boutique. J’aurais mieux fait d’en être actionnaire. Au moins ça m’aurait rapporté.
La fameuse chemise de Paris est Ludique
8 B) Plus sérieusement, quand tu reviens à la maison, comment vis tu le retour au silence, à une certaine « solitude » ? Passes-tu ta semaine à raconter ton festival ?
Comment ton épouse et tes enfants vivent-ils tes nombreux déplacements ?
Je vous rappelle que, si j’en crois mon compte Facebook, je vis officiellement en couple avec Yves Hirschfeld depuis le 21 mai 2014. Du coup, une fois rentrés, on évite de parler boulot. On s’assied tous les deux tranquillement dans notre canapé et regardons béats dans la même direction… Généralement celle de la télévision
"Au lieu de ça, il écume les festivals, teste les jeux des copains, interagis dans le monde ludique et tout sans contreparties."
9) J'imagine qu'il t'arrive parfois de tromper Yves...
Accepterais de nous parler de deux personnes du monde ludique, l’une pour ses compétences professionnelles, et l’autre pour son côté humain, l’un n’enlevant rien à l’autre ?
Oh wutain ! C’est un truc à se griller avec tous les autres. Je vais plutôt vous faire la liste de ceux que je n’aime pas… Ah bah non, à part Yves Hirschfeld je n’en vois pas d’autres et pas de bol je n’ai plus le droit de parler de lui…
Bon ok. Je me concentre. De qui pourrais-je dire du bien ?... Déjà pour parler de quelqu’un il faut bien le connaître. Pas évident quand, en fait, on ne fait que croiser les copains en fonction des festivals. Allez, pour leur côté humain, mon copain Thomas Vuarchex ex-aequo avec mon copain Nicolas Bourgoin. Tom c’est un type qui pourrait avoir un melon gros comme ça et rester chez-lui à profiter de ses royalties. Au lieu de ça, il écume les festivals, teste les jeux des copains, interagis dans le monde ludique et tout sans contreparties.
Là, il y a du niveau. Et puis lorsqu’il lance la LIDJA en 2010 (avec Bony et 20100 me semble-t-il) l’idée c’est de rendre le monde du jeu moins cubique et plus déconneur. Il apporte ici un véritable outil qui va permettre de fédérer tous les joueurs grâce à l’humour, certes potache, mais wutain , l’humour, dans le milieu de l’époque, c’est le nerd de la guerre #huhuTropMortDeLol
Quelques années plus tard, mon implication citoyenne dans ce mouvement bolchevick, va me permettre de retisser des liens avec mon camarade Thomas. On fera ensemble quelques animations pour les Cocktails d’Or je pense plutôt réussies, où il sera de bon conseil (personnellement, tout comme Yves, je n’y connais rien en jeu de société) notamment afin d’éviter d’éventuels conflits avec tel ou tel groupe de joueurs trop connectés. Thomas il veut bien vanner mais ne pas fâcher. Et ça c’est un signe de sagesse qui mérite le respect #HashtagCoeur #Bisounours
Concernant Nicolas, nous avons eu la chance de travailler avec lui concernant une adaptation de notre jeu Speech dans le monde de l’entreprise. Nicolas c’est un gros ours, mieux un panda avec qui on aimerait faire un câlin. C’est quelqu'un à la fois de très professionnel et de très sensible. Au-delà de ça, il fait partie des gens que j’aime pour leur simplicité et leur humilité. Il ne vivrait pas avec Amandine je le pécho trop facile. Cela dit j’aime aussi tous mes copains lyonnais, Alexandre, Florent, Didier, Stéphane, Florent #ToussaToussa #Opla
Pour leurs compétences professionnelles, évidemment (j’ai la reconnaissance du ventre), mon ami Matthieu D’Epenoux (j’y suis obligé par la rédaction de Jeux viens à vous) ex-aequo avec mon ami Thierry Saeys de la boutique Sajou. Matthieu je l’ai mis par défaut dans compétences professionnelles parce que le côté humain, lui il ne connait pas #EtBim #BisousCopain :D
Matthieu a été mon premier éditeur et nous avons toujours un jeu chez-lui. J’ai pu voir depuis 2009 comment il a fait évoluer Cocktailgames. Le courage qu’il a eu de se séparer de certains jeux pour éviter la cannibalisation. Ses choix artistiques pour rester logique dans sa collection. Ses infidélités à la petite boîte métal qui lui permettent tout en restant cohérent d’agrandir sa gamme. Matthieu c’est un businessman du jeu, pas celui qui se fout complètement du produit et pourrait vous vendre des slips ou des brosses à dents. Non ! Un vrai connaisseur du monde ludique
Thierry, c’est quelqu’un de sincère, humble et honnête. Caractère plutôt rare dans le monde de l’entreprise. Mais c’est vrai que le monde du JDS n’a pas encore été vraiment touché par le côté noir de la Force™. On y trouve beaucoup de gens bienveillants que ce soit chez les professionnels ou les joueurs #PourvuQueÇaDure
Deux raisons pour lesquelles j’aime Thierry ?
1. Sa compagne est fort jolie
2. Il est habité par le monde ludique et cherche par tous les moyens à transmettre sa passion du JDS aux non joueurs parfois même en remettant en cause ses convictions de joueur 3ème dan (Thierry est entre autres prof d’échecs). Un jour, il m’a raconté qu’il n’était pas fan de Taggle à sa sortie, mais c’est en voyant les réactions du public qu’il a basculé dans l’univers du jeu d’ambiance. Et perso je suis épaté par son amour du jeu.
Pour l’anecdote, une nuit, à Bruxelles, nous testions ensemble le proto d’un jeu un peu compliqué de mon camarade et éditeur François. Je n’avais pas encore bien saisi la moitié de la mécanique que Thierry était déjà à fond dans la démo et portait les autres joueurs. Cette capacité à assimiler aussi rapidement des règles et des univers différents c’est plutôt bluffant. Si vous ne me croyez pas, venez le vérifier lors de son festival ludique le Jette’s Gaming Tour qui a lieu tous les ans en octobre #SastifaitOuRemboursé #CestBienParceQueCestGratuit
Cluedo, Jungle Speed et la chatte à Fabien
10) Afin que tu finisses de détruire tes relations, je vais te citer 10 personnes du monde ludique, je voudrais que tu les définisses en un mot chacun, oui un seul !
François Lang, Yves Hirschfeld, Tom Vuarchex, Matthieu d'Epenoux, Bruno Faidutti
Gaëtan Beaujannot, Croc, Yoann Laurent, Lia Sabine, Bony
Heu… On est d’accord : Un hashtag ça compte comme un mot ?
François Lang : #LeMeilleurEditeurDuMonde
Yves Hirschfeld : #ComplémentairesOhWutainJaiRéussiADéfinirYvesEnUnSeulMotAhNonEnFait
Tom Vuarchex : #LePatrickHernandezDuMondeLudique #BornToBeAlAïïïeArrêteThomasOnAvaitDitPasLesCheveux
Matthieu d'Epenoux : #MatthieuQui?
Bruno Faidutti : #OnSeConnaitPeuFinalementMaisCeNestPasLenvieQuiMenManque
Gaétan Beaujannot : #JaiUneChemiseAuxCouleursDeConceptCestPourVousDireCombienJestimeNotreAmiGaétan
Croc : #CestQuelquunQuiABeaucoupDhumourLaPreuveIlRigoleAMesBlaguesMoiJeCraquePourCroc
Yoann Laurent :
#MêmeSilADeuxPrénomsCommeGuyGeorgesOuEmileLouisCeGarsAuContraireEstUnVraiBisounoursQuiGèreSaVieCommeSaBoutiqueDeFaçonSincèreEtAmicale
Lia Sabine : #EntremetteuseLudiqueTropJolieQueQuandJeSeraiGrandJeMeMariraiAvec
Bony : #MâtinQuelsTalentsFaudraitPlusDillustrationsDeDavidSurLesBoîtesDeJeuxJeVaisDemanderAMacronDePromulguerUneOrdonnanceACeSujet
Avec un autre Bony dans Télé 7 jours
11) Pourrais-tu nous raconter une anecdote marquante drôle ou pas qui t'es arrivée avec un professionnel ou un joueur lors d'un festival ou à l'occasion d'un autre événement ?
Comme ça, sans réfléchir, deux anecdotes me viennent à l’esprit et mettent en évidence notre ignorance crasse du monde ludique.
Nous sommes en 2007 et travaillons avec Yves sur SPEECH, notre jeu qui se la raconte. A cette époque, le jeu est passé par de nombreuses appellations, mais à l’origine son nom de projet est DIXIT. Et puis un jour on se dit que quelqu’un a certainement déjà déposé ce nom et décidons de l’appeler temporairement Spikizi… SPEECH sort début 2010, quelques mois après sort le vrai DIXIT… Finalement le nom n’était pas déposé… On est passé à ça du succès international :D
Deuxième exemple :
L’année suivante, Yves viens me voir tout excité. Il rentre d’un week-end de mariage durant lequel il a joué à un jeu collectif fort amusant : le jeu du chapeau. Il faut faire découvrir un objet, un personnage, un animal… bref, dans un premier temps, en tentant de le d’écrire. Puis le jeu se complique, pour faire découvrir les énigmes suivantes on aura le droit qu’à un mot. Troisième manche : on ne communique plus que par mimes et onomatopées… Du coup on commence à réfléchir à une mise en boîte de ce concept en rajoutant quelques épreuves toujours plus amusantes. On court alors chez Matthieu pour lui faire part de notre magnifique trouvaille et avons juste droit à un laconique « Ben quoi !? C’est Times’Up ! » A ce moment-là, on comprend qu’il va être temps de s’intéresser à ce que font nos petits camarades
12) Pourrais-tu nous parler d'un auteur ou d'une œuvre importante à tes yeux, que ce soit en littérature, théâtre, cinéma, jeu... que tu souhaiterais faire découvrir ou redécouvrir à mes lecteurs ?
Vous voulez dire à part les œuvres complètes d’Yves Hirschfeld ? Houlala c’est difficile ! Quand on sait que mes goûts cinématographiques vont de Conan le Barbare aux Demoiselles
de Rochefort en passant par le catalogue officiel des films de John Landis (le loup-garou de Londres, les Blues Brothers, Hamburger film sandwich, Three Amigos…).
Niveau musical c’est pareil. J’adore le jazz rock/fusion mais je peux également m’écouter en boucle des BO de films toute la journée. J’ai d’ailleurs eu la chance de pouvoir assister dernièrement à la reformation d’UZEB le meilleur groupe de jazz fusion du monde. Un rêve de gosse puisqu’ils avaient dissous leur groupe 25 ans plus tôt.
Côté films, j’ai pu également profiter des exceptionnelles prestations de Danny Elfman, Ennio Morricone ou encore Joe Hisaishi. Oui, Hisaishi !
Parce qu’évidemment je suis fan des œuvres de Miyazaki, sa période onirique comme Totoro ou Kiki la petite sorcière, ce qui me fait rebondir sur un autre auteur japonais, mais de BD cette fois, Jirō Taniguchi, le roi du manga décédé trop tôt en février dernier. On lui doit le Sommet des Dieux, Quartier Lointain, le gourmet solitaire…
Je suis actuellement en train de lire les 5 tomes de Au temps de Botchan (seuil). Quasi 1500 pages d’illustrations magnifiques qui retracent l'histoire littéraire et mondiale du Japon de l'ère Meiji. Passionnant !
J’alterne avec les Vieux Fourneaux (Dargaud) de Lupano et Cauuet la BD la plus drôle que j’ai lu depuis longtemps et Ralph Azham (Dupuis) du très déjanté et très prolixe Lewis Trondheim. Lui je l’aime <3.
Côté séries, c’est comme pour les jeux de société, ne me demandez pas, j’y connais rien ! Même pô vu Games of Thrones, ni Arnold et Willy… C’est pour dire.
En revanche, si je peux revenir sur mes goûts musicaux, sachez que j’adore chanter, mal, mais j’aime bien. Du coup j’ai plein de CD (c’est un peu comme des MP3 mais gravés sur des dessous de verres en plastique) de chansons françaises. Parmi mes préférés, les Escrocs (Les ceusses qu’ont commis le tube Assedic) dont je ne rate également aucun concert Sinon j’ai plein de CD de chanteurs morts comme Brel, Vian, Lapointe, Tachan, Salvador, Gainsbourg, Nougaro, Bashung et Benjamin Biolay.
Fabien et son Fils à Paris est Ludique
Le kit pour ressembler à Fabien Bleuze! Dans tous vos bonnes boutiques!
13) Toujours en mission pour le seigneur ?
Oui mais que les jours ouvrés. Pas le dimanche il est pris
14) Le jour où tu devras quitter le monde du jeu, d’une manière ou d’une autre, que souhaiterais-tu que l’on retienne de toi professionnellement mais surtout humainement?
Tout sauf un commentaire sur Facebook avec la mention "RIP"
15) Malheureusement, c’est déjà la fin de cet entretien, Fabien, en prenant en compte, ta vie professionnelle et personnelle, es-tu heureux ?
Disons qu'au niveau professionnel je cultive la résilience... Quant à ma vie personnelle, si vous pouviez me rendre les 3€ que je vous ai prêtés à la buvette du dernier Paris Est Ludique, je pense que j'irai mieux...
Fabien vu par Martin Vidberg
16) Je me permets de rajouter une question pour conclure.
Tu as commencé cet entretien en répondant parfois avec le sens de l'humour que l'on te connait. Peut être parfois pour éviter certaines questions.
J'ai l'impression également et tu me corrigeras si je me trompe, qu'Yves et toi vous êtes des clowns tristes nous faisant rires avec vos blagues burlesques, vous renvoyant la balle mais qu'au fond vous êtes des êtres emplis de mélancolies, tentant de dépasser le terrible destin de la vie par les rires.
Haha! Même pas !
On aime bien se marrer c'est tout #OnNaPasGrandi
Merci à toi Fabien pour ton investissement dans cet entretien, ta gentillesse et ta bonne humeur
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Merci à mes Tipeeeurs de me soutenir : Arnaud Urbon, Bruno Faidutti, Emilie Thomas, Nicolas Soubies ,Virgile De Rais et dorénavant... Pierre Rosenthal!
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Yves Hirschfeld
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Bruno Faidutti 1ère partie
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