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Jeux Viens à Vous Jean-Michel Urien

Jean-Michel Urien.

Ce nom ne vous dit peut être rien, mais il est auteur et éditeur depuis plusieurs années. 
Il a décidé suite à une malheureuse aventure avec une ancienne maison d'édition ayant crée une tempête sulfureuse derrière elle de dorénavant s'auto éditer sauf si un jour....

Jean Michel fait partie de ces professionnels qui ne vivent pas du jeu. Non il le fait par passion.
Ayant déjà réalisé plusieurs trajets avec lui, j'ai pu apercevoir l'homme sympathique qu'il était. 

Tel Don Quichotte, il va de ville en ville, de festival en festival cherchant le joueur afin de lui présenter Welcome to Abilene sa dernière oeuvre. 
Alors que nous étions de retour du festival d'Epinal et qu'il me ramenait à Dijon lors d'une triste nuit, le long d'une route solitaire de campagne et que nous cherchions un raccourci j'ai décidé soudainement de lui proposer un entretien durant le reste du voyage. 
Une personnalité qui pourrait bien vous surprendre...

 

 

Reste concentré sur la route quand même !

 

Jean-Michel aurais-tu la gentillesse de te présenter ?

 

Jean-Michel Urien, 48 ans cette année.

Je suis né le 5 avril 70 à Nantes en Bretagne.
Je suis en Bourgogne depuis plus de 25 ans.
Qu'est ce que je peux te dire de plus ?

 

Ce que tu as envie !

 

Je sais pas... Je suis divorcé, j'ai 3 enfants, je sais pas quoi te dire de plus...

 

Et tu es auteur de jeux !

 

Et je suis effectivement auteur de jeux.
 

 

Que représente le jeu pour toi ? Le fait de jouer mais également le fait de faire jouer ?

 

Le jeu pour moi c'est la vie !

 

La vie est un jeu. Jouer c'est s'occuper. J'ai horreur de m'emmerder !

Donc finalement s'occuper en jouant c'est génial !

C'est ce que tout le monde devrait faire finalement plutôt que de faire la guerre...on devrait s'amuser !

J'ai toujours pris la vie comme un jeu.

 

Faire jouer des jeux à des gens qui ne connaissent pas c'est toujours un bon moment quelque soit les personnes que l'on a en face.

Chaque personne est différente, il y a ceux qui vont comprendre plus rapidement, mais ceux qui comprennent moins rapidement te relève des choses auquel tu n'aurais pas fait attention en allant trop vite donc quelque soit les gens en face c'est toujours sympa.

 

 

Comment es-tu devenu auteur de jeux ?

 

J'ai toujours aimé jouer, et puis inventer des mécanismes un peu abstraits, trouver des solutions à n'importe quoi ! Donc finalement essayer trouver des idées de mécanismes, des idées de thèmes, c'est une passion et ça toujours été depuis que je suis tout petit.

J'ai d'ailleurs encore des protos sur des cahiers, qui datent de mon adolescence, et qui ne verront probablement jamais le jour mais j'ai toujours inventé mes propres jeux en fait.

 

Et puis faire découvrir ses propres créations c'est super valorisant !

"Le gros existe toujours, le petit a disparu..."

Ton premier jeu est sorti il y a combien de temps ?

 

Mon premier jeu était auto édité c'était Zhi ji Zhi bi, un jeu à identités cachées.

A l'époque je ne connaissais pas le monde du jeu comme aujourd'hui. J'étais dans ma petite bulle, j'avais trouvé l'idée du siècle, un peu comme tout le monde, enfin un peu comme pas mal d'auteurs qui pensent avoir trouvé l'idée du siècle.

Je n'ai jamais eu l'envie de démarcher des éditeurs donc je l'ai financé moi-même. Et puis je l'ai distribué moi-même sur Paris principalement où là je me suis fait contacter par 2 éditeurs.

Apparemment le jeu intéressait.

 

Y avait un gros (éditeur) et un tout petit qui se lançait.

J'ai choisi le tout petit, je me suis ptet planté... j'aurais du prendre le gros.

Le gros existe toujours, le petit a disparu... Je vais pas donner de noms parce ….voilà ! (Rires)

Les gens chercheront s'ils ont envie...

 

Ouais

 

Depuis que le petit a disparu j'ai récupéré les droits et je continue d'écouler mon stock de la première édition, comme ça, sur les festivals principalement.

 

Peut être que je le retravaillerais, ou peut être qu'un éditeur...ptet que le gros reviendra et sera intéressé pour s'en occuper.

Je ne sais pas...

 

 

Qu'est ce qui t'a fait choisir justement plutôt le petit que le gros ?

 

Parce que je pensais que le gros n'était pas à un jeu de cartes prêt. Il avait tellement de jeux édités dans l'année, qu'un jeu de plus ou de moins c'était pas grand chose.

J'ai plutôt cru au petit, qui je pensais, allait mettre tout son énergie dedans pour le faire vivre et finalement...je me suis trompé.

Jean Michel présente Welcome to Abilene au festival Ludinam de Besançon

 

 

T'as commencé par l'auto édition, tu continues l'auto édition . Parce que tu as vécu cette mauvaise expérience ?

 

Oui

 

Comment as-tu vécu cette expérience ? Tu as mal supporté  que ton jeu disparaisse au final?

 

J'aurais bien aimé qu'il continue mais ça c'est fait comme ça...

 

C'est qu'il doit y avoir une raison, c'est un peu la fatalité finalement donc c'est comme ça.

Ptet que ce jeu revivra différemment !

 

Ca m'a ptet permis de retravailler dessus, d'avoir de nouvelles idées pour le modifier... Quelque part c'est une défaite, un loupé, mais ce n'est pas un loupé complet. C'est comme tout, on apprend des erreurs que l'on fait.

Est ce que c'est une erreur ?

Oui j'ai certainement fait une erreur en choisissant le mauvais éditeur mais finalement ça m'a permis de tirer des leçons, au niveau de ce jeu de le modifier et au niveau de mes décisions de continuer l'auto édition cela m'a permis de voir autre chose., et peut être de me confirmer que l'auto édition c'est pas si mal que ça ! Quelque part...

 

 

Quels sont les avantages pour toi de l'auto édition et ses désavantages ? Les désavantages ?

 

Je ne sais pas si j'en vois...

C'est difficile ! Faut partir de zéro, faut y aller à fond, être tout le temps présent. Mais moi j'aime ça !

Donc finalement je ne vois pas cela comme un désavantage.

 

Les avantages c'est que l'on apprend à connaître plein de gens différents, intéressants, certains moins intéressants mais finalement c'est comme dans la vie, il y a des gens avec qui ont a des affinités plus facilement.

Ca permet de se retrouver au hasard des festivals, de faire de nouvelles connaissances et de se retrouver après. Ca permet de se tisser un réseau de contacts et d'avancer petit à petit.

Je trouve cela beaucoup plus intéressant plutôt que de rester isolé dans son coin, de les proposer à l'édition à d'autres. Je pense que de la façon dont je le fais, je rencontre beaucoup plus de gens.

 

De plus, je distribue mes jeux directement au public et là j'ai le retour immédiat du public. Si je passais par un distributeur, il le placerait en boutique je ne sais pas où et je n'aurais pas ce contact.

Là, le public joue au jeu, aime et repart avec le jeu, et parfois revient l'année d'après pour l'acheter et faire un cadeau, ça c'est génial !

Tu vas de festival en festival, c'est quelque chose de prenant.
Il y a d'autres éditeurs qui travaillent tout seuls, qui me disent être fatigués de partir parfois chaque semaine à certaines périodes de festivals. Comment le vis-tu ?

 

Moi, personnellement je suis divorcé et les enfants sont grands, mes filles sont chez elles, mon fils fait ses études à Lyon donc finalement je suis tout seul.

Ca m'occupe bien le week-end et puis j'aime ça !

 

Pour l'instant c'est pas du tout une contrainte ni une fatigue. J'aime ça donc c'est avec plaisir que je le fais !

 

 

Est ce que tu aurais une anecdote marquante, drôle ou émouvante qui t'aurais marqué lors d'un festival ?

 

Au festival d'Ussel, organisé par Annie Toscano, la mère de Florent. J'avais fait un premier tournoi de Welcome to Abilene, c'est un jeu de cartes à mise.

Il y avait des joueurs de poker, des adultes, des adolescents et une gamine de 8 ans, la plus jeune.

Eh bien c'est cette gamine de 8 ans qui a remporté le tournoi.

 

Tous les ans, elle revient avec son frère, ils viennent jouer. Ils passent des heures à ma table. Jusqu'à l'année dernière où ils ont même tenu ma table pendant un certain temps. (Rires)

Ils faisaient découvrir mon jeu à d'autres gens, c'était vraiment génial !

 

Je les vois grandir au fil des années et c'est génial.

"C'est ça que certains n'arrivent pas à faire mais c'est comme ça que tu avances."

 

 

Ton jeu que tu fais tourner actuellement c'est Welcome to Abilene, un petit jeu de cartes à mise avec un petit côté western.
Tu m'avais expliqué qu'il y avait eu des petits soucis sur la réalisation, notamment au niveau de la couleur. Comment on gère tout cela quand on est seul ?

Une grosse boîte va avoir plein de contacts, les personnes qu'il faut pour réaliser le jeu. Combien de temps tu te donnes pour réaliser un projet ?

Si là tu te dis que tu as fais une erreur, comment tu te prépares pour ne pas la réaliser la prochaine fois ? C'est compliqué ?

 

On apprend toujours de ses erreurs. C'est ce qu'il faut faire.

 

Toutes les erreurs que j'ai fais et j'en commets, j'en ai commis, tout le monde en commet, il faut en tirer des leçons. Par exemple pour les prochains jeux, je me suis entouré d'une équipe d'illustrateurs, un illustrateur qui n'est pas du tout dans le jeu pour le moment, il va illustrer ce qui sera certainement mon prochain jeu en faisant un autre style d'illustrations plus colorées qu'Abilene.

 

Comment on s'entoure ? On cherche !

Faut chercher les illustrateurs, faut chercher les gens en communicant, en échangeant sur les festivals, en discutant avec les gens, en acceptant les critiques que les gens te font sur tes produits, sur tes jeux, ce qui permet de travailler les mécanismes, les graphismes...

 

Faut surtout accepter les critiques ! C'est ça que certains n'arrivent pas à faire mais c'est comme ça que t'avances.

Est ce que cela t'es arrivé en festival d'avoir des fortes critiques en face et comment le vis-tu?
Comment en discutes-tu avec la personne ?

 

Non, en général, les gens quand ça leur plaît pas, ils s'en vont...

 

On le voit bien les gens qui sont intéressés ou pas.  Déjà tu as ceux qui passent à côté du stand et ils s'en vont direct sans chercher à comprendre.

Tu en as qui s'assied, tu leur présentes le jeu, c'est très rare, mais finalement qui te dises : « Non ça me plaît pas » Et puis ils s'en vont.

Bah voilà...faut les laisser partir. Tous les goûts sont dans la nature !

 

Après, tu as ceux qui sont un peu sceptiques, qui découvrent le jeu et ...qui repartent avec le jeu.

Et ça heureusement c'est beaucoup plus souvent que l'inverse.

 

 

Le monde du jeu est entrain d'évoluer. Ca se professionnalise de plus en plus, les grosses boîtes effectuent des rachats, on parle même parfois de monstre avec Asmodée.
Comment toi en tant que petit éditeur tu trouves ta place au milieu de tout cela ? Tu préférais avant ?

 

Je ne me suis pas trop posé la question.

 

Personnellement je n'en vis pas donc je n'attends pas dessus pour vivre, donc je me fais plaisir ! Je fais les choses comme je le sens. C'est peut être pour cela que je fais pas mal d'erreurs. Mais que je corrige donc en fait non je n'ai pas d'avis sur la question.

 

Le monde du jeu évolue comme il évolue, on verra bien.

On parlait hors micro de Kickstarter, est ce quelque chose qui t'intéresse ?
Tu me disais que tu voudrais lancer ton prochain jeu en financement participatif. Comment vois-tu cette évolution ?

 

Je découvre un peu le truc en me renseignant, en demandant comment ça se passe.

C'est une bonne solution certainement pour des petites maisons d'éditions qui n'ont pas les moyens de produire leur jeu.

Y a des grosses maisons d'éditions qui le font, eux ont ptet les moyens de le faire...

En fait je n'ai pas vraiment d'avis, pour l'instant je découvre ! J'essaye de gratter un peu, de voir comment ça se passe, j'aimerai bien lancer un jeu comme cela mais il y a toujours la crainte de savoir si tu vas réussir à atteindre ton seuil.

Donc je ne sais pas trop... Je vais essayer, peut être que je vais essayer... Je vais me renseigner un peu plus et voir comment cela se passe.

 

J'aimerai bien effectivement le faire comme cela mais si je vois qu'il y a trop de complications, trop d'embûches, je le ferais traditionnellement.

 

Tu me disais hier que tu te posais la question de te lancer dans une entreprise avec un ami ou te lancer dans le jeu à fond, que tu y pensais de plus en plus...

Qu'est ce qui peut te freiner, te faire peur ?
Tu me disais que tu avais de plus en plus envie de profiter de la vie.
Les prochaines années, tu les vois comment ?

 

J'en sais rien !

 

Tout dépendra, des décisions que je vais prendre cette année en fait.

Soit je me lance dans autre chose avec un pote, soit je me lance dans le jeu. Tout dépendra des décisions que je vais prendre avant la fin de l'année !

 

Qu'est ce qui peut te...

 

Mais là avec les retours que j'ai de plus en plus sur les festivals, ça me donne envie d'y aller. Parce que ça marche de mieux en mieux.

J'arrive à placer mes jeux de mieux en mieux auprès du public. C'est plaisant et ça donne envie d'y aller à fond et d'y aller !

 

 

Est ce que tu pourrais me citer deux personnes du monde ludique, l'une pour ses qualités professionnelles, l'une pour ses qualités humaines, l'un n'enlevant rien à l'autre.

 

Ca serait bien sur que des gens que je connais, car après on entend plein de choses sur plein de personnes...

 

Professionnelle ? Tu veux dire une belle réussite ?

 

Oui ou dont tu apprécies les qualités professionnelles, que tu as pu voir ou un éditeur dont le boulot t'impressionne.

 

Y en a plein finalement quelque part.

 

Au niveau des festivals, tous les organisateurs de festivals, enfin beaucoup... Je pense à la mère de Florent Toscano, Annie Toscano qui se donne à fond tous les ans pour organiser son festival.

Sur les petits festivals c'est très sympathique.

L'ambiance est très chaleureuse. Ces gens là se donnent vraiment à fond pour faire vivre le jeu et pour nous accueillir. C'est génial !

On a tout les petits éditeurs qui se lancent comme Didier Jacobée, Florent Toscano , tous ces gens qui croient en leur truc et qui y arrivent ! Je trouve ça super !

 

On a les illustrateurs, Tony Rochon qu'est super sympa.

 

On a les auteurs, Alexandre Droit qui est super sympa aussi.

Alexandre Droit, comme Bruno Cathala que j'ai rencontré à plusieurs reprises, Ludovic Maublanc, y a des gens qui donnent envie de les fréquenter un petit peu parce qu'ils sont ouverts, parce que tu leur poses une question ils sont là et te répondent.

 

Mais ils sont trop nombreux pour être nommés !

 

Oui, mais on peut avoir quelqu'un qui nous a un peu plus touché humainement.

 

Est ce que tu pourrais me citer une œuvre que ce soit en littérature, musique, cinéma, jeux etc...que tu souhaiterais faire découvrir ou redécouvrir ?

 

Une série de bouquins que j'ai adoré c'est la trilogie de Bartiméus de Jonathan Stroud. Je trouve que c'est une histoire super bien racontée, qui ne demande pas de suite derrière, d'ailleurs il n'y a pas de suite !

Vraiment j'ai adoré ses 3 bouquins !

 

Côté musique je suis plutôt années 70, donc Pink Floyd, Dire streets et compagnie...

 

Cinéma, un film que j'ai adoré, et assez récent finalement, Le livre d'Henry. Un super film aussi, très peu connu, avec Robin William en rôle de méchant, c'était la première fois que je le voyais en méchant.

Auguste Roche !

 

Alors si vous trouvez ce film là, regardez le il est franchement génial !

Jean Michel en compagnie de Laurent Cluzel.

 

Je vais te citer des personnalités du monde ludique, et je voudrais que me les définisses en un mot.
Mais tu peux après expliquer pourquoi

 

Il s'est arrêté ce con là !

 

???

 

Jean-Michel parle de son GPS Je sais pas où on est !

 

Epinal ?

Non on ne va pas y retourner ! (Rires)

 

Nous retrouvons finalement notre chemin

 

 

Florent Toscano

 

En un mot ? P'tain...

Quel mot ? Courage.

 

Tu apprécies sa démarche de fabriquer en France ce que peu d'éditeurs font ?

 

Carrément !

Et d'après pourquoi pas plus d'éditeurs le font, est ce que tu penses que c'est l'avenir  de revenir à quelque chose de plus écologique ou à une production française?

Si lui y arrive, d'autres pourraient y arriver...

 

Oui mais si d'autres passent par l'étranger, c'est certainement une histoire de coût et de faisabilité du jeu.

Y a beaucoup de choses en France que l'on ne sait pas faire...

Ce n'est pas que l'on ne sait pas faire en fait, c'est que l'on n'a plus l'outil pour le faire donc on est obligé d'aller ailleurs pour le faire.

Les jeux de Florent c'est des cartes, des choses comme cela. Il n'y a pas de figurines, de choses compliquées, que l'on ne peut plus faire en France.

Donc pour certains gros on est obligé de les faire ailleurs.

 

Je ne sais pas comment s'en sort Florent, ça doit bien marcher, mais je comprends aussi que les autres fassent travailler ailleurs, y a pas... Moi ça me gêne pas que les autres fassent travailler ailleurs.

 

Faut-il rester dans le protectionnisme et travailler uniquement sur soi ? Je ne sais pas... je n'ai pas trop d'avis là dessus...

 

J'ai fait quasiment tout mon jeu en France, y a juste les cartes qui ont été réalisé en Belgique par Cartamundi.

C'était plus pour une question de proximité en fait avec les professionnels, le tourneur etc, qu'une question d'éthique en fait.

 

Car je me dis faire réaliser un certain nombre de jeux en Chine et les recevoir abîmés derrière, quel recours on a ?

Ou recevoir quelque chose qu'on a pas vraiment commandé, on a quoi comme recours ?

 

Mais si d'autres font ailleurs, ça me gêne pas.

Bruno Cathala

 

Je dirais Exemple.

Ouais, c'est un exemple.

Et accessible.

 

Monsieur Phal

 

Monsieur Phal....complexe !

 

Alors Monsieur Phal, est ce que l'on parle du personnage ou est ce que l'on parle de la personne, Phillipe Maurin ?

 

Si on parle du personnage Monsieur Phal, je dirais … je ne sais pas ce que je dirais !

Complexe Monsieur Phal...

 

Et Philippe Maurin, je le connais peu en fait !

J'ai fais 2 vidéos avec lui mais c'est tout... Une belle réussite !

 

Ce que j'ai cru comprendre, il est parti de rien...c'est une belle réussite !

Quelqu'un de très intelligent.

 

 

Marc Nunes

 

Je le connais pas donc je ne me permettrais pas de dire quelque chose sur quelqu'un que je ne connais pas.

Je sais qui c'est évidemment mais je ne le connais pas personnellement.

 

Ou ce que tu ressens par rapport à tout ce qu'il a pu faire ?

 

Non je le connais pas ! On entend bien des échos à droite, à gauche, mais j'aime bien me faire ma propre idée.

 

 

Julian Malgat

 

On se croise sur les festivals, ça semble quelqu'un de très sympathique.

 

Yannick Robert

 

Yannick Robert... Yannick Robert...

Déçu... Déception.

Y a des illustrateurs que tu aimes dans le monde du jeu ?

 

Alors j'ai du mal à voir ce qui est beau ou pas beau donc je me permettrais pas de …

 

On peut avoir des goûts personnels bien sûr.

 

J'aime beaucoup celui qui a fait Jamaica. C'est vraiment très chouette !

[Note : Mathieu Leysenne]

 

Ce que fait Tony Rochon, je trouve ça sympa aussi.

 

Alexandre Droit

 

Alexandre il est très calme je trouve...et très sympa.

Ouais très calme !

 

 

On va continuer dans la bande...Tony Rochon

 

Plus excité qu'Alexandre mais très sympathique !

 

 

Roberto Fraga

 

Je ne pense pas l'avoir déjà rencontré...

 

 

Tiens, le partenaire de Monsieur Phal, Docteur Mops...

 

Alors Docteur Mops, je ne l'ai jamais rencontré ! Ah si peut être une fois...

 

La première fois que j'ai fait une vidéo, c'était l'année où 20-100 a eu son accident de vélo et est décédé, c'est Phal qui m'a reçu et qui à fait la vidéo et Mops n'était pas là.

 

La fois où j'y suis retourné, Mops était là mais comme Phal avait fait la première vidéo, il a fait la seconde.

Donc je ne l'ai presque pas vu.

 

 

Qu'est ce que tu penses des agents dans le monde du jeu ?

 

Je sais pas... je préfère m'en occuper moi-même. C'est pas forcément le meilleur choix mais je préfère faire ainsi pour l'instant.

 

 

Qu'est ce qui fait que tu n'oses pas aller vers les éditeurs ?

 

J'ai pas envie de perdre mon temps, y a tellement de jeux en concurrence, y a tellement d'auteurs...que j'ai pas envie de perdre mon temps à envoyer des prototypes de recevoir ou non des réponses, donc je préfère moi-même avec mes possibilités.

Pour un auteur, le but c'est d'avoir son jeu édité mais aussi qu'il soit joué et vendu le plus possible.
Est ce que tu aurais envie un jour d'avoir un jeu qui soit édité par une grosse maison d'édition comme cela aurait pu se faire, pour que l'un de tes jeux se fasse plus connaître que par le bouche à oreille  ou tu t'en fiches totalement ?

 

Le problème c'est qu'il y a 1200 nouveautés par an, 1200 nouveautés par an....

 

Ca veut dire qu'un jeu c'est très éphémère aujourd'hui. Moi mon jeu plus je le fais jouer sur les festivals, plus je le vends !

Côté chiffres, bien sur que vendre 100 000 exemplaires d'un coup c'est fantastique !

 

Mais est ce qu'il ne faut pas mieux pas enraciner un jeu, prendre le temps de faire cela petit à petit plutôt que de sortir un jeu éphémère ?

Je sais pas !

Peut être que là je me plante aussi.... je ne sais pas. Mais personnellement je préfère y aller petit à petit... Cela fait 3 ans que je viens à Epinal, et je vends de plus en plus de jeux.

Si après le but c'est de faire du chiffre très vite, les gros éditeurs ont très certainement raison de faire comme ils font, mais est ce que les jeux qu'ils proposent ainsi ont le temps de vivre ?

Est ce qu'ils ont le temps d'être connus du grand public? Je ne sais pas..

Est ce qu'ils ne sont pas plutôt réservés à des geeks du jeu de société finalement ?

Quel jeu récent tient dans le temps ?

 

Y en a quelques uns évidemment.

 

Dooble tient dans le temps parce qu'il a atteint le grand public mais il n'y en a pas beaucoup des jeux comme ça ! Non ?

 

C'est une minorité effectivement.

 

C'est ce que je pense. Je dis pas que j'ai la science infuse, je me trompe peut être mais c'est comme cela que je le ressens.

Les jeux j'ai envie de les faire vivre, de les faire durer dans le temps.

 

Et pour se faire, il faut je pense que j'y aille petit à petit, être présent de plus en plus, avec le même jeu, pas forcément avec des nouveautés, car si je présente des nouveautés, je n'ai pas le temps d'animer les anciens donc comment je fais pour garder le souvenir des anciens?

Si tu devais me citer 3 jeux dans le but d'apprendre à se connaître ?

Je ne sais pas du tout !

 

Welcome to Abilene, ça se rapproche du poker, tu joues à des jeux d'argent ?

 

Pas du tout !

Ca peut être amené à être un jeu d'argent mais moi je ne joue pas aux jeux d'argent ,je perds donc je ne joue pas !

 

 

Je vais transformer ma question, 3 jeux pour toi qui sont importants, qui ont marqué ta vie de joueur...

 

Je ne sais pas en fait...

Je joue à des jeux régulièrement mais on en change aussi. Donc non je peux pas te dire !

 

Quand j'étais gamin je jouais avec mes parents, on jouait au Monopoly évidemment mais mes parents étaient assez joueurs donc on jouait pas mal.

Je me souviens d'un jeu qui se passe au triangle des Bermudes. On avait des bateaux, on devait faire des routes commerciales, mais il y avait un nuage aimanté, les bateaux avaient des petits aimants, et si ton bateau était attiré par le nuage, il disparaissait ! C'était assez sympa !

 

J'ai connu gamin Canon noir !

Après il y a eu Risk, des nuits entières à jouer à Risk.

Le tarot...des nuits entières de Tarot !

On jouait un peu au poker avec mon père. Avec mes grands parents, on jouait à la belote, à la coinche... Je suis en fait issu d'une famille assez joueuse en fait !

Les échecs, mon beau-frère m'a appris les échecs quand il est arrivé dans la famille.

Richesse du monde...

 

Après j'ai dévié sur des jeux fin des années 80 sur des jeux Ludodélire comme Full Métal Planet, Super Gang, Tempête sur l'échiquier, c'était d'eux je crois...

Tiens Bruno Faidutti Faidutti

 

Je l'ai rencontré 2/3 fois. Il est assez réservé en fait...en tout cas avec moi, donc je n'ai pas forcément d'avis

Jean-michel fait jouer vraiment tout le monde! 



Didier Jacobee

 

Un personnage assez surprenant, au premier abord un peu austère mais finalement très sympathique.

J'ai été surpris qu'il me reconnaisse car on s'était croisé qu'une fois .

 

 

Qu'est ce que tu penses justement de son parcours, d'avoir lancé Tilsit qui a fait pas mal de jeux, puis qui a fermé, a priori par rapport à des problèmes avec une grosse maison d'éditions puis il a tout repris à zéro, il a crée Sweet november, ça fait presque 30 ans qu'il est dans le monde du jeu.

Ca t'inspires quoi ? Le respect ?

 

Bah oui. C'est ce que je disais, c'est de nos erreurs qu'on apprend.

 

Le plus grave n'est pas d'échouer, mais d'abandonner. Il recommence, c'est bien, on a le droit de se planter, l'important c'est de rebondir, de toujours d'aller de l'avant.

 

Ce que je trouve bien chez lui, c'est qu'il se distribue tout seul je crois, aujourd'hui y en a pas beaucoup qui le font !

 

[Depuis Sweet november est distribué par PixieGames]

 

 

Croc ?

 

Déçu

Mais lui !

 

Apparemment quand je l'ai eu au téléphone il m'a dit qu'il était déçu.

Par rapport à quoi ?

 

Par rapport au choix que j'ai fait pour l'éditeur de mon premier jeu.

 

T'as pas l'air si amère que cela par rapport à cette aventure ? Par rapport à la personne dont on a parlé tout à l'heure, il y a des gens qui ont beaucoup de haine, ça été très très loin, alors que toi qui a été l'un des acteurs malheureux de cette aventure, t'as pas l'air d'en vouloir ?

 

Non, car je prends la vie comme elle est, donc si finalement ça ne s'est pas fait c'est qu'il y avait certainement des raisons, et puis ça m'a permis de faire avancer le jeu, toujours à l'étape de prototype au jour d'aujourd'hui mais peut être qu'un jour je le ressortirais.

 

Ptet que ça me permettra de l'améliorer finalement... Pourquoi avoir de la haine pour quelque chose qui est passée? Evidemment j'aurais préféré que ça marche et toucher des royalties, mais ça c'est pas fait, c'est comme ça !

 

Après c'est de ma faute ! J'ai choisi le mauvais !

Enfin, j'ai pas pris celui que j'aurais du prendre...

Ptet que cela se serait mal passé avec l'autre maison d'édition, j'en sais rien !

Est ce que t'aurais envie d'envoyer un message à Croc pour lui dire que ton jeu est à nouveau disponible ?

 

(Rires)

 

Il le sait déjà !

 

Je lui ai déjà rappelé, c'est là qu'il m'a parlé de sa déception. Il le sait donc si ça l'intéresse mais y a tellement de jeux qui sortent... est ce qu'il est à un jeu prêt ?

C'est ce qui me motive à éditer mes propres jeux. Il est passé à côté parce que j'ai choisi un autre. Il est peut être temps de passer à autre chose. Il est certainement passé à d'autres jeux.

 

Je comprends sa déception. Quand on s'est rappelé, il ne m'a pas mal parlé.

 

 

Le jour où tu quitteras le monde ludique, d'une manière ou d'une autre...ça nous arrivera tous...

 

C'est que je serais mort !

 

 

Qu'est ce que tu voudrais que l'on retienne de toi professionnellement mais surtout humainement ?

 

Alors là, je ne me suis jamais posé la question...

 

Je fais mon truc comme je le sens, ça plaît à qui ça plaît.

Si ça plaît pas tant pis !

Alors ce que l'on retienne de moi ? J'en sais rien...

 

Même humainement ? Je sais pas !

 

J'ai horreur de penser à ça, de ce que les gens pensent de moi.

Une question me vient... Moi quand je dis que je suis animateur de jeux, y a encore des gens qui me regardent bizarrement, lorsque tu dis que t'es auteur de jeux, quels regard ont les gens ?

Ca attire la curiosité ?

 

Oui les gens se demandent comment on fait pour créer un jeu.

Je pense qu'avant que tu dises ça, les gens ne se sont jamais posés la question de comment les jeux existent. Et c'est quand ils découvrent le métier d'auteur de jeux, qu'ils se posent la question.

 

Et tes proches, comment tu leur as dis que tu créais un jeu et que tu l'éditais, qu'est ce qu'ils en ont pensé ?

 

Mes enfants en ont marre ! (Rires)

Parce que forcément c'est des cobayes !

Mon frangin et ma frangine trouvent cela bien, mes parents aussi...

Et puis au final je fais ce que j'ai envie, même si on me disait de ne pas le faire, je le ferais ! Ils espèrent que ça va marcher pour moi.

La gagnante du premier tournoi de Welcome to Abilene

 

 

Dernière question...Jean-Michel, es-tu heureux ?

 

Si je suis heureux ? Ouais je pense...

 

Je pense que si je mourrais demain, je me dirais que j'ai bien vécu, que j'ai fait ce que je voulais, ce qui me plaisait. Je pense que je pourrais mourir en étant heureux ! (Rires)

 

C'est con mais c'est vrai !

 

C'est Philippe des Pallières qui réfléchissait à arrêter sa boîte, qu'il vieillissait et qu'il songeait à ce qu'il n'avait pas encore fait. Toi si y avait encore une chose que tu voudrais réaliser, ça serait dans le monde du jeu ?Ailleurs ?

 

Je pense que j'ai fait pas mal de choses... Ptet voyager un peu plus...

Mais voyager c'est éphémère alors je sais pas... Si voyager plus...mais bon je voyage déjà pas mal en France mais ptet faire un peu plus d'étranger , d'autres pays, d'autres sociétés, d'autres mondes, d'autres façons de vivre...

 

Je te remercie beaucoup Jean-Michel

 

Merci à toi

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Saison 1

Yves Hirschfeld
Benoit Forget
Bruno Faidutti 1ère partie
Bruno Faidutti 2ème partie
Naiade
François Haffner 1ère partie
François Haffner 2ème partie
Pierô Lalune
Timothée Leroy
Mathilde Spriet
Sébastien Pauchon
Tom Vuarchex
Vincent Dutrait 1ère partie
Vincent Dutrait 2ème partie
Christophe Boelinger 1 ère partie 
Christophe Boelinger 2ème partie
Régis Bonnessée
Roberto Fraga 1ère partie
Roberto Fraga 2 ème partie
Cyril Demaedg
Bruno Cathala 1 ère partie
Cyril Blondel
Bruno Cathala 2ème partie
Yahndrev 1ère partie
Yahndrev 2ème partie
Emilie Thomas
Sebastien Dujardin
Florian Corroyer
Alexandre Droit
Docteur Mops 1ère partie
Docteur Mops 2ème partie
Arnaud Urbon
Croc
Martin Vidberg
Florent Toscano
Guillaume Chifoumi
Nicolas Soubies
Juan Rodriguez 1ère partie
Juan Rodriguez 2ème partie
Bony
Yannick Robert
Docteur Philippe Proux
Franck Dion 1ère partie
Franck Dion 2ème partie
Franck Dion 3ème partie
Yoann Laurent
Carine Hinder et Jerôme Pélissier
Dominique Ehrhard
Christian Martinez
Maxime Savariaud
Véronique Claude
Shadi Torbey


  

Saison 2 
 

Fabien Bleuze
Serge Laget
Djib 1ère partie
Djib 2me partie
Florian Sirieix
Farid Ben Salem 1 ère partie
Farid Ben Salem 2ème partie
Julien Lamouche
Jean-Louis Roubira 1ère partie
Jean-Louis Roubira 2ème partie
Philippe des Pallières 1ère partie
Philippe des Pallières 2ème partie
Julian Malgat Tome 1
Philippe Tapimoket 1ère partie
Philippe Tapimoket 2ème partie
Théo Rivière
Reixou
Nicolas Bourgoin
Natacha Deshayes
Gary Kim 
Emmanuel Beltrando
Tony Rochon

Thierry Saeys
Lia-Sabine
Igor Polouchine 1ère partie
Igor Polouchine 2ème partie
Bernard Tavitian
Marcus 1 ère partie
Marcus 2ème partie
Gaetan Beaujannot

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