top of page

Jeux Viens à Vous Julien Lamouche

J'ai rencontré Julien à Parthenay, nous avions la même voiture pour y aller et la même chambre pour dormir, cela nous a donc permis d'échanger et de rencontrer un homme à la fois simple mais aussi porteur des doute et d'un passé que je sens parfois difficile.  
Depuis nous nous sommes revus et j'apprécie l'homme qu'il est. 

Cet entretien a pour moi malheureusement une saveur  très particulière, triste.
Pourquoi? Je ne peux vous le dire, mais j'espère que je pourrai aider un jour à effacer ce qu'il a commis. 

Certains invités sont parfois trop formatés, Julien ne l'est peut être pas assez, c'est peut être ce que j'apprécie chez lui.
 

Dans cet entretien, nous parlerons de son métier d'instituteur et de la grande force mentale qu'il demande, de la souffrance qu'il a pu rencontrer chez ses élèves, de Profiler, de sa vie en tant qu'auteur, de sa relation avec son éditeur Grégory Pailloncy d'On the Go éditions, de Florence et Roberto Fraga et de Guillaume Chifoumi, de 7th continent, de Blast de Manu Larcenet.

Je dois également vous parler de l'apparition d'un mystérieux invité dans les entretiens de Jeux Viens à Vous.
Mr F. Faic, un professionnel du monde ludique qui souhaite garder son anonymat mais qui viendra perturber chaque semaine mon invité avec une question quelque peu provocatrice... 




1) Bonjour Julien, aurais-tu la gentillesse de te présenter?

Oui,  c'est demandé si gentiment ! 
 

Je suis,  dans l'ordre chronologique, un joueur,  un instit,  marié,  père de deux enfants et depuis peu auteur de jeux de société. 

J'ai créé un jeu sur les tables de multiplication, et qui a son petit succès. 

J'explique tout ici : https://www.trictrac.net/actus/comment-j-ai-edite-mon-premier-jeu
 

Chez le même éditeur,  j'ai signé un jeu en coauteur avec Guillaume Sandance,  dont l'histoire a aussi commencé sur trictrac ... 

Et j'ai bien sûr des protos à différents types d'avancement, dont un a été sélectionné pour le FLIP de Parthenay. 

2) Cela représente quoi pour toi de jouer ?

Jouer,  pour moi,  c'est plein de choses différentes,  et que j'adore. 

 

C'est d'abord jouer avec des jouets. Je suis instit,  et il n'est pas rare,  quand je suis en maternelle, que je passe ma pause-déjeuner à jouer à des jeux de construction. Je me rappelle la fois où j'ai construit un grand escalier en colimaçon en kappla, pour ensuite lâcher une bille dedans. Une collègue m'a dit en rigolant "ça me fait penser au gars qui fait des tours Eiffel en allumettes dans le dîner de con". Il faut dire que ma construction était très belle !  :-))

 

Jouer,  c'est aussi jouer un rôle. J'ai toujours aimé faire le clown,  j'ai même fait un peu de cirque,  et quand j'ai arrêté,  je voulais faire du théâtre. J'aime jouer un rôle,  improviser,  être quelqu'un d'autre ... 

 

Jouer avec des jouets ou jouer un rôle,  je le fais aussi avec mes enfants maintenant, et jouer au jeu de société aussi bien sûr. 

 

J'aime beaucoup la citation "on n'arrête pas de jouer parce que l'on vieillit,  on vieillit parce que l'on arrête de jouer". 

3) Et faire jouer, maintenant que tu es passé de l'autre côté de la barrière ? 

Faire jouer, c'est d'abord ne pas jouer. C'est-à-dire se mettre au service des autres. 

 

Que ce soit des élèves, des amis, du public, je me mets dans le même état d'esprit. Qui seront les joueurs ? Quelles sont leurs attentes ? Que leur donner qui les amuse ? Comment les surprendre positivement ? Comment provoquer telle ou telle émotion ?

 

C'est un défi intellectuel,  et c'est très jouissif quand on réussit. 

Il l'a vraiment fait! 

                         Test d'un des prototypes de Julien


4 A) C'est actuellement la fin des vacances scolaires, et comme chacun le sait, en tant qu'instituteur tu es en congés depuis des … semaines … que dis-je des mois ! N'as tu pas honte d'être surpayé pour ne travailler que 6 mois dans l'année ?

 

Je me considère comme un privilégié. Pas parce que j'ai beaucoup de vacances,  mais parce que je fais un travail qui me plaît et ce dans son entièreté. C'est un vrai privilège d'être heureux de partir au travail,  et je suis triste quand je vois que le métier n'est plus un plaisir pour certains de mes collègues. Et je n'ai aucune honte car c'est un des rares métiers où le piston ne te fait pas embaucher. C'est un concours,  que ceux qui pense que c'est facile d'enseigner le passe. 

 

Je réponds sérieusement à la question car le métier est souvent la cible de beaucoup de critique. En début de carrière,  il faut savoir travailler 50 heures par semaine pour un salaire moyen et te faire traiter de fainéant par ceux qui ne connaissent pas le métier. Mais le métier regorge de jeunes qui font un travail de fou sans compter les heures et sans être valorisés. Un jeune instit passe 24 heures par semaine avec votre enfant et autant à travailler chez lui pour que ça se passe bien en classe. Je vais m'arrêter là,  je pourrais en parler des heures de ce métier... 

4 B)Plus sérieusement,le fait d'enseigner est l'une des activités les plus belles au monde selon moi mais certainement l'une des plus difficiles. Quelles sont les choses que tu apprécies et détestes le plus dans ton métier ?

 

Ce que j'apprécie le plus,  c'est quand un gamin de maternelle dit à  ses parents,  "monsieur Lamouche,  il est gentil mais il nous oblige à réfléchir",  ou quand un élève se rend compte que maintenant il a compris telle notion et me montre son travail avec fierté,  ou quand on s' amusé pendant une heure à un jeu de rôle sur la révolution française ou ...  [je peux continuer à donner des exemples pendant des heures]. 

 

Ce que je déteste le plus,  c'est la paperasse, heureusement,  je ne suis pas directeur et je n'en fais pas beaucoup. 

 

Mon père était prof et ma mère instit,  donc ça a toujours été une possibilité. Mais j'ai une formation de programmeur en informatique...  Ne trouvant pas de taf à la sortie d'une licence pro,  j'ai recommencé à faire l'animateur en colo,  en classe de neige...  et une instit m'a convaincu de passer le concours. "Tu adores bosser avec les enfants !" m'a-t-elle dit. Et animateur, c'était trop mal payé. ; -)

4 C) Qu'est ce qui t'a donné l'envie de transmettre aux autres?

 

Je ne sais pas si je voulais transmettre. J'aime bien voir des enfants heureux. La transmission  (de valeurs,  de savoirs),  c'est plus un moyen qu'un but. Et puis la plupart des adultes a tendance à me gonfler très vite. 

 

 

4 D) Qu'est-ce qui te donne m'envie de continuer chaque année?

J'aime bien le côté défi intellectuel de la pédagogie. Un bon élève,  tu peux faire n'importe quoi,  il va apprendre,  c'est pas très intéressant. Mais trouver comment je vais réussir à motiver des élèves faibles à apprendre les terminaisons des verbes du troisième groupe dans la joie et la bonne humeur,  ça c'est un défi intéressant ! Et je suis loin de me considérer comme au top de mon métier,  donc je peux continuer à me creuser la tête encore de nombreuses années. 

 

Il n'y aura jamais d'enseignement parfait comme il n'y aura jamais de jeu parf... 

 

Oh mon dieu !  Le 7th continent existe !

                   Atelier couture en maternelle




5) Quand nous en avons discuté ensemble au Festival de Parthenay, tu m'as parlé de différentes souffrances d'enfants (inceste...) et d'apprendre à accepter à ne pas pouvoir aider chaque personne, à ne pas avoir les clés de chaque situation. C'est quelque chose par expérience, qui est particulièrement difficile. Tu dois vivre au quotidien avec cela. As tu vu des collègues ne plus pouvoir faire face ? C'est quelque chose que tu livres à ton épouse le soir en rentrant du travail ou tu le gardes pour toi ?

Ouah l'autre,  je veux lui parler du 7th continent,  et il me parle inceste !  Quel briseur d'ambiance ! 

 

Alors,  non,  je n'ai pas vu de collègue craquer à cause de ça. Ou alors ils ne me l'ont pas dit. 

Moi-même,  j'ai eu une période très dur,  où malgré le fait que j'en parlais à ma femme, et à d'autres,  j'ai dû m'arrêter un moment pour ne pas exploser. 

 

Quand tu me demandes ce que je déteste dans ce métier,  je ne te réponds pas la souffrance des enfants parce que depuis,  j'ai appris que cette souffrance,  ce n'est pas notre métier. Notre métier,  c'est notamment installer un cadre agréable permettant les apprentissages. Être patient et bienveillant avec tous. 

 

Voir les souffrances des gamins et parfois alerter qui de droit,  ce n'est pas notre métier,  c'est juste être citoyen. 

 

Et régler ces problèmes,  ce n'est pas notre métier,  on n'est tout simplement pas formé pour. 

 

Et si on est trop sensible et empathique par rapport aux souffrances des enfants,  c'est peut-être pas le métier rêvé. 

 

Bon,  ressert moi à boire et parlons d'un sujet plus marrant ! 

6) Alors buvons !  Imagine, nous passons une soirée ensemble, propose moi 3 jeux dans le but d'apprendre à se connaître.  Ou préfères-tu faire un canular téléphonique à Matthieu d'Epenoux, un verre de Saint Véran à la main ? 

Le verre je prends. 

 

Les canulars téléphoniques, tu parles de ces trucs qu'on faisait quand le club Dorothée était fini et que les parents étaient toujours pas rentrés ? 

 

De toute façon je suis timide et je connais pas Mathieu personnellement. 

 

Pour faire connaissance,  rien de mieux que Profiler !
Discuter qui de Chuck Norris ou de Gollum est du genre à uriner dans une piscine,  ou pourquoi Dexter est le gendre idéal,  c'est sympa. J'aime beaucoup ce jeu car tu le sors facilement. Dans mon entourage,  il n'y a pas beaucoup de joueur,  et généralement,  on fait connaissance sans jeu,  en discutant. 

 

Mince,  pour une fois que tu me parles jeu,  je te réponds pas jeu ! :-)

J'avais dit 3 jeux ;) Oups ! 
Alors,  si mes hôtes sont joueurs et veulent changer,  je dirais codenames ou sang rancune. Le premier n'a guère besoin de présentation. Le second,  j'adore ses graphismes !  C'est un semi-coopératif qui fait perdre tout le monde si les joueurs se mettent trop de bâtons dans les roues. Ou alors un Bohnanza qui est plus "propre" niveau mécanique. Ou un proto, certaines personnes aiment bien voir de l'avant-première... 

Vainqueur au concours Lépine avec son éditeur Grégory

 

 

7 A) En parlant de proto, tu as déjà été récompensé pour multiplipotion, mais que ressens-tu quand un ou plusieurs joueurs qui essayent l'un de tes jeux te démontent sans ménagement ton prototype?

7 B) As-tu une anecdote drôle ou non à nous raconter qui a pu t'arriver lors d'une phase de test? 

 

Quand je considère qu'un de mes prototypes ne peut plus être amélioré,  j'ai du mal à avoir un jugement mesuré.  Soit c'est un jeu génial,  soit c'est juste un truc qui m'a fait perdre de nombreuses heures de ma vie pour rien. Et je peux avoir les deux avis sur un même proto plusieurs fois dans la même journée. Typiquement,  mon proto sélectionné pour le FLIP 2017,  lors de tests pendant le festival,  je le trouvais génial,  puis une heure après merdique,  et ce plusieurs fois dans la même journée. 

 

 En fait,  j'y mets tellement que quand j'ai de bon retour je suis euphorique,  et quand on le descend je suis de l'avis du critique et je me dis qu'en effet c'est nul.

 

Quand je me suis inscrit au FLIP,  6 mois avant,  je me suis dit j'amène une demi-douzaine de protos. Mais je suis parti avec un seul,  celui sélectionné,  parce que les autres n'étaient pas assez bons à mon goût. Comme je suis timide et émotif,  je ne veux pas faire tester des jeux pas finalisés, ce qui est bien sûr dommage car je me prive de tests utiles. 

 

Le jeu du FLIP est un jeu avec une phase de stop ou encore où plus on pioche,  plus on avance,  au risque de tout perdre. Lors d'une partie,  mon fils de 3 ans a réussi à piocher 8 fois avec succès (grosse chance) pour finalement choisir d'avancer...  que de 1 !  Il n'a pas compris pourquoi j'ai rigolé pendant 5 minutes. 

 

Sinon,  je garde des souvenirs mémorables de parties avec des adultes « pros »,  mon premier groupe au FLIP, et le groupe du jury avec Guillaume de trictrac. Dans les deux cas,  il y avait toujours un poissard qui défiait toutes les statistiques en accumulant des échecs improbables. Et quand les joueurs autour de la table (malgré le fait qu'ils bossent) mettent une bonne ambiance,  ça donne des fous rires inoubliables. 

 


Après relecture de l'entretien, Julien a décidé de changer sa réponse à la question 8, voici la réponse après coup.
 

8) Un prototype est créé par essence pour être édité. 
Pourrais-tu justement nous parler de ta relation avec ton éditeur On the go éditions, qui lui doit faire d'un prototype un produit commercial? 
Par quelle phase tu es passé avec Multipotion au fil de la phase d'édition, ou bien maintenant qu'un autre jeu se prépare? Avez-vous eu des moments de désaccord et comment se déroule les discussions? 

Multiplipotion,  à l'époque où ce n'était qu'un prototype,  était déjà pensé comme un produit commercial. Ce jeu,  c'est presque une commande,  pas de l'éditeur,  mais des parents d'élèves. Et pour ce jeu,  j'ai toujours pensé et rêvé qu'il devienne un succès commercial. Du coup,  lorsque nous avons commencé à discuter avec Grégory de comment faire pour toucher un maximum de personnes,  ce fut tout simplement deux personnes avec des métiers et des compétences différentes,  mais avec un même but.

 

Il se trouve que finalement nous ne ferons pas avec On the Go le jeu en co-auteur avec Guillaume Sandance, mais ça ne change pas mon regard sur cet éditeur. 

 

Multiplipotion est un succès parce que le travail d'édition a été excellent (que ce soit sur les choix d'illustration,  de format,  les petits changements de règle,  le marketing... ) et sa vie ne fait que commencer !  Il a été traduit en polonais par exemple ! On m'aurait dit il y a quelques années tu vas avoir une médaille d'or au concours Lépine et tu vas être traduit en polonais,  j'aurais bien rigolé. 

 

Aujourd'hui,  ça me fait bien rire,  mais c'est vrai ! 

9) Tu me parlais récemment de ce que tu as ressenti lors des festivals que tu as pu réaliser. Tu ressentais un certain malaise à devoir te vendre auprès des éditeurs en sortant ton prototype lors des OFF par exemple afin de le mettre en avant, alors que certains autres auteurs n'avaient pas cette difficulté . Penses-tu qu'avec la professionnalisation du monde ludique, le nombre d'auteurs florissants, et le nombre de jeux édités qui augmentent chaque année, la concurrence sera de plus en plus rude ?

 

Alors, je vois les choses de façon très différente. Tout d'abord, ma timidité n'est pas un obstacle à l'édition de mes jeux. C'est vrai que j'ai du mal à "vendre" mes jeux, et je suis du genre à expliquer les limites de mon jeu lors d'un premier test avec un éditeur, ce qui n'est clairement pas la meilleure chose à faire pour un premier contact !

 

Mais j'ai assez peu de jeu que j'estime prêt à être édité et je peux donc prendre mon temps. J'aurais aimé pouvoir aller à Cannes pour présenter quelques prototypes, mais si je ne peux pas, je me contenterai de retenter un ou deux concours dans l'année.
C'est vrai qu'il y a un boum ludique, mais l'augmentation de proposition côté auteurs s'accompagne d'un nombre croissant d'éditeur (notamment des petits) et donc d'un nombre croissant de sorties. Du coup, je pense qu'un bon jeu, même d'un auteur pas doué en placement de produit, trouvera un éditeur, et ce plus facilement qu'il y a 20 ans.

 

Sans compter kickstarter et les progrès techniques qui permettent d'éditer aujourd'hui des jeux trop coûteux hier, parfois en petit tirage. Et concernant le nombre de ventes une fois édité, là aussi je pense que vendre 2000 boites n'est pas plus dur aujourd'hui qu'il y a 20 ans.

 

 

J'ai cru comprendre que tu souhaitais t'investir davantage dans la création de jeu, tu prends du plaisir à faire jouer tes jeux et à ce qu'ils soient édités. Comment envisages-tu ton avenir dans le monde ludique ?

 

Mon investissement dépend de paramètres qui n'ont pas grand-chose à voir avec le monde ludique. Le temps que j'y passe dépend de ma vie privée et de ma charge de travail dans ma vie professionnelle.
Ma vie privée fait que je travaille plus sur des protos pour enfants (j'ai deux testeurs de 4 et 6 ans), et ma vie professionnelle peut me laisser des semaines sans beaucoup de boulot, ou avoir des semaines à plus de 50 heures par semaine.
Par exemple, cela fait un mois que je n'ai pas touché à un proto parce que j'ai des projets professionnels qui me passionnent. Et comme les 6 prochains mois s'annoncent chargés, je vais sûrement faire le strict minimum, c'est-à-dire retoucher des protos qui sont signés chez des éditeurs (un ou deux en cours), et noter les idées qui me viennent en tête.

 

J'ai commencé les protos en 2014, nous sommes en 2017, j'ai un jeu qui se vend bien, un autre signé (en coauteur), un troisième qui a été sélectionné pour le FLIP 2017, un quatrième qui est en discussion pour un kickstarter, je ne vais pas me plaindre.

 

Mon avenir dans le monde ludique, je l'envisage donc sereinement, tranquillement. En plus, je ne suis pas productif à la demande. Les protos cités ci-dessus ne m'ont pas pris énormément de temps, alors que j'ai passé beaucoup plus d'heures sur d'autres qui sont aujourd'hui au point mort. Alors je laisse venir les choses.

                 La famille de Julien



10) Si tu devais me citer 2 personnes du monde ludique, l'une pour ses qualités professionnelles et l'autre pour ses qualités humaines, l'un n'enlevant rien à l'autre?


 

Dans le milieu, je ne connais pas grand monde. J'ai fait 2 festivals ludiques dans ma vie et je parle aux éditeurs par mail ! 

 

Le premier que je citerai,  c'est Roberto Fraga.
Il était dans une petite salle mal indiquée dans un festival,  et je venais voir une conférence qu'il animait. J'arrive 15 minutes avant et on discute,  il me fait tester un jeu...  et sa femme lui rappelle qu'il doit faire sa conférence.
Je lui dis que je suis venu pour ça,  il me regarde et me dit en rigolant : "ok, tu seras peut-être tout seul !".
Ce gars est un monstre sacré pour moi, et pourtant il est d'une gentillesse et d'une bienveillance incroyables. On a commencé la conférence à 5 pour la finir à 10,  et c'était super sympa.

Disponible,  ouvert,  malgré des conditions pas tops. Donc je dirai un modèle de professionnalisme.   

 

La deuxième personne que je citerai,  c'est Guillaume de tric trac.
Je ne suis pas fan de son ton sur ses articles et ses interviews,  je ne sais pas trop pourquoi,  je le trouve trop souriant, il ne m'inspirait pas confiance (ça commence bien,  hein,  l'éloge !).
Et quand je l'ai rencontré en vrai, cette impression a disparu. C'est quelqu'un de gentil, attentif, mais surtout profond. J'ai eu l'occasion de le recroiser au FLIP,  et ce fut un plaisir à chaque fois, quelqu'un avec de vraies qualités humaines (pas juste de la politesse ou du professionnalisme).
Je peux guère en dire plus car on est dans l'ordre du ressenti subjectif et personnel,  et que je ne le connais pas plus que ça,  mais c'est quelqu'un que j'aurai grand plaisir à revoir. 


12) Pourrais-tu nous parler d'un auteur ou d'une œuvre importante à vos yeux, que ce soit en littérature, théâtre, cinéma, jeu etc... que tu souhaiterais faire découvrir ou redécouvrir à mes lecteurs ?

BLAST !

 

Blast de Manu Larcenet. 

Larcenet est un auteur de BD, qui a fait dans le comique pendant un moment. Et puis il est passé à des choses moins drôles, plus personnels sans doute, avec "le retour à la terre" par exemple. 

Et puis il a fait Blast, une série en 4 tomes. 

 

Je considère qu'une oeuvre artistique, c'est une vibration. Quand on est artiste, on essaye de se débarrasser (ou de partager)  cette vibration en la couchant sur papier, ou par le son ... Et quand quelqu'un se trouve dans le même état d'esprit, est dans une situation similaire, vibre sur la même fréquence, alors l'oeuvre lui dit : "il y a quelqu'un qui a du talent, et qui a réussi à transformer ce que tu ressens en oeuvre. Tu n'es pas seul au monde. Cet artiste sait ce que tu ressens car il l'a ressenti."

 

Blast traite de sujets très durs comme la haine de soi, la dépression, les pulsions suicidaires, l'addiction en général ... 

 

Blast devrait être remboursé par la sécurité sociale ! 

 

Si vous n'allez pas bien, allez dans une bibliothèque et empruntez Blast !

 

Et musicalement,  le trop peu connu Lucio Bukowski,  une tuerie !  À écouter ici :

 

https://monsieurhaymaker.bandcamp.com/album/aucun-potentiel-commercial

Une BD scénarisée par Julien

Le bureau de Julien

 

 

13) Comment définirais-tu en un mot, oui un seul, chacune des personnes suivantes  :

Guillaume Sandance, Monsieur Phal, Gregory Pailloncy, Tom Vuarchex, Guillaume chifoumi Florence Fraga, Yannick Robert, Bruno Cathala, Bruno Faidutti, Julien Lamouche

Guillaume Sandance : passionné

 

Monsieur Phal : trollslayer

 

Gregory Pailloncy : cartes

 

Tom Vuarchex : rires

 

Guillaume chifoumi : Caché

 

Florence Fraga : Sympa

 

Yannick Robert : allemand :-)) Ya!

 

Bruno Cathala : productif

 

Bruno Faidutti : provocateur

 

Julien Lamouche : je

 

 

 

14) Le jour où tu devras quitter le monde du jeu, d’une manière ou d’une autre, que souhaiterais-tu que l’on retienne de toi professionnellement mais surtout humainement?

Professionnellement,  j'aimerais qu'on retienne que je me fais des testicules en or massif avec mon dernier jeu. 

Humainement j'aimerais qu'on dise "il en a profité jusqu'au bout cet enfoiré".

 

 

15) Julien, en prenant en compte ta vie professionnelle et personnelle es-tu heureux ?

 

Bah non, je suis malheureux que ma première interview se finisse ! 


Ces jours derniers, un étrange individu m'a contacté afin de me poser des questions, à moi mais également à mes invités, il souhaitait en savoir plus sur "ses collègues".
J'ai vite compris que cet individu était lui aussi un professionnel du monde ludique ou en tout cas quelqu'un connaissant particulièrement ses moeurs et les autres professionnels.
Mr F. Faic à décidé de rester anonyme et de poser chaque semaine une question un peu provocatrice, caustique mais toujours avec humour à mes invités. 
Cette question sera intégrée en fin d'interview.


La question de Monsieur F.Faic

Bonjour. Je... je suis embêté. Je devrais vous poser une question qu'on ne devrait pas vous poser. Une question à laquelle il serait délicat de répondre. J'ai, pour ce faire, un esprit très critique, une grosse dose de mauvaise foi, un peu d'agressivité passive et du vitriol pour faire passer. Mais là je suis comme un puceau qui pose un lapin à son rencard parce qu'il n'a pas réussi à mettre la main sur une capote. Du coup, pardonnez ma question, vous êtes qui? Enfin, plutôt, qui seriez-vous en continuant à travailler dans le monde du jeu au lieu que de vous concentrer un peu sur l'éducation de nos futur jeunes macronistes ?

Si j'étais un enseignant qui faisait des jeux de société ...  je serais sûrement le mec avec le parcours le plus original du milieu,  non ? 

               Pacha qui attendait chaque jour désespérément le colis du 7th continent...

 

 

Pour ceux qui souhaiteraient soutenir mes entretiens, voici ma page tipeee,  même un petit geste fait plaisir et vous pourrez contribuer à d'autres interviews réalisés sur des festivals (Cannes, Paris est ludique, Essen...) : 

Ma page Tipeee 
 

Merci à mes Tipeeeurs de me soutenir  : Arnaud Urbon, Bruno Faidutti, Emilie Thomas, Nicolas Soubies ,Virgile De Rais  et Pierre Rosenthal! 

 

Pour ceux qui souhaiteraient découvrir les précédents entretiens, mes animations ou suivre ma page facebook  : 

http://www.facebook.com/jeuxviensavous/


Yves Hirschfeld
Benoit Forget
Bruno Faidutti 1ère partie
Bruno Faidutti 2ème partie
Naiade
François Haffner 1ère partie
François Haffner 2ème partie
Pierô Lalune
Timothée Leroy
Mathilde Spriet
Sébastien Pauchon
Tom Vuarchex
Vincent Dutrait 1ère partie
Vincent Dutrait 2ème partie
Christophe Boelinger 1 ère partie 
Christophe Boelinger 2ème partie
Régis Bonnessée
Roberto Fraga 1ère partie
Roberto Fraga 2ème partie
Cyril Demaedg
Bruno Cathala 1 ère partie
Cyril Blondel
Bruno Cathala 2ème partie
Yahndrev 1ère partie
Yahndrev 2ème partie
Emilie Thomas
Sebastien Dujardin
Florian Corroyer
Alexandre Droit
Docteur Mops 1ère partie
Docteur Mops 2ème partie
Arnaud Urbon
Croc
Martin Vidberg
Florent Toscano
Guillaume Chifoumi
Nicolas Soubies
Juan Rodriguez 1ère partie
Juan Rodriguez 2ème partie
Bony
Yannick Robert

Docteur Philippe Proux
Franck Dion 1ère partie
Franck Dion 2ème partie
Franck Dion 3ème partie
Yoann Laurent
Carine Hinder et Jerôme Pélissier
Dominique Ehrhard
Christian Martinez
Maxime Savariaud
Julien Lamouche

Saison 2 


Fabien Bleuze
Serge Laget
Djib 1ère partie
Djib 2me partie
Florian Sirieix
Farid Ben Salem 1 ère partie
Farid Ben Salem 2ème partie

bottom of page