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Jeux Viens à Vous Hadi Barkat

Ma première rencontre avec Hadi Barkat fut drôle et surprenante puisqu'il me salua chaudement lors du festival de Cannes sans que je sache qui j'avais en face de moi. 
Apprenant par la suite que j'avais rencontré le patron d'Helvétiq sans le savoir, je décidai de me renseigner un peu plus sur lui.

Hadi est un personnage atypique dans le monde ludique. Né en Algérie, il fera polytechnique en Suisse puis ira vivre aux Etats unis et au Danemark...

Hadi est à la fois surprenant, ouvert d'esprit, souriant, avec qui il est agréable d'échanger. 

 

Nous évoquons son parcours, ses origines, ses voyages, la Suisse, Sébastien Pauchon et Bruno Cathala, ainsi que l'état d'urgence et les richesses parisiennes... 

 

 

1) Hadi, bonjour, aurais-tu la gentillesse de te présenter? 

 

Bonjour Emmanuel. 

Tout d'abord merci de proposer cette expérience d'interview par email. intriguant !

 

Je suis tout d'abord un family man et un papa fier de ses enfants. 

Ensuite, je suis fondateur d'Helvetiq, entrepreneur, créateur d'emplois, auteur de jeux et de livres, cycliste urbain, fan de sport au point d'être geek basket et tennis, étudiant d'allemand et de piano, amateur de bon café et de dépaysement en montagne. J'ai vécu aux Etats-Unis, au Danemark, en Suisse et en Algérie.

 

Chez Helvetiq, je m'occupe de la direction générale et créative. J'ai la chance d'avoir une équipe que j'adore. Mon rôle à leurs côté est semblable à celui d'un coach d'une équipe sportive. Pour réussir, il est important que chacun soit au service de l'autre et du collectif tout déployant tous les efforts pour que chacun se développe.

 

Mon parcours est tout ce qu'il y a de plus typique dans l'édition :)

J'ai grandi en Algérie avec la richesse de deux langues et deux cultures. Puis, après le bac à 17 ans, j'ai étudié en Suisse à l'École polytechnique fédérale de lausanne (EPFL) où on apprend si bien à apprendre. Après des études en informatique, j'ai délaissé l'appel du monde bancaire pour la créativité et l'ingéniosité des start-ups. Puis, j’ai choisi de travailler dans le capital risque pour trouver les bonnes start-ups à financer et à accompagner. Un métier passionnant.

Il y a dix ans commençait l'aventure Helvetiq comme un projet-hobby.

J'étais loin d'imaginer que ça allait prendre cette ampleur.

 

2) Que représente le jeu pour toi, le fait de jouer mais également le fait de faire jouer ?

Le jeu, c'est des moments privilégiés avec mes deux filles, à leur apprendre de nouveaux jeux et à découvrir leurs réactions

Le jeu, c'est les parties avec la team Helvetiq, après le lunch ou lors de nos fameuses sorties brainstorm dans les Vosges, la foret noire ou les vignes d'Alsace

Le jeu, c'est les journées de découverte de protos lorsque nos auteurs viennent au bureau les valises pleines nous les présenter.

Le jeu, c'est les rencontres sur les salons ou l'art de trouver le bon jeu pour la bonne personne ou le bon partenaire

Le jeu, c'est dix parties de Kartel à la suite avec deux potes « pas-du-tout-joueurs » dans un Airbnb à cracovie un vendredi à 3h du matin en buvant deux tisanes et un porto

Le jeu, c'est magique et bien plus que ça encore... ce serait long de tout énumérer.

 

Faire jouer, quel beau métier !

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La team Helvétiq en pleine activité de  "team skiing"

3) Tu es dans le monde ludique bien sûr mais j'ai l'impression que l'entrepreneuriat semble quelque chose d'important dans ta vie.
Qu'est ce que cela t'apporte au quotidien ?

 

J’aimerais laisser le terme entrepreneuriat à ceux qui théorisent sur le sujet.

Tout comme on écrit on ne devient pas écrivain, on entreprend, on ne devient pas entrepreneur. 

 

Dans notre équipe, nous pensons à éditer des titres qui surprennent et qui plaisent. Nous pensons à progresser et à bien travailler ensemble. Nous pensons à explorer de nouvelles directions créatives pour ne pas nous ennuyer ou lasser. Nous pensons à prendre les bons risques.

 

Le travail chez Helvetiq m'apporte évidemment beaucoup de satisfaction au quotidien... quand je vois un design graphique prendre forme après des semaines d'efforts, quand je skype avec un auteur pour brainstormer de directions possibles à donner à sa création, quand je vois un collègue glisser un billet dans notre boite à idées, quand je vois une stagiaire devenir une personne indispensable pour nous, quand je vois la quantité de choses que nous pouvons encore apprendre. Ce dernier point est ma garantie d'être heureux professionnellement.

 

 

4) J'ai envie de revenir maintenant aux sources.
Tu me disais avoir grandi en Algérie avec la richesse de deux langues et deux cultures.
Quelles cultures et quelles langues tout abord ?
Peux-tu nous raconter justement ce que t'ont apporté ces cultures pour l'homme que tu es devenu actuellement ?
Qui était le petit Hadi en fait ? :-)


Pour les langues, c'est l'arabe dialectal, l'arabe classique et le français. Voilà, ça en fait deux ;) 

Grandir bilingue, c'est adopter la diversité. C’est là que se trouve la richesse.

 

J'ai fait l'école publique algérienne, avec deux passages importants. Le premier auprès d'une enseignante qui a éveillé toute la classe aux lettres et à la rédaction au point où je voulais monter mon journal à l'âge de 12 ans. Puis, au Lycée technique d'Alger, probablement la filière la plus exigeante du pays. D'un naturel plutôt bosseur, j'ai trouvé un cadre ultra exigeant et stimulant.

L'anglais est venu sans que je me souvienne exactement comment. Je lisais en anglais à l'adolescence.

Déjà petit, je considérais que mon terrain était le monde malgré toutes les difficultés qu'ont les Algériens à voyager. L'inconscience permet de rêver et de ne pas lésiner sur les efforts. Un jour, une petite porte s'est entrouverte, j'ai foncé.

 

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                                 Travail au bureau

 

 

 

Que retiens-tu plus précisément de tes deux cultures : de la culture arabe/algérienne et de la culture occidentale ?
 

On ne retient pas les choses en couches stratifiées. C'est beaucoup plus complexe que cela.

Si je te dis que liberté et indépendance sont capitales pour un développement humain positif. Est-ce algérien ou occidental ?
 

Pour simplifier et en premier lieu, ma conception des relations humaines est plus à l'algérienne. En gros, on est tous cousins :)

Ma conception du boulot est plus à la suisse : directe, respectueuse, efficace. 

Enfin, ma conception de la créativité est un brassage, car elle naît d’un certain chaos, de l'échange et du mouvement.


N'oublierais-tu pas la lenteur pour la culture suisse ? ;-)
(Ah les préjugés français !)


Réfléchir avant de parler, c'est souvent pris pour de la lenteur ;)

 

 

 



5) Et que retiens-tu des deux autres pays où tu as vécu, les Etats-unis et le Danemark ?
 

5 ans à Boston. C'est le monde des idées, des livres et des arts.

 

Jeudi, c'est lecture de Paul Auster dans un petit théâtre. Vendredi, un jeune romancier indien passe par là. Samedi, l'Orchestre symphonique joue la 3ème de Beethoven. Travailler ou écrire dans les cafés, c'était génial.

Le sport y est omniprésent. C'est ainsi que je suis devenu fan inconditionnel des Boston Celtics.

L'océan, les homards du Maine. Bref, une très belle période.

La société américaine est en revanche brutale et parfois paradoxalement anti-progrès. Ceci était plus dur à comprendre et à apprécier.

 

Deux ans à Copenhague. Ok, ils ont beaucoup de vélos et des éoliennes les danois. Ils jouent pas mal aux jeux de société aussi (ça fait partie du hygge). Leur design n'a rien à envier à personne.

Toutefois, il me semble que la bonne réputation du Danemark est follement exagérée. 

Les Danois ont inventé le "hygge", car il fait noir beaucoup trop tôt en automne-hiver. Ils ont une façon passive-agressive de se comporter en société qui peut être horripilante (attention, le modèle social ne veut rien dire).

En plus, leurs jouets en plastique font horriblement mal aux pieds au beau milieu de la nuit quand les lumières sont éteintes. 


En France aussi, les jouets en plastique font aussi horriblement mal aux pieds au beau milieu de la nuit quand les lumières sont éteintes ! ;-)

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Premier test de Kartel 

6) Tu me disais avoir délaissé le monde bancaire pour celui des start-ups
De l'extérieur, ces deux mondes semblent proches...
Prendre de gros risques afin de réaliser des bénéfices en un temps record en revendant des actions.

Maintenant que j'ai sorti mes préjugés...
Pourrais-tu les contredire afin de nous expliquer les différences fondamentales justement entre ces deux univers, ce que tu sembles adorer chez l'un et ne pas aimer chez l'autre puisque tu l'as délaissé ?


Je m'excuse si je n'ai pas été assez précis.

Le monde de l'informatique bancaire, j'en suis reparti en courant à la fin d'un stage. 

Son sérieux et son statisme ne m'ont pas permis d'en apprécier les qualités si elles existent.

Le monde des start-ups tourne autour de la créativité et de l'innovation, des petites équipes, des rêves et des visions.

Ce n'est juste pas comparable.


7) Tu me disais également être auteur de livres...
Pourrais-tu nous en dire plus ?


Ecrire est une de mes passions.

A ce jour, j'ai publié un recueil de nouvelles (aux éditions d'en bas), un album de littérature jeunesse avec Mirjana Farkas et un livre d'art graphique avec Karen Ichters (les deux chez Helvetiq).

J'ai assez peu de temps libre entre la famille, Helvetiq et le sport. Je le consacre le plus volontiers à l'écriture d'un roman, généralement en montagne assis à ce bureau.

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Le lieu semble se prêter à une introspection... que t'apporte le fait d'écrire ?


C'est un jeu qui m'apporte beaucoup.

Jouer avec les mots et les phrases. Les laisser reposer, avant de les remanier.

Créer des personnages, des principaux et des secondaires, sans oublier les secondaires qui prennent de l'ampleur et deviennent principaux. 

Raconter des histoires. Inventer des événements.

Surprendre. Se surprendre. 

 

8) Et créer des jeux, c'est dans un but similaire : raconter des histoires ou dans une toute autre optique ?

Oui, complètement. C’est créatif. Tu commences avec quelque chose de brut et tu l'affines jusqu'à atteindre une expérience enrichissante. C'est très esthétique aussi. Le graphisme et l'ergonomie sont des éléments très importants dans nos jeux.

 

Notre catalogue est assez reconnaissable. Une de ses caractéristiques est l'éclectisme, car les projets démarrent d'une histoire authentique et non d'un désir de conquérir des marchés. C'est notre ADN depuis le premier jeu sur la Suisse. Forcément, dans notre désir de passer cet enthousiasme aux joueuses et aux joueurs, il y a un le besoin de raconter cette histoire à chaque fois.

 

Et lorsqu'un auteur soumet un jeu chez nous, il y a une démarche analogue. Par exemple, pour Bandido, tout est parti du fait d'actualité d'El Chapo, échappé de prison au Mexique par des tunnels sous sa cellule. Incroyable histoire. Nous n'avons pas pu obtenir les droits pour appeler le jeu El Chapo - Ok, on n'a même pas demandé :)

9) Pourrais-tu nous parler de ta relation avec Sébastien Pauchon et de votre manière de travailler ensemble sur « Team up ! » ?
Comment vous complétez-vous tous les deux ?

 

La relation avec Sébastien est importante et particulière. C'est grâce à lui que j’ai découvert les jeux de société modernes et que je fais ce métier d'éditeur de jeux.

Pour l'anecdote, tout est parti d'une émission de radio matinale qui l'interviewait à propos de jeux. Je l'ai invité à animer une sortie d'entreprise sous la neige. C'était épique de s'y rendre en moto-neige avec des boites de jeux sur les bras. 

Deux ans plus tard, je l'ai consulté à la naissance de l'idée d'un jeu sur la Suisse. Immédiatement partis en échange d'idées, c'est devenu une commande pour lui avec Bruno Cathala et Malcolm Braff. 

 

Par la suite, Seb et moi avons conçu les IQ et les Grand Tour en tant que co-auteurs.

 

L'un et l'autre apprécions de travailler en binôme. C'est un ping-pong créatif plutôt fluide. Il n'y a pas de rôles particuliers.

Et puis, travailler à deux évite de procrastiner ou plutôt, évite de laisser d'autres projets prendre le pas sur la création. On doit quelque chose à son compère :)

Seb est très fort. Ses protos sont ultra soignés. Il a une connaissance ludique combinée à une culture du brainstorming et de la recherche de solution imbattables.

C'est une chance de travailler avec lui.
 

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Sébastien Pauchon et Hadi Barkat 

10) Le sport semble avoir une grosse importance pour toi.
10 A) Pourrais-tu me dire ce que cela t'apporte au niveau professionnel et personnel ?


C'est simple, je me sens plus heureux et plus en forme lorsque je pratique le sport. L'impact est personnel et professionnel.




10 B) Je comparais dernièrement le sport et le jeu de société qui selon moi sont plus proches que ce que l'on pense : des règles, un but, une compétition ou une activité récréative, une réflexion sur soi, de l'entraînement, mais aussi un lien social et un amusement.
Qu'en penses-tu ?

 

D'accord sur toute la ligne avec cette comparaison sport/jeux de société.

Le sport et les jeux ont un point en commun en plus. Il ne faut pas arrêter de les pratiquer lorsque la vie (in-)active essaye de prendre le dessus :)

 

11) On pense souvent que la Suisse est un pays débordant de richesse.
A Paris est Ludique, j'ai été choqué que derrière tout le faste de la capitale que l'on peut voir à la télé ou dans les endroits touristiques qu'il y ait de plus en plus de sdf dans les rues, la misère s'étalait en bas des immeubles aisés, les gens n'y faisant plus attention.


https://www.youtube.com/watch?v=L3MZowwlyVk


Quelle est la situation en Suisse, y a-t-il également de la pauvreté, est t-elle cachée ? Quelles solutions sont peut-être apportées par le gouvernement ?

 

Bien sûr qu'il y a de la pauvreté en Suisse

Les solutions sont certainement multiples et complexes. Education, emploi, santé, support en cas de mauvaise passe. C'est dur la pauvreté. C'est stressant. Personne n'est à l'abri.

Je crains que ce ne soit pas la priorité ultime des politiciens de réduire la pauvreté. Il n'y a hélas pas de consensus entre partis et beaucoup de stéréotypes sur la question. Les stéréotypes empêchent trop souvent les discussions et les solutions constructives.  



Quelles sont les priorités des politiciens selon toi justement ? 
 

Le jeu politique peut-être?

Comme tu vois, on revient toujours au jeu :)


Mais n'est-ce pas la faute des citoyens qui acceptent les règles du jeu établies par ces politiciens justement simplement en votant par exemple ? 

Ou peut-être qu'on ne vote plus assez ?!

 

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Paris est Ludique?

12) J'aimerais que tu me donnes ton avis sur les 6 premières minutes de cette interview réalisée par Thinkerview, une chaînée produite par des hackers réalisant des entretiens sur des sujets de société importants. 

 

https://www.youtube.com/watch?v=VBsLSfPs2PE 

Je ne connaissais pas ThinkerView. Merci de me le faire découvrir.

La misère appelle des solutions. Chacun va les chercher dans ce qui lui parle le plus.

Est-ce que le monde va mieux ou moins bien ?

Il y a un pessimisme exagéré par moment.

Attention à l'excès de pessimisme, car il fait monter les extrêmes dialogues de sourds.



13) Alors revenons à de l'optimisme avec tes filles !
Qu'est-ce que cela a changé dans ta vie personnelle mais également professionnelle de devenir père ?

 

C'est fou comme les enfants prennent tout de suite une énorme place, au point de ne plus se souvenir comment c'était avant. C’est magique.

Sur un plan personnel, c'était plus simple avant. Pour sortir de chez moi, je mettais mes chaussures, ma veste et hop j'étais dehors ... :D

Sur un plan professionnel, avoir des enfants permet de relativiser ce qui se passe au boulot. Cela permet d'être plus focus aussi car le temps à disposition est plus réduit. On a moins de temps qu'avant, mais on est plus clairvoyant.

14) Si tu devais me citer deux personnes du monde ludique, l'une pour ses qualités professionnelles et l'autre pour ses qualités humaines, l'un n'enlevant rien à l'autre ?

 

Je ne vais pas être très original : Bruno Cathala. Depuis notre première rencontre en 2007-2008 autour de la création du jeu Helvetiq (je ne me souviens plus de la date exacte), j'ai toujours admiré chez lui son côté bosseur forcené, prêt à aller partout, à faire ce qu'il faut. Un coureur de marathon.

Je ne sais pas si le monde ludique réalise à quel point c'est un bosseur.

Avant ses mécaniques, c'est ce côté-là qu'un jeune auteur devrait étudier pour s'inspirer.

 

Et pour les qualités humaines, j'allais dire l'équipe Helvetiq, mais il y aurait du chauvinisme dans cette réponse.

Je vais dire Julien Vahanian de PMWD. Nous nous sommes rencontrés à la dernière heure du salon Nuremberg 2014. Depuis, PMWD nous distribue en France. Julien débarquait dans le monde du jeu avec une expérience préalable solide et intéressante, une grande intelligence. 

Nous avons développé un rapport de compréhension et de confiance qui nous fait progresser sans arrêt.

C'est un des partenariats dont nous sommes le plus fiers chez Helvetiq et sa dimension humaine est fondamentale.
 

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Lucas et Jonas, membres d'Helvétiq

15) Pourrais-tu nous parler d'un auteur ou d'une œuvre importante à tes yeux, que ce soit en littérature, théâtre, cinéma, jeu etc... que tu souhaiterais faire découvrir ou redécouvrir à mes lecteurs ?

La littérature de voyage est aussi formatrice que le voyage lui-même.

Je conseille un auteur suisse: Nicolas Bouvier. A commencer par L'usage du monde.

Ensuite, Chemins de poussière rouge de Ma Jian. Il retrace le voyage de trois ans d'un artiste chinois persécuté. Je l'ai lu en Chine pendant un long voyage et j'ai été soufflé.

 



16) J'allais en venir aux 3 dernières questions mais je vais revenir sur Bruno Cathala.
Le public l'adore, les professionnels sont dithyrambiques mais parfois parfois des critiques fusent en off sur son omniprésence qu'elle soit sur les réseaux sociaux, les médias, les festivals ou son nombre de créations qui selon certains diminueraient la qualité de son œuvre.
Une sorte de Johnny Hallyday du monde ludique en quelque sorte.
Il est parfois mal vu j'ai l'impression d'être si professionnel dans le milieu ludique ou en tout cas de le montrer.
Est-ce que c'est quelque chose que tu ressens également, toi qui semble l'apprécier ?


Nous avons fait un seul jeu avec Bruno, le premier. Et encore, il n'était pas seul dessus vu que Sébastien Pauchon et Malcolm Braff ont co-signé.

Depuis, nous n'avons pas travaillé ensemble.

J'estime avoir un avis objectif, sans billes dans le jeu.

 

Ceux qui critiquent son omniprésence ont tort. Ils ne comprennent peut-être pas que c'est une force pour lui et pour ses éditeurs. 

Il défend ses jeux. Sa présence est de plus bénéfique pour le monde du jeu dans son ensemble. Il a créé une marque de qualité petit à petit.

Quant au choix des jeux publiés, il faut savoir que pour vivre du métier d'auteur il faut pas mal publier, car personne ne sait d'avance qu'il va faire un Spiel des Jahres. Une fois que tu as signé un best absolu, tu peux te permettre d'être plus sélectif, peut-être ?

Ceci dit, il ne me semble pas que Bruno bâcle ses jeux pour vite les sortir. C'est plutôt un gros bosseur encore une fois, qui peut créer plusieurs concepts à la fois et bosser sur quatre protos le même soir. Mais il doit bien avoir un regret sur un jeu qu'il fallait faire autrement - ou pas du tout. Il faudrait lui demander.

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Production de Cantuun

 

 




17) Si tu devais donner un conseil, laisser une bouteille à la mer pour les jeunes générations ?
 

En jeux, la valeur et le succès n'attendent pas le nombre des années, à condition de beaucoup bosser.

Go for it.

 



18) Le jour où tu devras quitter le monde du jeu, d’une manière ou d’une autre, que souhaiterais-tu que l’on retienne de toi professionnellement mais surtout humainement ?

Que certains de nos jeux se jouent encore dans des années et que leur design soit encore actuel ;)

Que certains auteurs et autrices aient pu lancer leur carrière grâce à Helvetiq.

Et que toutes les personnes passées par la team Helvetiq en gardent un excellent souvenir avec la conviction d'une contribution significative à leur développement personnel et professionnel.

 

Mais, je pense que je continuerai à faire ce métier même si je ne devais plus gagner ma vie. C'est mon dernier mot Jean-Pierre... cher Emmanuel.


Mais alors... comment nourrirais-tu ta famille dans ce cas ?

hmm je dis bien "même si je ne dois plus gagner ma vie" ... pas clair ? :)

 



Ok je ne l'avais pas compris dans ce sens! 

 


 

19) C'est malheureusement la fin de cet entretien, Hadi, en prenant en compte ta vie professionnelle et personnelle, es-tu heureux ?

Je suis heureux, entre autres d'avoir pu répondre à tes questions.

 

Merci pour cet échange Emmanuel :)

Merci à toi pour ta gentillesse et ton investissement dans cette entretien. 

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La team Helvétiq vous salue

 

 

Pour ceux qui souhaiteraient soutenir mes entretiens, voici ma page tipeee,  même un petit geste fait plaisir et vous pourrez contribuer à d'autres interviews réalisés sur des festivals (Cannes, Paris est ludique, Essen...) : 

Ma page Tipeee 
 

Merci à mes Tipeeeurs de me soutenir  : Arnaud Urbon, Bruno Faidutti, Emilie Thomas, Nicolas Soubies ,Virgile De Rais, Pierre Rosenthal, et Ludikam! 

 

Pour ceux qui souhaiteraient découvrir les précédents entretiens, mes animations ou suivre ma page facebook  : 

http://www.facebook.com/jeuxviensavous/

 


 

Saison 1

Yves Hirschfeld
Benoit Forget
Bruno Faidutti 1ère partie
Bruno Faidutti 2ème partie
Naiade
François Haffner 1ère partie
François Haffner 2ème partie
Pierô Lalune
Timothée Leroy
Mathilde Spriet
Sébastien Pauchon
Tom Vuarchex
Vincent Dutrait 1ère partie
Vincent Dutrait 2ème partie
Christophe Boelinger 1 ère partie 
Christophe Boelinger 2ème partie
Régis Bonnessée
Roberto Fraga 1ère partie
Roberto Fraga 2 ème partie
Cyril Demaedg
Bruno Cathala 1 ère partie
Cyril Blondel
Bruno Cathala 2ème partie
Yahndrev 1ère partie
Yahndrev 2ème partie
Emilie Thomas
Sebastien Dujardin
Florian Corroyer
Alexandre Droit
Docteur Mops 1ère partie
Docteur Mops 2ème partie
Arnaud Urbon
Croc
Martin Vidberg
Florent Toscano
Guillaume Chifoumi
Nicolas Soubies
Juan Rodriguez 1ère partie
Juan Rodriguez 2ème partie
Bony
Yannick Robert
Docteur Philippe Proux
Franck Dion 1ère partie
Franck Dion 2ème partie
Franck Dion 3ème partie
Yoann Laurent
Carine Hinder et Jerôme Pélissier
Dominique Ehrhard
Christian Martinez
Maxime Savariaud
Véronique Claude
Shadi Torbey

 


  

Saison 2 
 

Fabien Bleuze
Serge Laget
Djib 1ère partie
Djib 2me partie
Florian Sirieix
Farid Ben Salem 1 ère partie
Farid Ben Salem 2ème partie
Julien Lamouche
Jean-Louis Roubira 1ère partie
Jean-Louis Roubira 2ème partie
Philippe des Pallières 1ère partie
Philippe des Pallières 2ème partie
Julian Malgat Tome 1
Philippe Tapimoket 1ère partie
Philippe Tapimoket 2ème partie
Théo Rivière
Reixou
Nicolas Bourgoin
Natacha Deshayes
Gary Kim 
Emmanuel Beltrando
Tony Rochon

Thierry Saeys
Lia Sabine
Igor Polouchine 1ère partie
Igor Polouchine 2ème partie
Bernard Tavitian
Marcus 1ère partie
Marcus 2ème partie
Gaetan Beaujannot
Jean-Michel Urien
Michel Lalet 1ère partie
Michel Lalet 2 ème partie
Michel Lalet 3ème partie
Christophe Raimbault
Gaelle Larvor / Nam-Gwang Kim
Stefan Feld




Saison 3

Catherine Watine
Jean-François Feith
Nadine Seul 1ère partie
Nadine Seul 2 ème partie
Guillaume Lemery 1 ère partie
Guillaume Lemery 2 è me partie
Jérémie Fleury Tome 1
Aurore Matthey
Richard Garfield
Rémi Amy
Eric Jumel

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