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Jeux Viens à Vous Emmanuel Beltrando

J'ai connu Manu Beltrando il y a ...20 ans à la quasi ouverture d'Ostelen, un lieu mythique pour les joueurs de Magic, il y était cogérant et arbitre. Sa passion pour le jeu était débordante, son charisme et son caractère étaient déjà également présents.
Le lieu a depuis fermé et les années ont passés. 
Je ne fus au final pas surpris de le retrouver longtemps plus tard comme éditeur avec Moonster games. 

 

Manu comme Croc n'est pas à l'aise derrière l'écrit, il aurait été plus adapté de l'interviewer en face mais cela n'a malheureusement pu se faire, faute de temps. 
Certaines de mes questions sont plus longues que ses réponses, mais vous y trouverez parfois certains éléments de son caractère. 
Certains le considèrent comme imbu de lui même, j'aurais tendance à le voir comme un passionné possédant un fort caractère comme il l'exprime parfois lui-même : "Je ne gère pas l'humain". 

Avec Manu, nous parlons de sa vie professionnelle, de gérant de salle d'arcade à son métier d'éditeur en passant par chef de projet chez Asmodée, bien évidemment de Magic, de ses jeux édités, de ses enfants, mais également de Marc Nunes et de Croc...

Cet entretien est dédicacé à la génération Ostelen. 




1) Manu, bonjour aurais-tu la gentillesse de te présenter ?

 

Bonjour, mon nom est Emmanuel Beltrando, mes ami(e)s m'appellent, Manu, Pepito ou Machette. Je travaille dans le monde du jeu depuis 24 ans. J’ai presque tout fait dans l'univers ludique, gérant de salle d’arcade (SEGA), gérant de salle de PC en réseau, gérant de Game Center (Ostelen), DCI Manager pour Magic (WOTC), organisateur de conventions (GenCon France), chef de projets (Asmodee), auteur de jeux (Hero IK, Sharur, Immortal Eight), éditeur de jeux (Moonster Games), distributeur de jeux (Happy Baobab en Corée du Sud), Studio de développement (Sorry We Are French), animateur et danseur ludique. J’aime l’Asie, le football Américain, les bonnets beanie, Bruce Lee et la SF.

 

2) Que représente pour toi le fait de jouer ? Et le fait de faire jouer ?

 

Jouer ? 

 

C’est un loisir. Passer du temps avec des amis. Rigoler. Profiter. C’est pour ça que ma préférence va vers les jeux simples, rapides avec si possible des thèmes forts. Je ne joue presque plus aux « gros eurogames ». Je préfère largement l’Améritrash, les party games et les bons casuals. J’adore également les jeux de cartes, mon favori reste « Netrunner » (la version originale). Le jeu est, et doit rester un moment de plaisir partagé. Je déteste les mauvais joueurs, les râleurs et ceux qui cherchent des excuses foireuses et malodorantes à leurs défaites. J’aime perdre, j’apprends à chaque défaite. Je peux réfléchir des heures ou des jours entiers à mes défaites et à mes « moves » de mes futures parties. Je préfère les jeux tactiques aux jeux stratégiques. 

 

Faire jouer ? 

 

Faire jouer c’est surtout dans le cadre du travail. Je fais tester nos jeux et protos, au bureau tous les jeudis, mais aussi sur les salons et festivals, c’est une sensation exceptionnelle, mais comme pour mon loisir, je préfère faire jouer à des jeux qui correspondent à mes goûts. J’adore être sur un stand et faire jouer les gens à un jeu que j’adore, voir leurs sourires, leurs yeux qui pétillent, c’est juste génial. J’ai des souvenirs magnifiques de Koryo et Minivilles à Cannes. 3) J'avoue partager ta vision du jeu mais avant de peut être revenir sur cela, j'aimerais parler de ton arrivée dans le monde du jeu, fil rouge de ton parcours professionnel.

 

3 A) Comment en arrives-tu, à la fin de tes études, à plonger dans le jeu de manière professionnelle ?

 

Je m’occupais à l’époque de la salle SEGA « La tête dans les nuages » de la place d’Italie à Paris. Je passais mes week-ends à organiser des tournois Magic ou à jouer dans des tournois Magic. Wizards of the Coast s’est alors installé en France et ils cherchaient un DCI Manager. J’ai eu le poste, j’ai commencé dans le jeu de société comme ça.

 

3 B) Comment tes parents ont-ils réagi à cette voie qui pouvait sembler « aventureuse » ?

 

J’ai choisi cette voie officiellement après mon service militaire, je ne vivais déjà plus chez mes parents. Mes parents m’ont toujours soutenu dans tous mes choix. Quels qu’ils soient. 

 

3 C) Crois-tu qu'il te serait désormais impossible de travailler dans un autre domaine ? Pas du tout. Dans ma prochaine vie, j’écrirai des livres. J’ai déjà tout prévu. J’ai envie de ça.

 

4) Venons en à cette période de Magic, à l'époque où je t'ai connu à Ostelen. Bien évidemment il y avait eu Jussieu dès le départ qui avait crée une forte émulation chez les français mais Ostelen, une salle de jeu ouverte fin 90' et ouverte durant quelques années a permis aux joueurs de se retrouver chaque soir, chaque week end pour drafter, tester leur deck, réfléchir ensemble.... En quelques années on a vu des joueurs devenir des joueurs de classe mondiale comme les frères Ruel, Gabriel Nassif, Amiel Tenenbaum....

 

4 A) Je crois que tous les joueurs qui ont connu Ostelen en gardent un souvenir nostalgique voire, oserais-je le jeu de mot, magique... J'imagine que c'est également ton cas ?

Qu'est ce qui t'a fait arrêter la gérance du magasin ? Les difficultés financières ? L'envie de faire autre chose ?

 

Ostelen c'était Magic et Magique. Mais je travaillais 7 jours par semaine et 15 heures par jour. Soit plus de 100 heures par semaine.

J’aimais ça, mais c’était fatiguant, ce qui n’était pas le point de vue de mon associé de l’époque. Bref, nous nous sommes pris la tête et quand on me saoule, j’ai plus tendance à me casser plutôt qu’a discuter.

Aujourd’hui encore, c’est pareil. Lorsque je suis partie d’ Ostelen, la situation financière était très bonne. 

Manu fait une petite infidélité à Magic avec Net Runner, un autre jeu de Richard Garfield

 



4 B) Magic à l'époque, et tu es bien placé pour le savoir, était au sommet de la complexité au niveau des règles, des joueurs arrivaient à gagner parfois leur match simplement avec des points de règles.
Ce qui donnait parfois une mauvaise image des joueurs de Type 2, mais une grande émulation.
Tu étais arbitre, mais également joueur, que retiens-tu de cette période toi qui maintenant comme tu le disais joue pour le plaisir du jeu ?


On se souvient bien de « Wall of Boom », un bel exemple de cette période. J’ai adoré cette époque, le jeu, les tournois, les copains, bref, tout. Certes, c’était sans pitié pour les nouveaux, mais c’était comme ça que fonctionnait le jeu à l’époque. C’est à l’opposé de ce que j’aime aujourd’hui, mais je ne regrette rien, loin de là.


 

4 C) On ne compte pas le nombre de joueurs ayant pratiqué le poker en tant que professionnel ensuite Que t'as apporté Magic dans ta vie ? Des souvenirs ? Des amis ? Des compétences de réflexion ?

Magic m’a beaucoup apporté, des amis, des ennemis, des bons et des mauvais souvenirs, une réelle expérience de vie et surtout la certitude que je voulais en faire mon métier. Magic a été pour moi la base fondatrice de toute ma carrière, aujourd’hui encore, ce que Magic m’a apporté me sert très souvent, que ce soit en « gamedesign » ou organisation, et même en relationnel. 

5) Si tu devais justement nous raconter une anecdote drôle ou émouvante de cette époque ?

Revenir du GP d’Amsterdam avec Philippe Perbos au volant et Manu Vernay, Philippe Mongauze et moi-même complétement en trip Blade Runner/ Teletubbies à l’arrière de la voiture après la victoire de Manu.

6 A) Si tu devais définir en un seul mot, oui un seul, ces personnalités du monde de Magic ?

Gabriel Nassif, Franck Canu, Amiel Tanenbaum, Antoine Ruel, Olivier Ruel Farid Meraghni, Karim Aioudad, Florent Jeudon,

 

Téacombienquandmême

 

6 B) Maintenant de manière plus classique, si tu devais définir en un seul mot, oui un seul, ces personnalités du monde ludique ?

Matthieu d'Epenoux, Gary Kim, Vincent Dutrait, Ian Parovel, Tom Vuarchex Sébastien Dujardin, Philippe Mourret, Fabien Bleuze, Croc, Marc Nunes, Emmanuel Beltrando

Philosoraptor

7) Tu disais que tu avais eu des discordes avec ton associé à Ostelen, être patron c'est faire des concessions que ce soit avec ses clients, ses associés, ses fournisseurs, voire parfois avec ses employés. Tu disais que tu te cassais si ça ne va pas, mais j'imagine que tu as appris de tes erreurs au fil de toutes ces années, comment gères-tu l'humain au sein de Moonster games ?

 

Je ne gère pas l’humain. Cela m’emmerde. Les cons je m’en sépare, ils restent sur le bord de la route. Je ne sais pas gérer l’humain et je ne veux pas. Il y a plein de nocifs autour de nous dans le monde du jeu, il faut juste savoir les éviter ou en faire le moins possible avec eux. Je les laisse dans leurs trips.

 

 

8) Passons à ta période chez Asmodée, lorsque tu deviens chef de projet.

 

8 A) Tu passes de patron à employé, est-ce que cela a été compliqué pour toi de devoir rendre des comptes alors que tu as tendance comme tu le dis à plutôt fuir le conflit ?

 

Mon patron était Marc Nunes. Du coup aucun problème, c’est un mec intelligent, il ne se trompe pas souvent. C’est devenu plus compliqué avec Pierre Gaubil, qui est plus dans le "frontal", ce qui ne fonctionne pas avec moi.

Test de jeu avec Seiji Kanai

 

8 B) Qu'est ce que tu retiens de cette période qui a été j'imagine très formatrice?
C'est ce qui t'a donné l'envie de créer Moonster games ensuite ? 


La période Marc Nunes était merveilleuse. J’ai adoré ces années-là. En partant de chez Asmodee (suite à un problème " frontal"   avec Pierre Gaubil), Marc Nunes m’a vivement encouragé à monter une maison d’édition, après 1 an de préparation, j’ai monté Moonster Games.  



9 A) Tous les gens qui me parlent de Marc Nunes m'en disent du bien .
Il est pas si courant qu'un professionnel fasse l'unanimité.
Qu'est ce que tu voudrais nous dire justement toi qui l'as connu ?


Je pense que le jeu moderne, au niveau mondial en est là aujourd’hui en grande partie grâce à lui. Cela semble fou, mais non. C’est la seule réalité crédible lorsqu’on connaît bien l’histoire du jeu depuis 20 ans. Il a fait le marché français, il l’a professionnalisé. Le jeu a grossi en France, principalement grâce à lui. Il a exporté ses méthodes avec un Asmodee qui était passé d’une toute petite PME à une très grosse multinationale. Ça a tiré tout le monde vers le haut. Tout le monde. C’est le Elon Musk ludique. 


 

9 B) Tu me disais avoir un caractère particulier, la principale qualité de Marc est de savoir gérer l'humain afin que chacun donne le meilleur de soi-même ?

 

Oui, c’est aussi une qualité de Marc, mais pas sa principale, il en a bien d’autres.   

 

 

On m'a beaucoup parlé de sa droiture également.

 

10 A) Venons en à la Corée, où tu habites si j'ai bien compris. Pourquoi ce choix ? Comment t'est venu l'amour de ce pays et/ou de cette culture ?

 

Non, je n’habite pas en Corée du Sud. Entre 2013 et 2016, j’y suis allé plus de 30 fois, mais je n’y habite pas. J’ai monté Moonster Games ASIA à Seoul, puis, un an plus tard, j’ai fusionné avec mon distributeur de l’époque Happy Baobab. Je travaille beaucoup avec la Corée du Sud et le Japon. C’est des cultures que j’aime beaucoup, j’y ai beaucoup d’amis.

 

10 B) Peux-tu nous raconter comment cela s'est passé ton expatriation ? Il y a eu des moments difficiles pour toi?

 

Du coup, non :-)

Repas coréen pendant un voyage dans l'est de la Corée du sud avec Ian Parovel

11) J'avais tant à dire sur les bonnets beanie que je ne sais pas par où commencer, alors je vais te parler de littérature .
Tu disais avoir l'envie dans une future vie, d'écrire.
J'imagine que si tu en parles c'est que tu dois déjà parfois écrire.

On peut écrire pour 3 raisons, pour soi, pour être lu ou pour être édité.
Quelle serait ta raison ? Quelque chose de libératoire ? Pour partager quelque chose avec l'autre comme tu le fais avec le jeu ? Une autre raison ?


J’ai toujours créé des histoires, j’ai écrit 99% des scénarios de jeux de rôles que j’ai maîtrisé (plus de 200). J’aime beaucoup la SF, le paranormal, et tout ce qui porte à une réflexion sur la société. Une majorité de ces histoires sont dans ma tête, car je n’ai aucun talent pour écrire.

 

Du coup, cette dernière décennie, je me suis concentré sur le style et l’orthographe (il y a quelques années, j’étais très mauvais en orthographe, je ne suis pas parfait aujourd’hui, mais c'est quand même beaucoup mieux)...

 

Je ne me sens pas encore suffisamment bon pour commencer, mais un jour, oui. Je veux écrire avant tout pour moi, je ne veux pas en faire mon métier, et même si je le voulais, je n’en serais jamais capable. Mais j’aime mes histoires, alors si je peux les partager avec des lecteurs, même s’ils ne sont que 12 (famille comprise), cela me fera très plaisir.



12) En parlant famille, il me semble que tu as un enfant, qu'est ce que cela as changé dans ta vie de devenir père, que ce soit au niveau personnel mais également peut être professionnel ?
 

J’ai 2 garçons. Martin et Ulysse. Il y a une vie, avant et après les enfants. Une vie avec des grasses matinées et une vie sans, du moins tant qu’ils ne sont pas ados:-) Comme tous les parents du monde, mes enfants sont la chose la plus précieuse qui existe à mes yeux. Ils testent un grand nombre des jeux que j’édite. 

 

 

13) Tu disais que la science fiction permet de faire réfléchir sur la société, que penses-tu justement de notre société actuelle ?


Je n'ai que très peu d’espoir pour notre société humaine… L’égoïsme, l’avarice et les lobbies sont les trois plaies indéboulonnables de notre ère. Nous nous dirigeons à grands pas vers une culture de l’idiocratie pour abreuver les plus égoïstes et avares de ce monde. Trump et la NRA en sont les preuves absolues. Si on se réfère à la SF, j’aime imaginer que dans un lointain futur notre monde sera une variante réussie de la société telle que « la culture », une civilisation Pan-galactique écrite et imaginé par Iain Banks qui s’est défaite de nombreux de ces problèmes…

14) Justement si tu devais nous parler d'une œuvre ou d'un auteur important à tes yeux que tu souhaiterais faire découvrir ou redécouvrir que ce soit en littérature, musique, cinéma etc.... ?

 

Je vais te donner ma liste alors, pour les romans, sans aucune hésitation, Ender's Game de Orson Scott Card. Pour l’auteur, Howard Phillips Lovecraft. En musique, Queen et la disco des années 70. Pour les films, The Godfather, Pulp Fiction et Matrix.

Manu en compagnie de Flash, star coréenne de Starcraft



15) Une question plus personnelle, le monde ludique, fait naître des centaines de jeux par an, parfois des copies ou presque, d'autres jeux, que penses tu personnellement avoir apporté (ou avoir voulu apporter) au monde ludique ?

Je pense avoir pas mal aidé à ma manière le monde ludique japonais et sud-coréen en éditant beaucoup de leurs jeux, dès le début. J’étais pendant des années le seul éditeur occidental au Tokyo Game Market, maintenant, c’est devenu « the place to be » et c’est tant mieux. Pour le monde ludique Français, je n’ai rien fait. Mais je suis en train de faire quelque chose, donc d’ici un an ou deux, je pourrais dire que j’ai apporté un truc.

Hein hein....un indice ? ;-)



16) Si tu devais me citer deux personnes du monde ludique, l'une pour ses qualités professionnelles et l'autre pour ses qualités humaines, l'un n'enlevant rien à l'autre et vice versa ?
En expliquant pourquoi.

Je ne vais pas réussir à en citer qu’une pour la première catégorie.

Professionnellement parlant, il y a trois personnes qui m’impressionnent vraiment, deux sont des Space Cowboys, à savoir Philippe Mouret et CROC, j’ai eu la chance et le privilège de travailler avec eux, c’est l’effet whouaaa tout le temps, c’est des dinosaures ludiques avec un background de mammouths de combats, il n’y a pas mieux à leurs postes en France, et certainement dans le Monde. 

 

Et ensuite, comme troisième personne, pour son ascension impressionnante et ses choix superbes, Christian Lemay, le fondateur et dirigeant du Scorpion Masqué. Il va finir très haut. C’est de la graine de génie.

 

Humainement parlant, je vais choisir KJ LEE de Happy Baobab, c’est ma meilleure amie, un condensé de gentillesse, de bonne humeur, de sourires, de joie de vivre. 

Elle est parfaite. C’est la personne la plus humaine que je connais personnellement sur terre, et c’est un honneur.

 

 

17) C'est bien que tu parles de lui, au fil de cet entretien, et de tes réponses parfois plus courtes que mes réponses, tu me fais penser à Croc !

Il m'avait finalement confié avoir un peu de mal à s'exprimer à l'écrit, et nous avions refait l'interview à Cannes le dimanche matin autour d'un café où il avait pu s'épancher longuement dans un magnifique entretien. ( http://manuvotreserviteur.wixsite.com/jeuxviensavous/croc )

Accepterais-tu de continuer la comparaison si je te proposais de nous revoir à Cannes afin de compléter cet entretien?

 

Personne ne peut être comparé à CROC, il est tellement grandiose, pour moi, c’est un Dieu vivant. Un exemple. Un Guerrier Magicien lvl 20. Bref. CROC. Sinon, je serai à Cannes, mais pas sûr d'avoir beaucoup de temps de libre, gros stand, beaucoup de jeux et juste trois personnes :) ;)  Mais on peut essayer.  

Nous avons pu nous voir rapidement à Cannes mais malheureusement pas de compléter l'entretien. 

18) Nous approchons doucement de la fin de l'entretien. J'aimerais te parler maintenant des jeux que tu as édité. Tu as bien évidemment connu le succès avec Minivilles, Crossing, Koryo... Je ne connais pas les chiffres de vente, mais j'ai l'impression que certains comme Fame us ou Streams n'ont pas eu le succès qu'ils auraient peut être mérité alors qu'ils sont excellents selon moi. Tu as eu également le soucis de matériel avec Hattari qui a failli couler Moonster games france. Comment as-tu vécu cet événement notamment ou le fait qu'un jeu dans lequel tu avais mis du travail et de l'espoir fonctionne peut-être moins bien que le précédent ? Il y a eu des moments très difficiles pour toi lors de ces difficultés et si oui qu'est-ce qui t'a motivé à continuer ? Tes associés comme Matthieu, tes amis de l'extérieur ? Ton épouse ?

Les plus gros succès de Moonster Games sont : GOSU, MINIVILLES,CROSSING, IMAGINE et KORYO.
Les jeux moyens sont : STREAMS, FAME US, TEXAS ZOMBIE et CHOSON.
Les bides sont : Hattari (défaut de fab) et RYU (Timing de sortie catastrophique).

Dans l’ensemble, je suis chanceux dans mes choix d'éditions, je ne me plains pas. Donc des difficultés financières, oui, il y en a eu, mais rien de grave. Il y a bien plus important dans la vie. J’adore ce métier, mais si je dois arrêter demain, je ferais autre chose, pas de soucis, surtout que des amis dans le monde du jeu, il n’y en a pas beaucoup de toute manière. 

 

Beaucoup de faux-semblants et de retournages de vestes et peu de vrais amis. L’argent reste le facteur de motivation de beaucoup, même au-delà des « amis ». 

 

Ce n’est pas le monde des bisounours, comme aiment à le penser pas mal de gens.

 

19) Imagine, nous passons une soirée ensemble, propose-moi trois jeux dans le but d'apprendre à se connaître. 
Ou préfères-tu faire un canular téléphonique à Matthieu d'Epenoux, un verre de Saint Véran à la main ? 

Et bien, cela serait plutôt 4 jeux, un party game, un jeu casu+, un ameritrash et un bon proto. Donc, une partie d’IMAGINE, un Century GOLEM, un Blood Rage et un Immortal 8 pour finir.

20) Le jour où tu devras quitter le monde du jeu, d’une manière ou d’une autre, que souhaiterais-tu que l’on retienne de toi professionnellement mais surtout humainement?


Professionnellement, les jeux que j’ai édités, ceux que j’ai le plus aimé, Gosu, Koryo, Minivilles, Immortal 8.
Humainement, rien. Tout le monde essaie d’être l’éditeur idéal, branchouille, cool et photogénique. Je n’en ai rien à péter, on m’aime ou on ne m'aime pas, je ne perds pas de temps avec les gens qui s’inventent des histoires à mon sujet. Donc, humainement, les gens retiendront ce qu’ils veulent, je m’en fous.

 

Qui sont tes vrais amis d'ailleurs dans le milieu du jeu si tu en as ?
 

Vrai ami ? Celui avec lequel tu peux enterrer un cadavre dans son jardin ?

J’en avais un, mais ce n’est plus le cas.

 

Mais bon, j’ai quand même pleins de très bons amis dans le monde du jeu donc ça va. Et puis, des vrais amis j’en ai beaucoup dans ma vie non-ludique donc, finalement, pas besoin de plus.

 

21) C'est malheureusement la fin de cette entretien, Manu, en prenant en compte ta vie professionnelle et personnelle es-tu heureux ?

Oui, Carpe diem.

Pour ceux qui souhaiteraient soutenir mes entretiens, voici ma page tipeee,  même un petit geste fait plaisir et vous pourrez contribuer à d'autres interviews réalisés sur des festivals (Cannes, Paris est ludique, Essen...) : 

Ma page Tipeee 
 

Merci à mes Tipeeeurs de me soutenir  : Arnaud Urbon, Bruno Faidutti, Emilie Thomas, Nicolas Soubies ,Virgile De Rais, Pierre Rosenthal et Ludikam! 

 

Pour ceux qui souhaiteraient découvrir les précédents entretiens, mes animations ou suivre ma page facebook  : 

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Saison 1

Yves Hirschfeld
Benoit Forget
Bruno Faidutti 1ère partie
Bruno Faidutti 2ème partie
Naiade
François Haffner 1ère partie
François Haffner 2ème partie
Pierô Lalune
Timothée Leroy
Mathilde Spriet
Sébastien Pauchon
Tom Vuarchex
Vincent Dutrait 1ère partie
Vincent Dutrait 2ème partie
Christophe Boelinger 1 ère partie 
Christophe Boelinger 2ème partie
Régis Bonnessée
Roberto Fraga 1ère partie
Roberto Fraga 2ème partie
Cyril Demaedg
Bruno Cathala 1 ère partie
Cyril Blondel
Bruno Cathala 2ème partie
Yahndrev 1ère partie
Yahndrev 2ème partie
Emilie Thomas
Sebastien Dujardin
Florian Corroyer
Alexandre Droit
Docteur Mops 1ère partie
Docteur Mops 2ème partie
Arnaud Urbon
Croc
Martin Vidberg
Florent Toscano
Guillaume Chifoumi
Nicolas Soubies
Juan Rodriguez 1ère partie
Juan Rodriguez 2ème partie
Bony
Yannick Robert
Docteur Philippe Proux
Franck Dion 1ère partie
Franck Dion 2ème partie
Franck Dion 3ème partie
Yoann Laurent
Carine Hinder et Jerôme Pélissier
Dominique Ehrhard
Christian Martinez
Maxime Savariaud
Véronique Claude
Shadi Torbey


  

Saison 2 
 

Fabien Bleuze
Serge Laget
Djib 1ère partie
Djib 2me partie
Florian Sirieix
Farid Ben Salem 1 ère partie
Farid Ben Salem 2ème partie
Julien Lamouche
Jean-Louis Roubira 1ère partie
Jean-Louis Roubira 2ème partie
Philippe des Pallières 1ère partie
Philippe des Pallières 2ème partie
Julian Malgat Tome 1
Philippe Tapimoket 1ère partie
Philippe Tapimoket 2ème partie
Théo Rivière
Reixou
Nicolas Bourgoin
Natacha Deshayes

Gary Kim 

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